Tourner en vidéo HD avec les reflex Canon
Publié le 10 août 2010 dans Articles et dossiers par Stéphanie Poisson - éditions Eyrolles
Une discrétion assurée (un plus pour les news sensibles)
Les reporters d’images sont souvent confrontés à des sujets d’actualités sensibles, sur des territoires accidentés et hostiles. La possibilité de tourner sans attirer l’attention, sans générer de soupçons est encore possible aujourd’hui, car la plupart des gens n’ont pas encore assimilé que l’on pouvait enregistrer des vidéos sonores (de qualité) avec un appareil photo reflex… Il est clair que tout un chacun, quelle que soit sa nationalité, accepte plus facilement aujourd’hui encore d‘être braqué par l’objectif d’un appareil photo plutôt que par celui d’une caméra qui provoque immédiatement le sentiment d’une réelle intrusion dans sa vie personnelle.
Les reflex équipés de longues focales peuvent néanmoins très vite être associés à l’image déplorable des paparazzi qui harcèlent sans scrupules les célébrités aux quatre coins de la planète…
Pour autant, l’accès prioritaire réservé aux photographes sur les sites privilégiés d‘événements sportifs, de défilés de mode ou encore de concerts est aujourd’hui accessible aux boîtiers HDSLR. La réalisation de séquences vidéo en toute discrétion dans ces environnements ultra surveillés pose de sérieux problèmes juridiques, notamment en matière de droit à l’image (match de football ou défilés des grands couturiers, par exemple). Passer inaperçu reste un réel avantage, faut-il encore s’assurer que les séquences tournées puissent être diffusées librement.
Avec un passe de photographe, il est aujourd’hui très simple de réaliser des séquences vidéos EOS sur les grands événements sportifs. (c) Canon
Le témoignage du directeur artistique de la chaîne hertzienne M6, Michel Nougué, constitue une excellente conclusion à cette section. Sa perception du procédé HDSLR, qu’il a analysé et utilisé, place l’alliance des deux modes photo et vidéo au premier plan de son intérêt pour ce procédé et privilégie une approche qualitative des rendus.
Il y a une chose formidable dans nos métiers, c’est que nous avons toujours la chance de pouvoir expérimenter et tenter de nouvelles aventures, sans être certain du résultat mais en se disant qu’au moins “on l’aura fait”. Utiliser un appareil photo pour faire de la vidéo n‘était pas incongru comme démarche : nombre de films circulent sur Internet, tournés par un appareil photo ou un mobile… Mais l’exigence d’une chaîne de télévision dépasse d’un point de vue qualitatif toutes les propositions des sites communautaires. La question essentielle était donc de pouvoir franchir l‘étape dite “broadcast”. Après avoir vu le travail de Sébastien Devaud sur grand écran au sein de M6, nous savions que cette étape ne poserait aucun problème. Nous avons donc décidé de tester le 5D MkII sur une production pour la rentrée de la chaîne. Chaque année, nous réalisons une série de portraits photo de nos animateurs, ainsi qu’un clip vidéo traduisant l’esprit de la chaîne. L’envie était grande de réaliser une production “2 en 1”, photo et vidéo. Ce travail fut confié à Ade Adjou, un photographe de mode qui avait l’habitude de travailler sur boîtier Canon mais découvrait le 5D MkII.
Nous avons pu cette fois obtenir la cohérence artistique qui nous manquait chaque année entre le travail de la Direction artistique et du Service photo. Mais surtout, la production plus légère nous a permis de gagner en souplesse, en spontanéité et en fraîcheur avec des animateurs qui, certes ont l’habitude de la caméra, mais pas forcément d’un objectif photo…
Le travail d’Ade fut incroyablement riche, il a en effet très rapidement appréhendé l’appareil dans sa fonction vidéo. Le 5D MkII exploité avec la gamme professionnelle d’optiques Canon, en particulier le 50 mm et le 70-200 mm stabilisé et leur très grande ouverture, ont autorisé un travail total en lumière naturelle. Mouvement, jeu avec la profondeur de champ, rendu des matières et des couleurs : l’ensemble offrait une proposition nouvelle dans laquelle chaque animateur a réussi à s’exprimer différemment de d’habitude. Probablement que la caméra s‘étant transformée en appareil photo ou inversement, le rapport à l’objet a simplifié le travail.
Aujourd’hui, cette évolution risque de bouleverser l’approche broadcast dans sa globalité, parce qu’elle offre une réelle avancée tant esthétique que technique dans sa simplicité de mise en œuvre. Il est probable qu’il s’agisse d’un réel point d’inflexion dans notre métier. Une étape a été franchie où la photo et la vidéo se sont unies pour le meilleur mais, on l’espère, pas pour le pire.
est-ce que l’ouvrage traite des différentes possibilités logicielles pour le montage ? je peine à trouver des informations sur la compatibilité du format vidéo avec certains logiciels, et le choix du format à adopter sur certains (du coup j’utilise imovie qui gère tout seul comme un grand :))
Si l’auteur mentionne les workflows Avid, Premiere Pro, iMovie, Vegas 9 et Final Cut Express dans la partie « montage » de son chapitre 9, il met l’accent sur la suite logicielle Final Cut Pro Studio. Il s’en explique dans le livre :
« Pour éviter une mauvaise interprétation sur le choix arbitraire du workflow recommandé, il serait préférable que je mentionne une partie de mon passé. Cinq années de ma vie ont été dédiées à la profession de monteur (de 1994 à 1999). Après avoir reçu une formation sur un système trois machines Beta SP, j’ai vu naître le montage virtuel et je l’ai adopté immédiatement. Les systèmes de montage Avid sur lesquels j’ai le plus monté professionnellement, le MEDIA 100 ou Première (Adobe), ont tous été en ma possession sur une longue période, pourtant ma préférence va aujourd’hui à la suite complète Final Cut Pro (FCP) Studio 2 (Apple). Étant amoureux de la firme Apple depuis sa création, la chaîne idéale de postproduction workflow que j’ai choisie de vous présenter est composée spécifiquement d’équipements professionnels de la marque (hardware et software). La suite Final Cut Pro Studio comparée aux performances des autres stations de montage s’est révélée la plus efficace pour la gestion des rushs des boîtiers EOS et apparaît comme la référence sur tous les forums. Ce workflow prend en compte les temps de conversions et divers calculs, et n’a qu’une seule vocation : optimiser les vitesses d’exécution des process image et garantir un rendu de la meilleure qualité possible. »
Pour info, voici le sommaire du chapitre 9 :
Chap 9 – Montage et conformation
I. Quel workflow pour le montage ?
1. Une solution idéale : FCP Studio en cinq étapes
a/ Étape 1 : La conversion systématique
L’EOS Movie Plugin-E1, plug-in incontournable pour FCP
Le cas particulier du 720p
Les cadences 50 et 60 i/s en 720p et le ralenti
b/ Étape 2 : importation et identification des rushs
c/ Étape 3 : création d’une séquence et synchronisation des rushs
d/ Étape 4 : le montage traditionnel
e/ Étape 5 : une sortie non compressée privilégiée
2. Les autres alternatives
a/ Les solutions économiques
b/ Le workflow Avid s’est fait attendre
II. La conformation
1. Le mixage audio
a/ Postsynchro, voix off, création de BOF
b/ Le nettoyage et le mixage
2. Image process : workflow idéal et rendus ultimes
a/ Correction des rushs EOS
b/ Étalonnage du montage des rushs EOS
c/ Les effets spéciaux
d/ Conversions pour la diffusion
Mais la question des formats des vidéos (enregistrement, conversion, diffusion) revient de nombreuses fois au fil de l’ouvrage.
Excellent article, avec enfin le point de vue des professionnels qui éclaircit beaucoup de point obscurs pour ceux qui, comme moi, ne font pas de vidéo. Et je me précipiterai en librairie à la sortie du livre.
Merci Stéphanie, du coup j’attends la sortie avec impatience !
Excellente nouvelle que la sortie en librairie de ce livre dédié à la vidéo des réflexes Canon. Equipée d’un Canon 500D et d’un 7D, j’apprécie chaque mois de pouvoir filmer en Full HD avec ces 2 appareils et de pouvoir faire de timides montages amateur grâce à iMovie (en tant qu’utilisateur Apple). Le récit de mes voyages sur mes blogs y gagne en qualité, sauf que… j’ai bien besoin de conseils pro sur l’art de filmer et sur l’art du montage. Rien qu’en lisant les commentaires ci-dessus cela me confirme la nécessité d’acquérir Final Cut…
J’attends donc le livre avec impatience, et notamment pour apprendre à filmer un paysage en travelling en conservant une ligne d’horizon stable !
J’espère donc que le livre aborde également un chapitre sur le matériel complémentaire à utiliser pour filmer avec les réflexes Canon.