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Mot clé : Canon

La macro à peu de frais (1) : recycler un vieux zoom

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En guise de conclusion

Alors que le Canon EF 28-80 mm f/3, 5-5, 6 est sinon un objectif bon à rien, tout juste suffisant pour servir de presse-papier ou de jouet « Holga »,  il s’avère plutôt satisfaisant, une fois délesté de son premier groupe optique et employé dans son nouveau domaine d’application, celui  de la macrophotographie. Certes, il ne  faut pas s’attendre à des performances frôlant celles, très élevées et homogènes,  d’un objectif macro dédié. Mais il s’agit d’une solution très économique qui fournit des résultats plus convaincants qu’une bonnette pas chère , tout en étant beaucoup plus facile à utiliser qu’un jeu de bagues allonge « économiques ». En attendant de passer à des choses à la fois plus sérieuses et plus onéreuses !

Canon EOS 5D Mark III, EF 28-80 mm f/3,5-5,6 modifié, 1/800 s à f/5,6, 400 ISO et 50 mm ; rapport de reproduction 1 : 1. Flash annulaire Canon MR-14EX.

Sachez que la transformation d’un zoom économique en objectif macro ne fait pas partie des secrets bien gardés. En fouillant un peu sur le Web, vous trouverez de nombreux fils de discussion, articles et tutoriels détaillant la procédure de conversion avec différentes versions du Canon EF 35-80 mm f/4-5, 6. En principe, l’intervention n’est pas réservée aux seules optiques de la marque rouge.  Il  existe sans doute d’autres objectifs pouvant être détournés pour la macro : pour s’y qualifier, il leur suffit d’avoir un groupe avant qui se déplace linéairement pour la mise au point.

Magic Lantern et Dot-tune : le microajustement malin

La mire Spyder Lenscal de l'éditeur Datacolor se prête parfaitement à l'utilisation de Dot-tune, sous condition de s'approcher davantage que la distance préconisée (50 fois la focale de l'objectif).

Que penser de Dot-tune ?

À ce jour, l’association de Dot-tune et Magic Lantern représente la méthode la plus simple et rapide pour ajuster la mise au point à détection de phase d’un appareil réflex Canon. Dot-tune présente un certain nombre d’avantages. D’abord, il n’est pas nécessaire de piloter l’appareil depuis un ordinateur ou de transférer à ce dernier les images prises avec différentes valeurs de microréglage. En outre, Dot-tune ne nécessite qu’un trépied stable, une mire ou un sujet contrasté et environ deux minutes d’attente. Ensuite, il ne sollicite pas l’obturateur de l’appareil et évite ainsi des déclenchements à vide et à répétition qui l’usent prématurément. Enfin, il ne tient pas compte de l’usure du dispositif AF de l’objectif tout en étant compatible avec des objectifs à mise au point manuelle. Mais Dot-tune est-il aussi performant que les logiciels FoCal et FocusTune en ce qui concerne la pertinence du microréglage ? Le témoin de confirmation AF est-il vraiment suffisamment discriminant pour permettre un micro réglage fiable et précis ?  À première vue, la méthode utilisée par Dot-tune semble prêter à ambigüité : au lieu d’une seule valeur non équivoque, Dot-tune propose une plage de valeurs « acceptables » qui lui sert à calculer la valeur « idéale ». Mais la pratique semble donner raison à l’inventeur de Dot-tune et aux développeurs et intégrateurs de Magic Lantern. Après avoir calibré une douzaine d’objectifs sur mon boitier cobaye, un Canon 5D Mark II,  je ne peux que confirmer l’efficacité du dispositif. Les valeurs de microréglage correspondent peu ou prou à celles trouvées par les logiciels cités plus haut et la procédure est d’une facilité presque déconcertante. Dot-tune a même « ressuscité » deux de mes objectifs dont le décalage de mise au point a été jusque-là impossible à rectifier : un vénérable Canon EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II avec un moteur de mise au point un peu fatigué et un Voigtländer Ultron SL 40 mm f/2 dont l’énorme décalage de mise au point se situe à l’extérieur de la plage de correction officielle (-20 à + 20). L’Ultron devient enfin utilisable à pleine ouverture, grâce à une valeur de microréglage de + 28 !

Microréglage d’un objectif Voigtländer Ultron SL2 40 mm f/2 à mise au point manuelle. Notez que la valeur appliquée est supérieure à la plage de correction « officielle » de l’appareil. C’est une exclusivité de Dot-tune !

Il n’est pas nécessaire d’installer le micrologiciel Magic Lantern pour bénéficier de Dot-tune. Il est en fait tout à fait possible d’effectuer à la procédure à la main en suivant les quelques étapes détaillées sur cette page. Pour finir, gardez toujours à l’esprit que le microréglage n’est pas à même de compenser des défaillances mécaniques ou électroniques de votre couple boitier/objectif. Ainsi, si la mise au pont automatique est aléatoire ou si la valeur de correction dépasse allègrement les possibilités d’ajustement du système de microréglage, il ne vous  reste plus qu’à recourir au service après-vente du fabricant.

Zeiss : un nouvel objectif standard vraiment « chouette »

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Après avoir introduit une nouvelle série d’objectifs destinés aux appareils hybrides, Zeiss présente le premier représentant d’une série qui ambitionne à battre tous les records en termes de qualité optique. Par ailleurs, l’opticien allemand continue avec les noms d’oiseau : la famille des petits-ducs (Otus) se joigne à celle des touis (Touit).

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Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC : décentrement et bascule

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Conclusion

Samyang ne cesse de nous surprendre : après avoir présenté tour à tour des objectifs fish-eye et superlumineux très performants, le fabricant coréen s’attaque au marché hautement spécialisé et très restreint des objectifs à décentrement et bascule. Mais d’emblée, le nouveau venu souffre d’un sérieux handicap : son prix. Si les premiers produits bénéficiaient encore d’un prix de lancement très intéressant qui pouvait faire pardonner leurs défauts, le coréen semble avoir pris la mesure de son succès bien mérité : les tarifs pratiqués pour les créations les plus récentes ne sont plus si bon marché et les défauts les plus criants, à savoir une réalisation mécanique assez approximative et la fiabilité toute relative qui en découle, n’ont pas pour autant disparus, loin de là. Le Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC fait donc le sujet d’un bilan mitigé : si ses performances optiques sont tout à fait convenables (sans être exceptionnelles), sa réalisation mécanique est assez médiocre et n’inspire pas vraiment confiance en ce qui concerne sa fiabilité dans le temps. L’objectif est commercialisé à un tarif qui n’incite plus vraiment à son achat impulsif : à 1000 euros environ, il faut vraiment avoir l’utilité des fonctions de décentrement et de bascule, d’autant plus qu’ il ne s’agit pas d’un objectif « universel » : plutôt lourd et encombrant, il n’est pas très lumineux.

Le Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC cible les photographes experts et professionnels d’architecture et de paysage. Pour peu qu’ils économisent  un peu plus longtemps, les Canonistes et Nikonistes peuvent acheter (neuf ou d’occasion) l’objectif proposé par leur fabricant : non seulement, celui-ci bénéficie d’une réalisation mécanique plus saine et de performances optiques plus élevées, mais aussi de conditions nettement plus favorables en cas de revente. Pour les utilisateurs d’appareils Sony et Pentax, la situation est différente car il n’existe aucun rival aux caractéristiques similaires. Faut-il vraiment succomber au charme de ce caillou atypique ? La réponse est non si votre unique but est de faire joujou avec une faible profondeur de champ (un Lensbaby sera alors beaucoup moins cher et tout aussi efficace) et oui, si vous êtes à la recherche d’un outil de travail plus économique pour redresser les perspectives et contrôler la profondeur de champ en  architecture et paysage. Sous condition d’être patient et de prendre beaucoup de  soin de votre matériel….

Caractéristiques techniques

  • Focale : 24 mm (équivalent 35 ou 38 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale: f/3,5
  • Ouverture minimale : f/22
  • Construction optique : 16 éléments en 11 groupes, 2 éléments asphériques et 2 en verres à faible dispersion, diaphragme à 6 lamelles
  • Angle de champ : 83,5 ° (24×36)
  • Mise au point : manuelle
  • Distance minimale de mise au point : 0.20 m
  • Diamètre de filtre : 82 mm
  • Longueur : 113 mm
  • Poids :535 g
  • Prix: environ 1000 euros en monture EF, N, SA ou PK

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Enregistrer ses premiers plans vidéo avec le 5D Mk III

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Le choix du point de vue : objectif ou subjectif

Au-delà de son influence sur le cadrage et l’esthétique, le point de vue en vidéo permet de jouer avec le type de narration et en cela conditionne l’implication du spectateur, mais aussi le caractère plus ou moins frappant de certains plans, dès lors que le sujet est en mouvement.

En termes de sémantique, un point de vue extérieur se veut plus ou moins objectif. Le plan tourné relate une scène sans y prendre part, exactement comme un récit à la troisième personne. C’est d’ailleurs le type de plan le plus fréquemment employé car il s’avère assez universel et d’une écriture relativement facile, en reportage comme en fiction.

En effet, tous les sujets ne se prêtent pas aux plans dits en « caméra subjective » (encore que…) où le vidéaste choisit, en filmant la scène du point de vue du protagoniste, d’orienter et d’impliquer le spectateur comme s’il vivait lui-même la scène. S’il n’est pas le premier exemple de ce parti pris narratif, Le Projet Blair Witch, de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, figure certainement parmi les plus populaires.

Plus modestement, on peut aussi jouer des points de vue en « caméra embarquée », dont le principe et l’effet sont proches de celui de la caméra subjective, mais dont le but est plus souvent spectaculaire que sémantique ou narratif. Quoiqu’il en soit, installer son 5D Mark III sur un karting, une voiture télécommandée, ou filmer « de l’intérieur » sa propre descente à ski ou en parapente est incontestablement ludique et donne souvent lieu à des plans très surprenants. S’ils ne se suffisent pas nécessairement à eux-mêmes, ils sont très utiles pour dynamiser un montage. Par rapport à du matériel de cinéma, la compacité et la légèreté du boîtier autorisent de nombreuses fantaisies en la matière et l’appareil offre infiniment plus de souplesse en termes de gestion des paramètres et de rendu d’image qu’une GoPro. Ce type de plan a par ailleurs une vertu intéressante quand on débute : plus le point de vue est original et vertigineux, plus les spectateurs seront indulgents si l’image manque de stabilité !

En vidéo plus encore qu’en photo, il est nécessaire de capter l’attention du spectateur et, dans la mesure du possible, de l’impliquer dans la scène. Ici, j’ai choisi un point de vue subjectif au grand-angle le temps de l’installation dans l’hélicoptère, puis j’ai réalisé différents plans aériens avec une focale plus longue. Le tout, en conservant le point de vue du passager que j’étais. (© Vincent Luc)

Les mouvements de caméra

C’est une des notions les plus nouvelles pour les photographes, mais elle reste intuitive puisque c’est souvent comme cela que l’on découvre ou analyse une scène. Les mouvements de caméra permettent à la fois de faire découvrir un contexte, de guider l’attention du spectateur, voire de jouer sur les sentiments qu’il éprouve.

● Le panoramique (ou panotage) : il s’agit de la rotation de la caméra sur son axe, un peu comme un observateur tourne la tête pour découvrir un lieu ou un vaste panorama. Ce mouvement contextualise une scène, sans pour autant impliquer l’emploi d’un très grandangle. On « panote » ainsi sur un paysage avant d’arriver par exemple sur un personnage. Un trépied et une tête fluide sont très utiles, que l’on réalise un mouvement vertical ou horizontal. Pour autant, du fait de la compacité et de la légèreté du 5D Mark III, des mouvements plus originaux et dynamiques sont aussi envisageables (en courbe par exemple), quand on travaille à main levée.

● Le travelling : la caméra est mobile, mais cette fois son axe reste fixe. Elle peut se déplacer en avant (un travelling avant concentre l’attention du spectateur vers un sujet), sur le côté (un travelling latéral autorise le suivi d’un sujet en mouvement sans systématiquement nécessiter de réviser la mise au point) ou en arrière (le travelling arrière permet de partir d’un sujet et de l’inscrire dans un contexte, voire de le mettre en abyme). Étant donné que la caméra est mobile, lors d’un travelling, la perspective est modifiée.

● L’angle : comme en photo, l’orientation vers le haut ou vers le bas crée des effets visuels et induit une sémantique différente. Une plongée sous-entend plus ou moins la domination du sujet qui se voit comme écrasé, donnant au spectateur un sentiment de puissance ; inversement, la contre-plongée favorise une certaine domination du sujet sur le spectateur alors fragilisé.

● Le coup de zoom ou travelling optique : bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un mouvement de caméra, le coup de zoom s’avère ludique et parfois salvateur. Il permet de faire comme si l’on s’approchait ou s’éloignait d’un sujet ; le point de vue étant fixe, la perspective reste alors inchangée, ce qui est parfois bien utile. En revanche, réaliser un mouvement fluide sans commande de zooming motorisée est assez délicat et demande souvent plusieurs prises. On peut aussi combiner travelling arrière et coup de zoom avant (et inversement) dans ce que l’on appelle un « travelling compensé » !

 

Ce texte est extrait du livre de Vincent Luc et Pascale Brites, Maîtriser le Canon EOS 5D Mark III, paru aux éditions Eyrolles (ISBN 978-2-212-13520-6).

 

La technologie des objectifs

Quelques éléments de la superbe gamme des objectifs Nikkor AF.

Stabilisateur optique

Pour que l’image ne soit pas bougée au déclenchement, on considère qu’il est déraisonnable d’utiliser un objectif de longue focale à main levée et à une vitesse d’obturation inférieure à l’inverse de la focale, plus une valeur d’exposition (1 IL). Avec un téléobjectif de 300 mm, par exemple, la vitesse minimale doit être 1/750 s. Cela est effectivement possible tant que la scène est bien éclairée, que l’objectif a une grande ouverture ou qu’on adopte une sensibilité ISO élevée. Il n’en est plus de même en faible lumière ambiante, quand on doit opérer là où le flash est interdit ou impossible, si l’on est à bord d’un véhicule ou autres conditions opérationnelles difficiles. Dans tous ces cas, le stabilisateur optique (IS) inventé par Canon résout très efficacement le problème.

Canon EF 75-300 mm f/4-5,6 IS. Ce fut le premier objectif zoom pour reflex à stabilisateur optique incorporé.Canon EF 75-300 mm f/4-5,6 IS. Ce fut le premier objectif zoom pour reflex à stabilisateur optique incorporé.

En voici le principe : l’objectif est équipé de deux détecteurs gyroscopiques de mouvements dans les directions verticale et horizontale, et oblique. Les données de détection des mouvements sont rafraîchies à la fréquence de 1 000 Hz. L’image est stabilisée en temps réel par le déplacement parallèle, dans les deux axes, d’un élément optique central de l’objectif. Avec le super-télé EF 300 mm f/4,0L IS, par exemple, on peut opérer sans problème à main levée au 1/125 s, c’est-à-dire à une vitesse 4 fois plus lente qu’avec un objectif sans stabilisateur de même focale.

Super-téléobjectif Canon EF 300 mm f/4L IS. Parce qu’il permet d’opérer à main levée à une vitesse d’obturation au moins quatre fois plus lente, le stabilisateur optique (IS) compense largement une perte de luminosité d’un diaphragme. L’objectif de même focale ouvert à f/2,8 (EF 300 mm f/2,8L IS) coûte presque quatre fois plus cher que cette version f/4.

Au moment où nous écrivons ces lignes, la gamme des objectifs Canon EF comprend 24 objectifs dotés du stabilisateur optique : des super-téléobjectifs à focale fixe (de 300 à 600 mm) et des zooms. Répondant aux mêmes besoins, un bon nombre d’objectifs Nikon sont équipés d’un stabilisateur optique de son propre concept, appelé « VR » (Vibration Reduction System), qui fonctionne de manière analogue et tout aussi efficace. En 2012, la gamme des objectifs Nikon AF-S stabilisés « VR » comprenait 12 zooms et 7 focales fixes.

Principe de la compensation optique des mouvements de l’appareil. L’objectif est équipé de deux capteurs de mouvements en vertical et en horizontal. L’image formée sur le capteur est stabilisée en temps réel par le déplacement, dans les deux axes, d’un groupe optique central.

Fonction mémorisation de mise au point

Chez Canon, cette fonction appelée AF-Stop équipe les super-télé stabilisés (IS) de 300 à 600 mm. Si un objet ou un mobile étranger s’interpose entre l’appareil et le sujet pendant le fonctionnement de l’AF, celui-ci stoppe momentanément afin de maintenir la mise au point initiale sur le sujet. Sur le fût de ces objectifs se trouvent 4 touches AF-stop (AF-S) immédiatement accessibles aussi bien en cadrage horizontal que vertical. On trouve le même système, alors baptisé AF-Lock, sur plusieurs objectifs motorisés AF-S de Nikon, ou encore – sous l’appellation de Focus Hold – sur des objectifs Sony/Minolta de récente génération.

Technologie optique diffringente

L’emploi d’un élément optique diffringent multicouche (DO) à la place d’une lentille classique réfringente permet de réduire la longueur et le poids de l’objectif. Par ailleurs, la résurgence de l’aberration chromatique, habituellement provoquée par la plus grande compacité de l’objectif, est efficacement neutralisée en positionnant l’élément DO dans le groupe antérieur de l’objectif.

Un élément DO incorpore deux réseaux diffringents circulaires concentriques dont les phases sont opposées. Quand la lumière incidente le traverse, presque toute la lumière est effectivement utilisée pour la formation de l’image. La caractéristique la plus significative de l’élément DO est que les positions où les longueurs d’onde se combinent pour former une image sont inversées par rapport à l’élément réfringent antérieur, ce qui corrige l’aberration chromatique résiduelle aussi efficacement qu’avec une lentille en fluorite, beaucoup plus onéreuse. De plus, l’ajustement optimal de l’espace entre les réseaux de diffraction permet de l’associer à des lentilles asphériques assurant une correction poussée de l’aberration de sphéricité et autres aberrations résiduelles.

Principe de la lentille diffringente multicouche (DO). On voit sur ce schéma que l’élément DO a pour effet de focaliser les rayons émergents plus près qu’une lentille réfringente classique, ce qui permet de réduire l’espace la séparant du groupe optique suivant.

Pour l’instant, la technologie DO a été appliquée à deux objectifs Canon EF stabilisés IS : le super-télé EF 400 mm f/4 L DO IS USM et le zoom EF 70-300 mm f/4,5-5,6 DO IS USM. Le tableau ci-dessous donne une idée seulement du gain en longueur ou en poids permis par l’adoption de la technologie optique DO. En effet, le supertélé de 400 mm non DO est plus ouvert d’un diaphragme (ce qui augmente de beaucoup son poids), tandis que le zoom 75-300 mm est plus ouvert d’un demi-diaphragme que le 70-300 mm DO. Il n’en reste pas moins qu’un télézoom de 300 mm aussi compact et léger est d’une maniabilité jamais atteinte. En pratique, le fait que ces optiques DO ne soient pas aussi lumineuses est largement compensé par la présence du stabilisateur IS.

Texte extrait du livre de René Bouillot, La pratique du reflex numérique, 4e édition, en librairie le 24 janvier 2013.
(ISBN 978-2-212-13513-8 | 16,5 × 23 cm | 488 pages | 39,90 €)

Manuel d’éclairage au flash : utiliser un seul Speedlite

Les deux images ont été éclairées avec un seul flash. Ce qui les distingue est la proportion de lumière ambiante. Dans l’exemple de gauche, sa part est prépondérante. Dans l’exemple de droite, l’obturateur a contribué à en éliminer la plus grande partie.

Prise de vue : créer un effet de silhouette

En dirigeant votre flash sur le fond, vous pouvez parfois réaliser un éclairage plus spectaculaire qu’en le dirigeant sur votre modèle. Pour cette prise de vue, j’ai sous-exposé Arian au point de le transformer en silhouette.

Utiliser le zoom pour créer la texture sur le fond

Avant l’installation du modèle, j’ai essayé différents réglages de zoom de mon Speedlite pour savoir comment éclairer au mieux le fond. Si un réglage de 24 mm produit un fond aux couleurs homogènes, un réglage de 105 mm génère un point chaud au centre de l’image et un vignetage prononcé en périphérie. L’image ci-contre a été réalisée avec un Speedlite 580EX II, réglé sur une « focale » de 70 mm. La couleur du point chaud résulte de l’utilisation d’une gélatine colorée (Rosco Medium Red).

Dissimuler le flash

Faites attention au moindre détail lorsque vous photographiez des silhouettes. Ici, j’ai dissimulé le flash derrière la jambe du modèle et je lui ai donné des instructions précises quant à sa position au sol.

Parfois, le moins devient un plus

Plus un filtre couleur laisse traverser la lumière, plus sa teinte apparaîtra claire. Ainsi, pour produire une teinte bien saturée, il faut réduire l’exposition au lieu de l’augmenter.

Données d’éclairage

  • Lieu : magasin vide
  • Heure de prise de vue : aucune importance
  • Lumière ambiante : tubes fluorescents (très faibles), éteints le temps de la prise de vue
  • Speedlite : un 580EX II
  • Mode de mesure : E-TTL
  • Niveau de puissance : 1/8
  • Zoom/Inclinaison : 70 mm, tête orientée vers le haut
  • Filtre : Rosco Medium Red
  • Façonneur : aucun
  • Distance au sujet : faible
  • Hauteur : placé à même du sol
  • Déclenchement : Elinchrom Skyports

Données de prise de vue

  • Appareil : Canon EOS 5D Mark II
  • Objectif : Canon EF 17-40 mm f/4 L USM
  • Distance au sujet : 3,60 m
  • Mode d’exposition : M
  • Exposition : 1/160 s, f/8, ISO 400
  • Balance des blancs : Flash

L’image retenue a été réalisée avec un Speedlite dont la puissance a été réduite au 1/8e de la puissance maximale.

En guise de décor, j’ai utilisé deux panneaux en PVC et un mur jaune.

Ce passage est extrait du livre “Manuel d‘éclairage au flash – les flash Canon Speedlite” de Syl Arena, adapté de l’anglais par Volker Gilbert, paru aux éditions Eyrolles et  disponible sur eyrolles.com. 

 

Manuel d’éclairage au flash : cibler votre éclairage

En termes d’éclairage, les deux images ne diffèrent que par le placement du flash. Si, pour l’image à gauche, le Speedlite 580EX II n’a pas quitté la griffe de l’appareil, je l’ai déplacé pour l’image à droite à 60° sur le côté gauche du modèle. J’ai également ajouté un second flash, placé comme source fill-in à 90° sur le côté droit. La séparation du flash crée des ombres qui ajoutent de la profondeur à l’image.

L’éclairage au-dessus et en dessous du sujet

Il n’est pas seulement nécessaire d’étudier le placement horizontal de l’éclairage, mais également l’effet créé par le placement de l’éclairage au-dessus et en dessous du sujet.

L’inclinomètre montre le positionnement vertical d’un Speedlite par rapport au sujet.

L’inclinomètre d’éclairage

Vous pouvez changer la boussole en inclinomètre d’éclairage. Pour cela, il suffit de changer son orientation d’horizontale à verticale. Une inclinaison de 0° correspond à une source éclairant le sujet de face et à 90°, cette source se trouvant directement au-dessus du sujet. Une source située en dessous du sujet et dirigé sur celui-ci est à -90°.

Les ombres sont (presque toujours) tombantes

Le plus souvent, la lumière ambiante (soleil, ampoules Tungstène, réverbères, etc.) éclaire le sujet par le dessus. Par conséquent, les ombres sont presque toujours tombantes.
Certes, parfois la lumière du soleil est réfléchie par une surface plane et horizontale, tel un lac ou un parking. Mais la plus grande partie de la lumière provient toujours de la source principale et la lumière réfléchie agit en tant qu’éclairage fill-in. Les exemples suivants montrent l’importance des ombres. Dans la première image, l’éclairage est de face et incliné à 0° ; dans la deuxième image, il se trouve à 45° au-dessus du modèle, et dans la troisième image à 45° en dessous pour un effet effrayant. Notez que pour les photos du côté droit, j’ai ajouté une source fill-in, placée à 45° sur la boussole afin de déboucher les ombres.

Source principale à 0° ( gauche) et ajout d’une source fill-in à 45° (à droite).

Source principale à 45° au-dessus du modèle (à gauche) et ajout d’une source fill-in à 45° (à droite).

Source principale à 45° en dessous du modèle (à gauche) et ajout d’une source fill-in à 45° (à droite).

Attention aux yeux

Si la lumière principale est trop haute, les orbites des yeux deviennent trop sombres et il faut alors faire attention à ne pas placer les yeux dans l’ombre. Employez un petit réflecteur blanc ou un second Speedlite réduit à sa puissance minimale pour déboucher les ombres. Pensez également à fixer une grille ou un cône « snoot » pour diriger la lumière sur les seules parties à éclaircir.

Ce passage est extrait du livre “Manuel d‘éclairage au flash – les flash Canon Speedlite” de Syl Arena, adapté de l’anglais par Volker Gilbert, qui vient de paraître aux éditions Eyrolles, disponible sur eyrolles.com

Manuel d’éclairage au flash : la lumière ambiante

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Stratégies pour régler les paramètres d’exposition

Ne serait-il pas plus simple de modifier la puissance du flash pour ainsi éviter le réglage de l’ouverture ? Sachez que le réglage de l’ouverture est souvent plus utile que le réglage de puissance de votre Speedlite.

  • Votre flash est réglé sur sa puissance maximale et vous souhaitez accentuer son influence tout en conservant celle de la lumière ambiante. Commencez par ouvrir le diaphragme pour augmenter la puissance de la lumière du flash, puis compensez l’apport de la lumière ambiante par une vitesse d’obturation plus rapide.
  • Votre flash est réglé sur sa puissance minimale et vous souhaitez réduire sa puissance (une situation assez courante en macrophotographie) tout en conservant celle de la lumière ambiante. Fermez le diaphragme pour réduire l’apport du flash, puis compensez l’influence de la lumière ambiante par une vitesse plus lente.

Il existe un autre scénario favorisant le changement de l’ouverture plutôt que celui de la puissance du flash : l’utilisation de plusieurs Speedlite en mode manuel. Imaginez une photo de mariage classique : pour saisir un couple de mariés se déplaçant dans l’allée centrale d’une église, vous installez un flash sur un support d’éclairage. Tandis que les heureux mariés pénètrent dans la zone éclairée, vous vous rendez compte que la puissance du flash est trop importante. La seule manière de rattraper votre erreur consiste alors à changer l’ouverture du diaphragme pour contrôler la puissance du flash, puis la vitesse d’obturation pour compenser l’exposition de la lumière ambiante.

Ce passage est extrait du livre “Manuel d‘éclairage au flash – les flash Canon Speedlite” de Syl Arena, adapté de l’anglais par Volker Gilbert, qui vient de paraître aux éditions Eyrolles, disponible sur eyrolles.com

 

 

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