Samyang 50 mm f/1.4 : un nouveau standard ?
Publié le 23 mars 2015 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Les alternatives
Si le tarif du Samyang 50 mm T 1,5 AS UMC paraît sans doute particulièrement intéressant pour un vidéaste (le Zeiss CP.2 50 mm/T2.1 et le Canon CN-E50mm T1.3 L F sont hors de prix…), le tarif du Samyang 50 mm f/1.4 AS UMC le met en concurrence directe avec d’autres objectifs réputés. La liste suivante ne présente que des objectifs commercialisés en monture Canon EF. J’ai volontairement écarté les modèles moins lumineux et ceux dont le tarif est beaucoup plus élevé.
- Canon EF 50 mm f/1,4 USM (à partir de 350 euros). Équipé d’un moteur AF Micro USM, moins performant et plus fragile que l’USM annulaire des objectifs haut de gamme, le 50 mm f/1,4 possède une formule optique « classique » de type double Gauss qui nécessite de visser à f/2,8 pour éliminer l’aberration sphérique et le coma aux ouvertures plus grandes. Sa construction mécanique ne le prédestine pas à une utilisation intensive. Malgré cela, l’EF 50 mm f/1,4 USM est intéressant à plus d’un titre : plus abordable que le Samyang, il offre l’automatisme de mise au point et de diaphragme, pour une polyvalence supérieure.
- Sigma 50 mm f/1,4 EX DG HSM (autour de 400 euros ) : objectif ultra-lumineux par excellence, le Sigma 50 mm F1,4 souffre du même manque d’homogénéité aux ouvertures les plus grandes que l’alter ego de chez Canon. En revanche, sa construction est plus sérieuse que celle du Canon, avec toutefois une précision moindre pour la mise au point ultrasonique.
- Sigma 50 mm f/1,4 EX DG HSM Art (autour de 800 euros ): deux fois plus onéreux et nettement plus lourd et encombrant que le modèle qu’il remplace, il bénéficie de performances optiques qui le placent parmi les meilleurs objectifs standards du marché, avec le Zeis Otus 55 mm f/1,4.
- Carl Zeiss Planar T* 50 mm F 1,4 ZE (600 euros environ) : objectif à mise au point manuelle, le Zeiss Planar offre une réalisation somptueuse. Cependant, sa formule optique étant sensiblement identique à celle du Zeiss Planar des années 1970, sa qualité d’image n’est guère meilleure que celle du Canon et du Sigma pré-Art.

Le lac de Longemer sous la glace. Le comportement en contre-jour est satisfaisant, grâce au traitement multi-couche des lentilles. Canon EOS 5D Mark III, Samyang 50 mm T 1,5 AS UMC, f/11, 1/250 et 1/3200 s à 100 ISO. (Prise de vue sur trépied, mode Live View et fusion de deux expositions dans Photoshop)
Rappelons que les objectifs Samyang sont dépourvus de couplages mécaniques et électroniques. Un objectif des années 1970 ou 1980, adapté ou non via une bague d’adaptation, offre donc le même confort d’utilisation. Voici quelques « ancêtres », utilisables avec un boîtier Canon au capteur 24 x 36 : Nikon Nikkor 50 mm f/1,4, Carl Zeiss Planar T* 50mm f/1.4 (Contax), Leica Summilux-R f/1,4/50 mm, Olympus Zuiko Auto-S f/1,4/50 mm, Pentax SMC Takumar f/1,4/50 mm, Carl Zeiss Jena Pancolar 1.4 55 et Yashica Yashinon Dx 1,4/50mm, pour ne nommer que les références les plus prestigieuses. Cependant, aucun des objectifs anciens propose une qualité optique qui rivalise avec celle du Samyang 50 mm f/1,4 aux ouvertures les plus grandes – grâce à sa formule optique moderne, agrémentée de lentilles asphériques, ce dernier conserve une petite avance, bien que celle-ci devient négligeable dès f/2,8 ou f/4…
Bonjour. Qu’entendez vous par « fusion de 2 expositions dans Photoshop » ? Merci.
Bonjour, il s’agit simplement d’une méthode manuelle qui combine deux images, la première exposée pour les ombres et la seconde pour les hautes lumières, pour obtenir une image à dynamique étendue. Le plus souvent, je préfère passer par là puisqu’il suffit de prendre deux images (plusieurs pour une fusion HDR) pour un rendu final beaucoup plus naturel, dépourvu d’artéfacts…
oui, moi je procède d’une façon certainement similaire, je mets le calque « 0EV » au dessus du calque « -2EV » et sur le calque « 0EV » avec un outil de sélection ( en ajustant la qualité du contour ) je retire les zones surexposées pour laisser apparaitre en regard les mêmes parties de l’image qui ne sont pas grillées sur le calque « -2EV ». J’améliore séparément le rendu de chaque calque et à la fin j’aplatis les calques.L’avantage de cette méthode c’est que les tonalités moyennes ne sont pas altérées comme par une fusion HDR, et on utilise Photoshop sur un de ses points forts : les calques ( ou masques de fusion si on préfère )
C’est la méthode que j’utilise. Après avoir placé l’image plus foncée sur la plus claire (Maj pour un alignement parfait en cas de photos prises sur pied, sinon alignement manuel), j’utilise une parmi plusieurs méthodes pour fusionner les deux images, suivant la répartition et l’étendue des zones à récupérer dans l’image :
1.un masque de luminance flouté au filtre gaussien et appliqué au calque supérieur.
2. un masque de fusion inversé et le pinceau blanc à opacité réduite.
3. un des outils Sélection rapide ou Baguette magique.
Parfois, je transforme les deux fichiers RAW en objets dynamiques ce qui me permet de revenir sur mes réglages dans Camera Raw (c’est une solution encore plus élégante que celles évoquées plus haut).
« Pour obtenir une mise au point précise, et notamment à pleine ouverture, je vous conseille d’utiliser un verre de visée dédié »
heu…comment on fait sur un 5D Mk III ?
Honnêtement, avec le 5D Mark II doté du verre de visée haute précision EF-S, j’ai eu plus de succès qu’avec le 5D Mark III et son verre fixe. Avec ce dernier, je m’étais souvent retrouvé en mode Live View (pas très pratique à main levée…).
Bonjour,
C’est moi ou le vignetage sur votre test est asymétrique ? (plus fort dans les coins inférieurs que supérieurs) . Cela peut il venir de l’éclairage de votre surface de test, ou est ce bien l’objectif ce qui témoignerait d’un décentrement tout de même peu probable ..?
merci
C’est exact, il existe une petite différence. Ayant effectué l’analyse du vignetage à partir d’images prises d’un mur en béton gris, éclairé par la lumière du soleil filtré par des nuages, cela pourrait éventuellement provenir de l’éclairage. Mais il est également possible que cela vient de l’objectif (vignetage par des parties du fût). L’objectif en question est malheureusement reparti chez l’importateur, il m’est donc impossible de refaire le test…
L’interet de cette optique c’est son f1.4 à la rigeur son f2 et là avec sa map manuelle avec les boitiers acuelles ????
Pas sur qu’un 50 à f1.4 soit l’idéal en paysage !
Bref pour beaucoup les AF sont à prévilégier.
En vidéo ce doit être différent.
j’ai relu votre billet après avoir pris connaissance de votre réponse.
Ce que vous écrivez, me remet en tête l’utilisation du Samyang 500 à miroir acheté en 2011. La faible luminosité, la MAP manuelle … cf http://www.cuk.ch/?p=4848
votre billet sur cuk.ch (lu à l’époque) me rappelle mes séances photo avec le Tamron SP 350mm f/5,6 à miroir (excellente optique que je regrette finalement beaucoup) avec un Canon T90. Heureusement, le 50 f/1,4 Samyang est bien plus facile à manipuler : d’une part, il est bien plus lumineux qu’un objectif catadioptrique (quelle galère de faire la MaP à T/8 ou T/11) et de l’autre, il nécessite pas des vitesses rapides pour éliminer le flou de bougé 😉
Très bonne évaluation, Quelqu’un a-t il pu le comparer au Voigtlander 58mm F1.4 SLII?