Photographier la nature en macro : les araignées (Deuxième partie)
Publié le 25 novembre 2011 dans Articles et dossiers Livres par Volker Gilbert
Les araignées sans toile
Toutes ne forment pas de toiles. Par exemple, les araignées-loups, telles les lycoses et les pardoses, chassent à courre. Dans le Sud de la France, la lycose de Narbonne, d’une taille impressionnante, creuse un terrier et se tient à l’affût des proies qui passent à proximité. La mygale maçonne, elle aussi méridionale, pousse le confort jusqu’à fermer son terrier d’un couvercle de terre et de soie qui s’emboîte parfaitement dans l’ouverture de son abri. Seules ses pattes dépassent et, malgré sa taille de 15 à 30 mm, il est assez difficile de la découvrir. Mais ne craignez rien, contrairement à certaines de ses cousines d’Amérique du Sud, elle ne présente aucun danger. Les thomises, appelées aussi “araignées-crabes” à cause de leurs grandes pattes arrondies, chassent à l’affût sur les fleurs. Elles capturent même des abeilles, pourtant puissamment armées. Il n’est pas rare de trouver sur une fleur une abeille retournée dont l’araignée suce le sang.
Les thomises restent difficiles à voir car elles se placent souvent sur des fleurs dont les couleurs sont semblables aux leurs. Mais il arrive que certaines se trompent de fleur…
Assez petites, les saltiques, ou araignées sauteuses, vivent aussi sur les fleurs, d’où elles bondissent sur leurs proies. L’une d’elles habite les pierriers du Midi où sa couleur rouge la rend facilement repérable.
La thomise consommant sa proie étant immobile et peu farouche, nous avons pu placer derrière elle un fond flou faiblement coloré permettant de faire ressortir le sujet d’une manière naturelle. 100 ISO, 50 mm macro et flash annulaire, 1/125 s à f/22.
Sous les pierres, d’autres espèces construisent des loges de soie pour s’abriter. Les dysderas de couleur orangée sont les plus remarquables. La nuit, elles chassent les cloportes à l’aide de leurs énormes chélicères (mâchoires) allongées vers l’avant.