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Voigtländer Ultron 40 mm F/2 : un objectif ultra-plat en monture Canon

Opticien et fabricant d’appareils photo et de verres optiques, Cosina est à l’origine de nombreux produits OEM, fabriqués pour d’autres marques plus renommées (Canon, Yashica, Nikon, Olympus, Konica, Vivitar, Epson, Rollei et Zeiss).

Opticien et fabricant assez confidentiel d’appareils photo et de verres optiques, Cosina est à l’origine de nombreux produits OEM, fabriqués pour d’autres sociétés plus renommées (Canon, Yashica, Nikon, Olympus, Konica, Vivitar, Epson, Rollei et Zeiss). Après avoir acheté les droits pour estampiller plusieurs appareils télémétriques et leurs objectifs assortis du label prestigieux Voigtländer, Cosina continue à utiliser ce dernier pour la série d’objectifs SL/SL 2 pour appareils reflex. Fabriqués en nombre limité, les premiers modèles n’ont connu qu’une distribution à compte-gouttes à l’extérieur du Japon. La série comporte actuellement trois objectifs (Color Skopar 20 mm f3,5, Ultron 40 mm f2 et Nokton 58 mm f1,4 pour appareils Nikon, Pentax et Canon, un quatrième est annoncé pour bientôt.

Nous remercions Jean-Christophe Courte du site Urbanbike.com et surtout Richard Frances du site Lapetiteboutiquephoto.com qui nous a permis d’essayer l’objectif pendant une période de prêt suffisamment longue.


Canon EOS 5D Mark 2, Voigtländer Ultron 40 mm f2, f/11, 125 ISO


Les objectifs de cette série n’ont rien à envier à d’autres objectifs haut de gamme : réalisés en partant de nobles matériaux et soigneusement assemblés, certains offrent même une luminosité plus qu’honorable. Récemment, j’ai eu le plaisir de tester deux objectifs en monture Canon EF, dont le Voigtländer Ultron 40 mm f2 SL. Celui-ci fait, par son faible encombrement, partie de la famille d’objectifs “pancake”. Il ne mesure que 25 mm et ne pèse que 200g, ce qui relève de l’exploit, car il est presque entièrement en métal, du pare-soleil à la monture à baïonnette, en passant par le fut de l’optique. La monture EF comporte par ailleurs sept contacts pour transmettre aux appareils Canon l’essentiel des caractéristiques de l’optique(focale, ouverture et distance de mise au point), vous bénéficierez ainsi de tous les modes d’exposition et modes de mesure.



Avec son faible encombrement, l’objectif peut rester à demeure sur l’appareil et forme avec ce dernier un duo très efficace pour des balades et randonnées.

Grâce aux contacts éléctriques, l’appareil propose une confirmation de la mise au point, via un témoin lumineux situé dans le viseur. Si la bague de distance dispose d’une translation précise pour une mise au point correcte, l’emploi d’un verre de visée à stigmomètre ou de la fonction Live View s’impose parfois pour obtenir une netteté critique dans des conditions de prise de vue moins favorables.


Bien qu’assez étroite, la bague de mise au point est très agréable et précise. Quant à l‘échelle de profondeur du champ, certains la qualifieront comme étant trop optimiste et d’autres la jugeront même inutilisable…



L’absence de l’AF n’est pas aussi pénalisante qu’on ne pense. Un peu de préparation et un réglage préalable de la mise au point suffiront souvent pour réussir de telles “photos d’action”

Fruit de ses dimensions réduites, l’Ultron se contente d’un diamètre de 52 mm pour les filtres – c’est une bonne nouvelle pour les aficionados de filtres de protection ou de filtres polarisants, encore peu onéreux dans ce diamètre. Qui plus est, la monture avant ne tourne pas pendant la mise au point, facilitant ainsi la manipulation d’un filtre polarisant.



Sa distance minimale de 38 cm autorise un rapport de grossissement de 1:7…



…la bonnette macro fournie augmente encore le champ d’action (1:4)

Par sa focale de 40 mm – qui rappelle certains objectifs pour appareils télémétriques, tel le Summicron-C ou Minolta Rokkor 40mm f/2 des Leica CL et Minolta CLE ou encore le Sonnar T 40 mm f/2.8 du Rollei 35 SE- l’objectif se situe à mi-chemin entre les objectifs grand-angle et les objectifs “standard”. Sa focale correspond peu ou prou à la diagonale du format 24×36 mm (43 mm) et l’Ultron restitue ainsi la vision humaine lorsqu’il est adapté sur un appareil “plein format”. Il s’agit alors d’un objectif idéal pour le voyage, le reportage et la photo de rue.



L’Ultron est parfaitement à son aise sur un appareil à capteur “plein format »…


…mais il est parfaitement utilisable sur un appareil à capteur APS-C (ici un EOS 450D), sous condition de s’accomoder de la focale « allongée »

Utilisé sur un appareil à capteur APS-C, l’objectif perd en revanche un peu de son intérêt, son angle de champ se rapproche alors de celui d’un objectif de 64 mm. A savoir aussi que la mise au point devient plutôt délicate avec un tel appareil. Il faut donc souvent faire confiance au témoin de mise au point de l’appareil…

10 commentaires “Voigtländer Ultron 40 mm F/2 : un objectif ultra-plat en monture Canon

  1. Bonjour Volker,
    merci pour votre article et qui tombe très bien parce que je lorgne sur cet objectif depuis quelques semaines.
    Je voulais juste vous demander comment est située cette optique par rapport à Canon 35/f2 ou d’autres comme Leica Summicron F2?
    La perte d’AF ne me gênerait particulièrement pas, c’est surtout la qualité optique ( le piqué, l’homogénéité, et surtout le rendu) qui m’intéresse.

    Bien à vous
    Nikita

  2. @iblossom : c’est difficile de se prononcer sur des objectifs que je n’ai jamais pu tester dans des conditions identiques. Bien que je possédais un Canon 35 mm f2, c’était à l’époque pré-numérique et quant au Summicron, je l’avais testé il y a plusieurs années sur un Canon D60…. Disons simplement que je n’aime pas trop la finition du Canon et que le Summicron n’est pas facile à utiliser aux ouvertures plus fermées et incompatible avec les modes TV, Programme et la mesure multi-zones. Bref, un objectif « adapté » avec une bague n’offre pas la même facilité d’utilisation et je doute que vous puissiez obtenir de meilleurs résultats qu’avec le Voigtländer…

  3. Pentax l’a bien compris : je pense qu’il y a un véritable marché pour les objectifs discrets et de qualité. Je suis très déçu par Canon qui ne mise que sur l’image « PRO » avec des objectifs aux caractéristiques hors normes et surtout hors de prix.
    Et encore, le qualificatif de « PRO » dans ce contexte est péjoratif, car un « PRO » (qui vie de la photo), va réfléchir à deux fois avant d’acquérir de si couteux objectifs. Et franchement, un 70/200 IS II USM ou un 50/1,2 USM, voir un 24/1,8 USM ne me font pas plus rêver qu’un 35/2 ou 24/2,8 pancake USM, voir même manuel.
    La firme japonaise serait très étonnée de l’engouement qu’elle procurerait en mettant sur le marché des 35/2, des 28/1,8 revisités. J’ai même manqué basculer à un moment chez Pentax tellement j’étais envieux de leurs objectifs ultraplats.

    Merci Voigtländer.

  4. Hmm, il va bien m’intéresser cet objectif !
    Beaucoup plus discret que mon actuel canon 50 f/1.4 (mine de rien, avec son pare-soleil, il n’est pas si petit que ça le canon), et un prix honnête. Il me semble le compagnon idéal des sorties photographiques de rue, idéal pour ne pas agresser le chaland ! Un angle de champs un poil plus large que le 50 n’est pas non plus pour me déplaire !

    Par contre, un énorme défaut… Il semble très difficile à trouver. Le fournisseur de ce test est en rupture à l’heure actuelle sans indication de délai, et semble peu ou prou le seul revendeur en France…

  5. @guillaume C : oui, la disponibilité est un gros point noir de cette série, raçon de son succès. Avez-vous essayé de l’acquérir auprès de Digit-Photo ou Audiophil en Allemagne ?

  6. @Seb : oui, je partage ton point de vue car face aux objectifs Pro aux caractéristiques de rêve (mais gros et lourds), les objectifs « standard » sont vieillissants :-(( Vivement des 24 mm f2.8 et 35 mm f2 modernisés en version USM !

  7. Bonjour Volker,

    Merci pour votre article. J’ai eu cet objectif entre les mains il y a quelques jours et si je me décide à passer un jour au full frame, il est sur ma liste d’optiques à acquérir.

    Je lis :
    « Quant à l‘échelle de profondeur du champ, certains la qualifieront comme étant trop optimiste et d’autres la jugeront même inutilisable… »
    Photographier en hyperphocale a toujours été ma façon de travailler. Quel est le problème avec cet objectif ? Je lis beaucoup de choses à propos des limites de diffraction acceptables selon la résolution des capteurs, beaucoup de choses qui se contredisent : pour certains, avec un capteur de plus de 20 millions de pixels comme celui du 5D MK II, il ne faudrait pas dépasser f8, pour d’autres, pas de problèmes même à f16… Qu’en pensez vous ? Peut on utiliser le Voigtlander à f16 ? La table de profondeur de champ est elle à ce point inutilisable ? Par avance, merci de votre réponse.

    Cordialement,

    Pascal Riben

  8. @Pascal : mon commentaire sur l’échelle de profondeur de champ est relatif à la validité de l’échelle en photographie numérique : suivant la résolution du capteur, il faut parfois fermer un ou deux diaphragmes de plus pour obtenir une netteté satisfaisante, au moins pour des tirages supérieurs au format A4, ce que était par ailleurs déjà conseillé en argentique suivant les exigences du photographe. Pour ma part, je n’ai utilisé l’hyperfocale que pour mes objectifs super grand angle et grand angle, en fermant toujours le diaphragme d’une valeur (argentique), voire de deux valeurs (numérique) de plus que ce qui est indiqué par l’échelle de MaP. Quant aux diaphragmes utilisables, je peux vous rassurer : j’ai testé l’Ultron au ouvertures les plus étriquées avec mon EOS 5D Mark 2 et à f/16 les performances sont encore pleinement utilisables, f/22 est en revanche à éviter, le piqué se dégrade trop…

  9. Le voici vissé à mon vénérable 5D, après une semaine d’attente (comme quoi, il a beau ne pas être en stock, il arrive vite, du moins chez digit-photo)

    Et c’est un véritable petit bijou. La première séance de test a été ardue (commencer de nuit avec les mises au point 100% manuelles, on a vu plus doux comme transition !), mais le plaisir est là. Le boitier gagne réellement en discrétion et compacité par rapport au 50 f/1.4 (avec son pare-soleil). La construction est irréprochable, sans le moindre jeu.
    Bien que très proche du boîtier, la bague de mise au point reste suffisamment accessible et ne glisse pas.
    Un petit défaut : si l’amplitude de la bague de MAP aux courtes distance est très (trop ?) grande, je le trouve un peu limite entre 2m et l’infini. On aurait à mon avis gagné en précision en augmentant la course de la bague sur ces distances, surtout quand on travaille à pleine ouverture.

    Mais les premières impressions sont excellentes ! Merci pour cet article qui m’a permis de découvrir cet objectif !

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