Zeiss : sous le signe du milan

Touit, Otus, Loxia, Batis, le fabricant d’instruments optiques le plus prestigieux au monde utilise depuis quelques années des noms d’oiseaux pour ses différentes gammes d’objectifs. Milvus (Milan), genre rassemblant trois espèces de rapaces diurnes, marque le retour aux montures Canon et Nikon, après quelques mois exclusivement consacrés à la conception d’objectifs fabriqués sous licence par Sony.

Dans un premier temps, Zeiss présente six nouveaux objectifs, dont deux objectifs macro. Tous arborent une nouvelle finition qui s’inspire directement de celle utilisée pour les deux objectifs haut de gamme Otus 1,4/55 et1, 4/85, dotée de barillets robustes en métal et de joints toriques empêchant une intrusion d’eau ou de poussières à l’intérieur des objectifs. À noter aussi un pare-soleil, fourni d’office qui prolonge harmonieusement le corps de l’objectif. Le fabricant allemand souligne les excellentes performances optiques des objectifs Milvus qui seraient parfaitement aptes à répondre aux exigences des derniers capteurs 24 x 36  Canon et Sony, dotés respectivement de 50 et 42 mégapixels.

Les six premiers représentants de la gamme Milvus : le design est proche de celui des autres gammes aux noms d’oiseaux.

En regardant de plus près, les formules optiques des deux objectifs Milvus 2,8/21 et 2/35 révèlent une similarité frappante avec celles de leurs alter ego dans la gamme Classic. De même, les nouveaux objectifs macro Milvus 2/50M et 2/100M,  appartenant au type Planar, possèdent les mêmes formules optiques que leurs prédécesseurs, désormais portés disparus sur les pages web du fabricant. Quant aux Milvus 1,4/50 et 1,4/85, ils bénéficient d’une conception toute récente : l’objectif portrait hérite la formule optique de l’Otus 1,4/85  tandis que l’objectif standard gagne une formule beaucoup plus ambitieuse que l’ancien 1,4/50 (Distagon au lieu de Planar) qui devrait garantir des images mieux définies aux grandes ouvertures, à l’image de l’incomparable Otus 1,4/55 mm.

Malheureusement, le concepteur allemand et son sous-traitant japonais (Cosina) continuent à bouder la mise au point automatique (hormis la gamme Batis…) et le stabilisateur d’image. Les nouveaux objectifs se destinent ainsi à des photographes préférant des sujets plus calmes (portrait, paysage, architecture, macro, photographie de rue, etc.). Rappelons que la précision de la mise au point demeure une condition sine qua non pour pouvoir exploiter tout le potentiel de ces objectifs haut de gamme. Or, à main levée et à visée directe, le réglage manuel constitue une véritable gageüre, notamment avec un boîtier reflex à capteur APS-C !

Les véritables nouveautés : les Milvus 1, 4/50 et 1,4/85 intègrent de nouvelles formules optiques, optimisées pour les nouveaux capteurs 24 x 36.

Compte tenu des tarifs de la gamme Otus, ceux de la nouvelle gamme Milvus paraissent (presque) raisonnables : les prix publics des Milvus 2,8/21 (1699 euros TTC), 2/35 (1099 euros TTC), 2/50 Macro (1199 euros TTC) et 2/100 Macro (1699 euros TTC) sont à peine plus élevés que ceux des modèles qu’ils remplacent alors que les Milvus 1, 4/50 et 1,4/85 sont sensiblement plus chers que leurs prédécesseurs moins performants. Les six objectifs seront disponibles dans le courant du mois d’octobre 2015, en montures Nikon (ZF.2) ou Canon (ZE).