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Paris 26 Gigapixels : les plus beaux monuments de Paris sur une photo phénoménale

Révéler les infimes détails d’un majestueux paysage ou d’une jolie ville n’est plus un rêve, grâce à une tête panoramique motorisée, un logiciel d’assemblage performant et un ordinateur puissant.

Révéler les infimes détails d’un majestueux paysage ou d’une jolie ville n’est plus un rêve, grâce à une tête panoramique motorisée, un logiciel d’assemblage performant et un ordinateur puissant. Arnaud Frich, l’un des meilleurs photographes panoramistes français et son équipe viennent d’accomplir un véritable exploit : rassembler les vingt plus beaux monuments de Paris dans une seule image panoramique géante, assemblée à partir de 2346 images, reparties sur 138 colonnes et 17 lignes. Les dimensions de l’image finale, 26,763,795,630 pixels (354159 × 75570) ne la qualifient probablement plus pour le record du monde de l’image la plus grande. Il existe en effet une autre, réalisée par une équipe allemande, qui dispose des dimensions de 297500 × 87500 pixels et d’un poids de fichier équivalent (26 gigapixels). Cependant, on remarque que cette dernière repose à moitié sur un ciel bleu et parfaitement uniforme, facile à rapiécer en postproduction.



Photo Paris 26 Gigapixels

Si le repérage et les préparations pour cette prise de vue hors normes n’étaient sans doute pas une mince affaire, la prise de vue et le traitement ont nécessité des moyens non négligeables.


Photo Paris 26 Gigapixels

Réalisée sur le parapet de la tour nord de l’église Saint-Sulpice, elle a nécessité un appareil Canon 5D Mark 2, muni d’un objectif EF 300 mm f4 L IS USM et d’un doubleur de focale et fixé sur une tête motorisée. La mise au point a été effectuée avec la visée LiveView et l’enregistrement des images au format RAW afin d’obtenir une précision ainsi qu’une marge de manœuvre suffisante pour optimiser et homogénéiser les différentes images. Si la prise de vue s’est déroulé un jour d’automne, il a tout de même fallu composer avec la turbulence de l’air parisien. C’est ainsi (et pour éviter des flous de bougé) que l’équipe a opté pour une sensibilité ISO assez importante (ISO 800) pour provoquer une vitesse d’obturation élevée (1/800s) et un diaphragme fermé (F13), le dernier pour obtenir une profondeur de champ suffisante et un piqué irréprochable, malgré l’emploi d’un doubleur de focale.


Là-haut : vue d’une grue sur le lieu de la prise de vue. Photo Paris 26 Gigapixels

Si la prise de vue a duré plus de cinq heures, elle ne représentait qu’une infime partie du travail nécessaire.


Cinq heures d’attente, cela laisse du temps libre pour discuter. Photo Paris 26 Gigapixels

La première étape du traitement consistait en effet à développer les fichiers RAW dans Camera Raw. Arnaud explique : « travailler en RAW me permettait, au moment du développement des 2346 fichiers de pouvoir jouer sur plusieurs paramètres d’optimisation : la balance des couleurs, la réduction du bruit, la réduction des hautes lumières et l’harmonisation des différentes colonnes/rangées de photos entre elles sachant que les conditions de prise de vue nous avaient obligés à faire certains choix techniques ». Le photographe précise encore qu’il a légèrement surexposé les images (“exposer à droite”) pour circonscrire le bruit. Cependant, il pouvait à la fois récupérer les hautes lumières écrêtées et affiner la balance des blancs.



Des deux appareils, un seul a été utilisé pour la prise de vue. Photo Paris 26 Gigapixels

L’assemblage du panorama a ensuite été réalisé avec le concours de la société française Kolor et de leur logiciel phare Autopano Giga qui s’est chargé de l’assemblage des photos et des problèmes d’alignement. A noter qu’il manquait trois photos à l’assemblage final et qu’il a fallu harmoniser les couleurs des différentes images, prises dans des conditions changeantes.

Quant au rendu, il a mobilisé un ordinateur surpuissant pendant seulement 3 heures et 14 minutes : l’Intel Server System SR2600UR incorpore en fait deux processeurs Intel Xeon 5500 à huit coeurs, 6 disques durs SSD de 160 GB et 24 Go de mémoire RAM. Pour la petite histoire, Photoshop a été incapable d’ouvrir l’image rendue, du à un frein limitant les dimensions de fichiers à 300.000 pixels. Il a donc fallu ouvrir l’image petit morceau par petit morceau pour dissimuler tous les petits détails susceptibles de porter atteinte à la vie privée des Parisiens (plaques d’immatriculation visages, etc.)…

Le site Paris 26 Gigapixels permet de découvrir les lieux les plus intéressants de la capitale française. En cliquant sur le lien pour la tour Eiffel, il est ainsi possible de distinguer clairement les visiteurs sur ce monument, distant de plusieurs kilomètres ! Bref, ce site vous invite à une découverte bien agréable de la “skyline” parisienne. Les auteurs ont même pris le soin d’y cacher plusieurs objets insolites (“œufs de pâques”).

Voici les partenaires de ce projet (presque) pharaonique :

  • Kolor est l‘éditeur du logiciel d’assemblage Autopano, devenu une véritable référence dans ce créneau très spécialisé.
  • Arnaud Frich est un photographe réputé et auteur de plusieurs livres et DVD sur la photographie panoramique.
  • Martin Loyer a assisté Arnaud sur place pour le repérage du site et les démarches juridiques.

2 commentaires “Paris 26 Gigapixels : les plus beaux monuments de Paris sur une photo phénoménale

  1. @Zeo : c’est certainement pour un problème de poids et de stabilité – l’EF 600 mm f4L IS USM pèse plus de 5 kilos…

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