Voigtländer Ultron 40 mm F/2 : un objectif ultra-plat en monture Canon
Publié le 24 février 2010 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Conclusion
Belle finition, excellente qualité optique et faible encombrement, cet objectif a vraiment tout pour plaire. Il produit en toutes circonstances des images bien définies et contrastées. D’une conception inédite, le pare-soleil est plutôt efficace et il sert aussi comme bague adaptatrice pour accueillir la bonnette macro fournie.
Mais il reste certains points à améliorer. D’abord, l’objectif aurait besoin d’un repère de montage saillant — son adaptation n’est pas toujours simple, surtout lorsqu’on porte des gants ou lorsque la lumière fait faux bond. Ensuite, j’aurais préféré un autre revêtement pour la bague de mise au point — les petites rainures de cette dernière aspirent littéralement les poussières et petites saletés et le nettoyage n’est de ce fait pas toujours chose aisée. Enfin, l’Ultron mériterait un bouchon arrière mieux conçu — celui livré avec mon objectif de prêt se bloquait parfois intempestivement sur la monture. Mises à part ces quelques remarques, je le conseille à tous ceux à la recherche d’une optique légère, discrète et maniable pour la photo de voyage ou la randonnée. Reste à évoquer son prix qui est, bien que “raisonnable”, à la hauteur de ses nombreuses qualités…
Caractéristiques techniques
- Focale : 40 mm (équivalent 64 mm sur un reflex au format APS-C)
- Ouverture maximale/minimale : f/2 et f/22
- Construction optique : 6 éléments en 5 groupes, une lentille asphérique, diaphragme circulaire à 9 lamelles
- Angle de champ : 57 °
- Distance minimale de mise au point : 0.38 m
- Diamètre de fixation pour filtre : 52 mm
- Diamètre x longueur : 63 mm x 25 mm
- Poids : 200 g
- Livré avec pare-soleil et bonnette macro
- Prix : 409 euros
Bonjour Volker,
merci pour votre article et qui tombe très bien parce que je lorgne sur cet objectif depuis quelques semaines.
Je voulais juste vous demander comment est située cette optique par rapport à Canon 35/f2 ou d’autres comme Leica Summicron F2?
La perte d’AF ne me gênerait particulièrement pas, c’est surtout la qualité optique ( le piqué, l’homogénéité, et surtout le rendu) qui m’intéresse.
Bien à vous
Nikita
@iblossom : c’est difficile de se prononcer sur des objectifs que je n’ai jamais pu tester dans des conditions identiques. Bien que je possédais un Canon 35 mm f2, c’était à l’époque pré-numérique et quant au Summicron, je l’avais testé il y a plusieurs années sur un Canon D60…. Disons simplement que je n’aime pas trop la finition du Canon et que le Summicron n’est pas facile à utiliser aux ouvertures plus fermées et incompatible avec les modes TV, Programme et la mesure multi-zones. Bref, un objectif « adapté » avec une bague n’offre pas la même facilité d’utilisation et je doute que vous puissiez obtenir de meilleurs résultats qu’avec le Voigtländer…
Pentax l’a bien compris : je pense qu’il y a un véritable marché pour les objectifs discrets et de qualité. Je suis très déçu par Canon qui ne mise que sur l’image « PRO » avec des objectifs aux caractéristiques hors normes et surtout hors de prix.
Et encore, le qualificatif de « PRO » dans ce contexte est péjoratif, car un « PRO » (qui vie de la photo), va réfléchir à deux fois avant d’acquérir de si couteux objectifs. Et franchement, un 70/200 IS II USM ou un 50/1,2 USM, voir un 24/1,8 USM ne me font pas plus rêver qu’un 35/2 ou 24/2,8 pancake USM, voir même manuel.
La firme japonaise serait très étonnée de l’engouement qu’elle procurerait en mettant sur le marché des 35/2, des 28/1,8 revisités. J’ai même manqué basculer à un moment chez Pentax tellement j’étais envieux de leurs objectifs ultraplats.
Merci Voigtländer.
Hmm, il va bien m’intéresser cet objectif !
Beaucoup plus discret que mon actuel canon 50 f/1.4 (mine de rien, avec son pare-soleil, il n’est pas si petit que ça le canon), et un prix honnête. Il me semble le compagnon idéal des sorties photographiques de rue, idéal pour ne pas agresser le chaland ! Un angle de champs un poil plus large que le 50 n’est pas non plus pour me déplaire !
Par contre, un énorme défaut… Il semble très difficile à trouver. Le fournisseur de ce test est en rupture à l’heure actuelle sans indication de délai, et semble peu ou prou le seul revendeur en France…
@guillaume C : oui, la disponibilité est un gros point noir de cette série, raçon de son succès. Avez-vous essayé de l’acquérir auprès de Digit-Photo ou Audiophil en Allemagne ?
@Seb : oui, je partage ton point de vue car face aux objectifs Pro aux caractéristiques de rêve (mais gros et lourds), les objectifs « standard » sont vieillissants :-(( Vivement des 24 mm f2.8 et 35 mm f2 modernisés en version USM !
Bonjour Volker,
Merci pour votre article. J’ai eu cet objectif entre les mains il y a quelques jours et si je me décide à passer un jour au full frame, il est sur ma liste d’optiques à acquérir.
Je lis :
« Quant à l‘échelle de profondeur du champ, certains la qualifieront comme étant trop optimiste et d’autres la jugeront même inutilisable… »
Photographier en hyperphocale a toujours été ma façon de travailler. Quel est le problème avec cet objectif ? Je lis beaucoup de choses à propos des limites de diffraction acceptables selon la résolution des capteurs, beaucoup de choses qui se contredisent : pour certains, avec un capteur de plus de 20 millions de pixels comme celui du 5D MK II, il ne faudrait pas dépasser f8, pour d’autres, pas de problèmes même à f16… Qu’en pensez vous ? Peut on utiliser le Voigtlander à f16 ? La table de profondeur de champ est elle à ce point inutilisable ? Par avance, merci de votre réponse.
Cordialement,
Pascal Riben
@Pascal : mon commentaire sur l’échelle de profondeur de champ est relatif à la validité de l’échelle en photographie numérique : suivant la résolution du capteur, il faut parfois fermer un ou deux diaphragmes de plus pour obtenir une netteté satisfaisante, au moins pour des tirages supérieurs au format A4, ce que était par ailleurs déjà conseillé en argentique suivant les exigences du photographe. Pour ma part, je n’ai utilisé l’hyperfocale que pour mes objectifs super grand angle et grand angle, en fermant toujours le diaphragme d’une valeur (argentique), voire de deux valeurs (numérique) de plus que ce qui est indiqué par l’échelle de MaP. Quant aux diaphragmes utilisables, je peux vous rassurer : j’ai testé l’Ultron au ouvertures les plus étriquées avec mon EOS 5D Mark 2 et à f/16 les performances sont encore pleinement utilisables, f/22 est en revanche à éviter, le piqué se dégrade trop…
Bonjour Volker,
Merci beaucoup pour ces précisions et merci de m’avoir consacré de votre temps.
Cordialement,
Pascal Riben
Le voici vissé à mon vénérable 5D, après une semaine d’attente (comme quoi, il a beau ne pas être en stock, il arrive vite, du moins chez digit-photo)
Et c’est un véritable petit bijou. La première séance de test a été ardue (commencer de nuit avec les mises au point 100% manuelles, on a vu plus doux comme transition !), mais le plaisir est là. Le boitier gagne réellement en discrétion et compacité par rapport au 50 f/1.4 (avec son pare-soleil). La construction est irréprochable, sans le moindre jeu.
Bien que très proche du boîtier, la bague de mise au point reste suffisamment accessible et ne glisse pas.
Un petit défaut : si l’amplitude de la bague de MAP aux courtes distance est très (trop ?) grande, je le trouve un peu limite entre 2m et l’infini. On aurait à mon avis gagné en précision en augmentant la course de la bague sur ces distances, surtout quand on travaille à pleine ouverture.
Mais les premières impressions sont excellentes ! Merci pour cet article qui m’a permis de découvrir cet objectif !