Photographier la nature (troisième partie) : les animaux
Publié le 6 juillet 2011 dans Articles et dossiers Livres par Erwan Balança
Le matériel nécessaire
Parmi le matériel approprié à la photo animalière, les téléobjectifs sont très utiles pour réaliser des photos à une distance suffisante ; les animaux seront ainsi détendus et auront un comportement naturel. Selon le type d’animaux, un téléobjectif plus ou moins puissant sera nécessaire, parfois une focale normale suffira.
Ainsi, les oiseaux ont des comportements très différents en fonction des espèces : en bord de mer, les limicoles seront souvent difficiles à approcher et il faudra utiliser un téléobjectif, alors que les oiseaux marins nichant sur les falaises n’ont pas peur de l’homme et se laisseront photographier à l’approche. Dans le cas des oiseaux marins nichant en colonies, il suffit souvent d’un objectif 70-200 mm ou 70-300 mm pour réaliser des gros plans sans aucune difficulté. Certains d’entre eux sont si peu craintifs que l’utilisation d’un grand-angle est possible.
Avec un zoom, vous disposerez de plusieurs focales en une seule optique mais attention, il ne suffit pas de changer la focale, il faut aussi se déplacer pour obtenir des images variées. Si vous photographiez un fou de Bassan avec un grand-angle en vous couchant sur le sol (prévoyez une tenue qui ne craint pas d’être salie car le sol des colonies est recouvert de fientes !), vous obtiendrez l’image d’un oiseau se découpant sur le ciel. En revanche, si vous vous levez et que vous prenez une photo le plus haut possible, vous aurez une vue d’ensemble de la colonie se découpant sur fond de mer. Ces deux photos réalisées avec la même optique seront très différentes. Un zoom standard comme un 28-135 mm ou 28-105 mm, complété par un télézoom de 70-200 mm ou 70-300 mm, permettront de faire face à un maximum de situations.
Avec les petits sujets ou les animaux craintifs, par exemple pour photographier un bécasseau ou une barge sur une vasière, l’emploi d’un téléobjectif comme un 300 mm ou un 500 mm sera nécessaire. Il est aussi possible d’ajouter un multiplicateur à une focale moins longue pour obtenir un grossissement suffisant. Un téléobjectif (300 mm ou plus) permet ainsi de réaliser des gros plans d’oiseaux peu craintifs, mais aussi des portraits ou des détails. Si l’on se couche sur le sol pour être en contre-plongée, il est alors possible d’isoler un oiseau ou son portrait sur un beau fond bleu. Utilisé à pleine ouverture, le téléobjectif permet enfin d’isoler le sujet sur un arrière-plan flou.
Avec les gros téléobjectifs qui exigent d’être bien stables, un pied sera souvent nécessaire. Il existe des rotules spécialement conçues pour la photographie animalière avec les gros téléobjectifs, tel que la BWG-Pro Gimbal Head de chez Jobu Design, que l’on trouve depuis peu on trouve en France.
Les goélands sont des animaux au régime varié : restes de poissons qui tombent des bateaux, vers de terre dans les labours ou oeufs de fou dérobés. Je photographiais une colonie de fous de Bassan en Ecosse quand j’ai surpris le manège de deux goélands qui importunaient les fous pour leur chaparder leurs oeufs. La scène se déroula rapidement, il fallait être prêt pour la photographier. Un gros téléobjectif m’a permis de rester à distance correcte des oiseaux.
Canon EOS-1Ds Mk IV, 1/300 s à f/4 (en haut), 1/800 s à f/6,3 (en bas), 320 ISO, 500 mm.