Tourner en vidéo HD avec les reflex Canon
Publié le 10 août 2010 dans Articles et dossiers par Stéphanie Poisson - éditions Eyrolles
Les prestataires spécialisés se sont adaptés
Depuis l’apparition de la HD, les prestataires spécialisés ne cessent de voir le matériel évoluer et devoir être remplacé tous les six mois. Il devient très compliqué d’investir sans perte ; seuls les anciens prestataires expérimentés, et qui ont acquis une solide réputation, arrivent à tirer leur épingle du jeu en s’adaptant aux demandes des utilisateurs.
Alain Rappoport (PDG) et Jean-Charles Marmeleira (directeur technique) de la société Planipresse
Planipresse est un prestataire dirigé par Alain Rappoport depuis 1988, qui s’est spécialisé dans le matériel de tournage reportage, magazines et news dont la tendance actuelle est d’utiliser de petites caméras “corporate” type Z7 ou EX3 de Sony. À côté de ce marché, la volonté de réaliser de la belle image les a également poussé à se développer vers la publicité, le documentaire et la captation institutionnelle. Ils ont notamment été parmi les premiers à proposer des systèmes Pro 35 à la location comme alternatives économiques aux tournages films. En restant très à l‘écoute des techniciens de terrain, ils arrivent à proposer rapidement des solutions techniques tendances et de qualité. Depuis peu, ils ont également créer la société Planimonteur qui propose tous les services de postproduction avec des workflow complets adaptés aux différents types de productions.
Planipresse a découvert la technologie EOS sur un tournage HD institutionnel de 10 minutes pour Alstom, produit par Auditoire, qui était destiné à une diffusion internationale. Début juillet 2009, au bout de trois semaines de tournage avec de gros moyens techniques (Panasonic HDX900, Pro 35, série Zeiss, Swing and tilt), le client a préféré mettre en “stand by” la production pour des raisons esthétiques, méthodologiques et financières. Pour éviter de bloquer le tournage trop longtemps, l‘équipe de Planipresse ainsi que le chef opérateur du film, Roland Mouron, ont décidé de chercher une solution économique qui réponde parfaitement à l’esthétisme du film. Après avoir réalisé quelques tests très concluants avec le 5D MkII, la décision de reprendre et de finaliser la production avec ce procédé a rapidement fait l’unanimité. Au terme du tournage, seules les images réalisées avec le 5D MkII ont été retenues par le réalisateur pour le montage, la première partie réalisée avec le matériel traditionnel HD n’a absolument pas été reprise.
Au regard des résultats positifs de cette production, la location de kits EOS 5D MkII est donc apparu chez Planipresse qui a décidé d’investir sérieusement dans cette technologie (boîtiers, gamme optique complète et supports dédiés) pour se donner les moyens de réussir. Planipresse a notamment été le premier à proposer une sortie HDSDI à la place de la sortie HDMI pour privilégier l’utilisation de monitoring professionnelle (type Astro). Ils recommandent leurs utilisations pour toutes les productions statiques ayant une exigence esthétique (institutionnel haut de gamme, publicités, clips et mini-fictions). Pour sécuriser ces productions, un assistant spécialisé de Planipresse accompagne souvent les tournages EOS.
Au vu des retours d’exploitation (problématique de l’enregistrement sonore ou de la difficulté à réaliser une mise au point précise), Planipresse a bien conscience que les EOS restent des appareils photo qui nécessitent une maîtrise technique complexe, limitant naturellement la cible des utilisateurs. C’est pourquoi, dans certains cas, les kits EOS seront plutôt proposés comme caméra de complément plutôt que caméra principale. Néanmoins, la décision d’investissement a été motivée par la réelle demande de ces nouvelles générations de matériel hybride, même si le modèle économique de cette technologie peut apparaître contre-productif pour les spécialistes du tournage professionnel.
Pour remédier également aux problématiques de postproduction et maîtriser cette technologie, l’alliance de Planipresse et Planimonteur propose un suivi complet des différentes étapes de production, de la composition de l’unité de tournage à la sortie définitive du film, en passant par le montage, l‘étalonnage et les différentes étapes de compositing. Aujourd’hui, parmi la trentaine de locations d’unités de tournage quotidienne, trois sont des kits EOS. Planipresse se doit, en plus de ses prestations de location, de proposer une valeur ajoutée technique, avec un savoir-faire de broadcaster éprouvé, car l’investissement personnel de ce matériel est accessible à l’ensemble des utilisateurs. Tranquilliser et sécuriser l’utilisateur, ainsi qu’anticiper et régler les éventuels problèmes, sont les mots d’ordre de Planipresse.
La sortie du 7D a diminué brutalement les locations du kit EOS 5D MkII, mais au bout d’un mois seulement, un équilibre s’est opéré. Certains utilisateurs ont préféré revenir à l’image produite par le capteur Full Frame du 5D plutôt que de bénéficier de la facilité de postproduction offerte par la cadence images européenne disponible sur le 7D. Pour Alain Rappoport, ce qui a marqué les esprits, c’est le prix et le côté “post-moderne” des HDSLR : “Paris étant le centre mondial de la mode, la personne qui vient nous voir veut avoir l’habit de l’année et ce dernier pour la caméra correspond à l’EOS 5D MkII collection 2009/2010 !”
Benjamin Steele, directeur général de la société Emit
Importateur agréé depuis plus de 25 ans, Emit offre aux professionnels de l’image des solutions de prise de vues innovantes, en partenariat avec des fabricants de renommée mondiale : P+S Technik, Abakus, Betz Tools, Chrosziel, C-Motion, Cooke, Easyrig, Pag , Panther, 16X9 INC, Transvideo, Zeiss HD. Couvrant tous les formats, 35 mm, Super 16, HD, vidéo 2/3 et HDV, Emit conseille en amont dans le choix d’accessoires caméras, optiques, porte-filtres, alimentations, machinerie.
Nous avons découvert le 5D MkII début 2009, quand le fabricant d’accessoires professionnels allemand Chrosziel a développé et adapté tout une gamme comprenant Mattebox et Follow focus, Fluid zoom, crosses d‘épaule et poignées dédiés à l’utilisation des HDSLR. Deux raisons majeures expliquent concrètement la révolution technologique qui s’opère actuellement autour des EOS:
- leur rapport prix/qualité inégalable dans un contexte de crise économique,
- le fait que notre industrie est souvent marquée par des phénomènes de mode (Pro 35, Red, EOS).
La clientèle de ces caméras hybrides est essentiellement composée de productions qui souhaitent posséder leur propre caméra afin d’améliorer leur réactivité, leur compétitivité et leur rentabilité, et du même coup s’affranchir quand cela est possible d’un prestataire ou d’une sous-traitance. Pour autant, ces clients comptent parmi les premiers à nous solliciter pour savoir comment adapter les outils ou accessoires traditionnels à l’ergonomie inadéquate de cet appareil.
À ce jour, et à en croire les chiffres de vente annoncés, il apparaît que l’essentiel du marché est destiné à la vente. Néanmoins, il est possible de trouver ces appareils chez la quasi-totalité des loueurs caméras. Au regard de la clientèle ayant accessoirisé leur boîtier avec nos produits, le mode vidéo semble bien être le premier critère de sélection. À leur sortie, on pouvait penser que les EOS seraient uniquement utilisés comme caméras de complément, mais très rapidement, certains utilisateurs de ces appareils ont imaginé une utilisation plus polyvalente, leur assignant très vite le rôle de caméra principale.”
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(Mise à jour du 19 août 2010)
L’ouvrage de Sébastien Devaud (380 pages, 39,50 euros, format 21,5 × 23,5) est en librairie.
Au sommaire :
Des reflex équipés du mode vidéo HD
Les reflex EOS, meilleurs caméscopes vidéo HD du moment ou nouvelles caméras cinéma HD?
Composition des unités de tournage
Prise de son
Sélection des optiques
Gestion du point
Gestion de la lumière
Applications et intégration des HDSLR sur divers types de productions
Montage et conformation
Entretien du matériel
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(Mise à jour du 8 novembre 2010)
Devant le succès de l’ouvrage, Sébastien Devaud fera un workshop suivi d’une séance de dédicace de son livre autour d’un verre le jeudi 25 novembre 2010 à la Librairie Eyrolles (61, bd Saint-Germain, Paris 5e, M° Maubert-Mutualité). Entrée libre. Accueil à 18h, conférence de 18h30 à 19h30, dédicace et cocktail à partir de 19h30. Pour vous inscrire gratuitement à ce workshop et échanger avec Sébastien Devaud, que vous soyez photographe ou vidéaste (ou les deux !), merci d’envoyer un mail à l’adresse conference@eyrolles.com
est-ce que l’ouvrage traite des différentes possibilités logicielles pour le montage ? je peine à trouver des informations sur la compatibilité du format vidéo avec certains logiciels, et le choix du format à adopter sur certains (du coup j’utilise imovie qui gère tout seul comme un grand :))
Si l’auteur mentionne les workflows Avid, Premiere Pro, iMovie, Vegas 9 et Final Cut Express dans la partie « montage » de son chapitre 9, il met l’accent sur la suite logicielle Final Cut Pro Studio. Il s’en explique dans le livre :
« Pour éviter une mauvaise interprétation sur le choix arbitraire du workflow recommandé, il serait préférable que je mentionne une partie de mon passé. Cinq années de ma vie ont été dédiées à la profession de monteur (de 1994 à 1999). Après avoir reçu une formation sur un système trois machines Beta SP, j’ai vu naître le montage virtuel et je l’ai adopté immédiatement. Les systèmes de montage Avid sur lesquels j’ai le plus monté professionnellement, le MEDIA 100 ou Première (Adobe), ont tous été en ma possession sur une longue période, pourtant ma préférence va aujourd’hui à la suite complète Final Cut Pro (FCP) Studio 2 (Apple). Étant amoureux de la firme Apple depuis sa création, la chaîne idéale de postproduction workflow que j’ai choisie de vous présenter est composée spécifiquement d’équipements professionnels de la marque (hardware et software). La suite Final Cut Pro Studio comparée aux performances des autres stations de montage s’est révélée la plus efficace pour la gestion des rushs des boîtiers EOS et apparaît comme la référence sur tous les forums. Ce workflow prend en compte les temps de conversions et divers calculs, et n’a qu’une seule vocation : optimiser les vitesses d’exécution des process image et garantir un rendu de la meilleure qualité possible. »
Pour info, voici le sommaire du chapitre 9 :
Chap 9 – Montage et conformation
I. Quel workflow pour le montage ?
1. Une solution idéale : FCP Studio en cinq étapes
a/ Étape 1 : La conversion systématique
L’EOS Movie Plugin-E1, plug-in incontournable pour FCP
Le cas particulier du 720p
Les cadences 50 et 60 i/s en 720p et le ralenti
b/ Étape 2 : importation et identification des rushs
c/ Étape 3 : création d’une séquence et synchronisation des rushs
d/ Étape 4 : le montage traditionnel
e/ Étape 5 : une sortie non compressée privilégiée
2. Les autres alternatives
a/ Les solutions économiques
b/ Le workflow Avid s’est fait attendre
II. La conformation
1. Le mixage audio
a/ Postsynchro, voix off, création de BOF
b/ Le nettoyage et le mixage
2. Image process : workflow idéal et rendus ultimes
a/ Correction des rushs EOS
b/ Étalonnage du montage des rushs EOS
c/ Les effets spéciaux
d/ Conversions pour la diffusion
Mais la question des formats des vidéos (enregistrement, conversion, diffusion) revient de nombreuses fois au fil de l’ouvrage.
Excellent article, avec enfin le point de vue des professionnels qui éclaircit beaucoup de point obscurs pour ceux qui, comme moi, ne font pas de vidéo. Et je me précipiterai en librairie à la sortie du livre.
Merci Stéphanie, du coup j’attends la sortie avec impatience !
Excellente nouvelle que la sortie en librairie de ce livre dédié à la vidéo des réflexes Canon. Equipée d’un Canon 500D et d’un 7D, j’apprécie chaque mois de pouvoir filmer en Full HD avec ces 2 appareils et de pouvoir faire de timides montages amateur grâce à iMovie (en tant qu’utilisateur Apple). Le récit de mes voyages sur mes blogs y gagne en qualité, sauf que… j’ai bien besoin de conseils pro sur l’art de filmer et sur l’art du montage. Rien qu’en lisant les commentaires ci-dessus cela me confirme la nécessité d’acquérir Final Cut…
J’attends donc le livre avec impatience, et notamment pour apprendre à filmer un paysage en travelling en conservant une ligne d’horizon stable ! 😉
J’espère donc que le livre aborde également un chapitre sur le matériel complémentaire à utiliser pour filmer avec les réflexes Canon.