Questions Photo

Capture One : traitement local, correction des défauts optiques et conversion noir et blanc

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Si Silver Efex Pro est sans doute l’un des modules externes Nik les plus intéressants à joindre à Capture One (consultez notre article détaillé au sujet de plug-in remarquable), il en existe d’autres, notamment Viveza et la collection de filtres Color Efex Pro. Quant à Dfine, dédié à la réduction du bruit (globale et locale) et Sharpener Pro, outil nec plus ultra pour l’accentuation finale, ils n’ont pas encore été portés sur Lightroom, mais ce n’est qu’une histoire de (quelques) semaines.


Color Efex Pro en action : si de nombreux filtres donnent un rendu assez “kitsch”, le filtre Glamour Glow “joue ici juste” et apporte à cette image une dimension douce et romantique…

Plusieurs logiciels de développement RAW sont désormais à même de corriger les principaux défauts optiques (vignetage, distorsion, aberrations chromatiques et netteté hétérogène) et Capture One Pro ne fait pas exception. Toutefois, ces corrections ne sont automatiques que pour les objectifs Phase One et Mamiya, grâce à une détection automatique et aux profils de correction incorporés au logiciel. Si vous possédez un appareil reflex numérique, seule la correction des aberrations chromatiques sera automatisée (et terriblement efficace…), grâce à l’analyse et la création d’un profil personnalisé. Distorsion et vignetage doivent être corrigés au moyen de deux curseurs, ce qui n’est ni particulièrement pratique ni aussi précis qu’avec DxO Optics Pro ou PT Lens.

Fort heureusement, Thomas Niemann était un des premiers à proposer un module externe pour Lightroom. Installez la dernière version du logiciel (qui ne coûte que 15 $…). Notre article à propos de PT Lens vous donnera des précisions quant à la procédure d’installation et à son utilisation depuis Lightroom et Aperture.

J’ai tenté de corriger la distorsion de l’image suivante avec les outils de correction propres à Capture One : si les aberrations chromatiques ont presque disparu, le curseur Distorsion ne parvient pas à supprimer la distorsion en moustache de l’objectif utilisé, un Canon TS-E 24 mm f/3,5 L.

1. Après avoir sélectionné PT Lens en tant qu’éditeur externe, j’ai développé, puis ouvert une copie au format TIFF 16 bits par couche. PT Lens ne réussit pas à lire les données EXIF (ce qui est sans doute dû à un bogue de la dernière version de Capture One Pro…), mais j’ai pu choisir l’appareil et l’objectif utilisés pour corriger la distorsion. Dans l’onglet Perspective de PT Lens, j’ai pu redresser la perspective de l’image (curseurs Vertical et Tourner).


2. J’ai cliqué sur OK pour récupérer l’image corrigée dans Capture One. Voici une comparaison des résultats obtenus avec PT Lens (à gauche) et Capture One Pro (à droite) : bien qu’il demeure une petite quantité de distorsion, la correction avec PT Lens est plutôt probante.

Interview : Gérard Blondeau, photographe naturaliste

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QP : Les reportages que vous réalisez sont-ils des œuvres de commande ? A quels supports les destinez-vous ?
GB : Il y a un peu des 2, je réalise des inventaires photographiques sur la biodiversité d’un site d’une région mais je démarche également des magazines qui pourraient être intéressés par mes reportages. Lorsque je photographie, j’essaye toujours de penser à la façon dont l’image pourrait être utilisée, à ce qu’elle va présenter/représenter : côté scientifique, nature, biodiversité ou aspect artistique et recherche de l’abstraction. Une photo peut aussi avoir un intérêt pour illustrer le thème d’une conférence. Avec le numérique, les possibilités de faire des photos se sont considérablement accrues, toutes sortes d’images envahissent le marché. Et l’on risque non seulement de voir ses images noyées dans une masse de clichés pas toujours de très bonne qualité, mais également de devoir les brader. Même les iconographes recherchent des photos sur des sites gratuits ! Difficile pour les professionnels de travailler dans ces conditions. Le seul moyen pour s’en sortir aujourd’hui, c’est d’avoir la connaissance du sujet et d‘être pointu dans son domaine.

QP : Quel boîtier et quelles optiques utilisez-vous ?
GB : Tout dépend du sujet et du lieu de prise de vue…, j’utilise généralement, lorsque je ne me déplace pas, un Canon EOS 1D ; sinon j’ai acheté un Canon EOS 50D pour voyager plus léger avec un grand-angle 10-22 mm avec lequel je peux éclater les sujets proches et garder l’arrière-plan en fond. Pour les insectes et parfois les fleurs, le 180 mm macro est indispensable, en particulier pour photographier les papillons et les libellules que l’on ne peut approcher. En fait, ces deux objectifs se complètent. Pour les petits détails, j’ai aussi un 65 mm macro Canon, mais il nécessite d’avoir le temps de se positionner très près du sujet, ce qui n’est pas toujours le cas…


Aeshna affinis

QP : Quel matériel conseillez-vous à vos stagiaires, à un photographe débutant ?
GB : Pour les fleurs, les petits compacts sont pratiques. Pour les insectes, en revanche, il faut garder une certaine distance et le compact a ses limites. Ceux qui ont acheté un kit reflex avec un zoom transtandard peuvent ajouter des bagues pour augmenter le rapport de grossissement de leur matériel. Pour ceux qui ont davantage de moyens pour investir dans du bon matériel macro : un 100 mm macro est idéal.

QP : Que pensez-vous du mode Macro que l’on trouve sur les boîtiers ?
GB : Sur les petits compacts, il est indispensable. Sur les zooms, ce mode tient plus de la photo rapprochée, dite “de proximité”, que de la macro.

QP : La PMA s’est déroulée début mars à Las Vegas, vous êtes-vous tenu informé des nouveautés qui y ont été présentées ou êtes-vous attentif de manière générale aux évolutions du matériel ? Etes-vous satisfait de ce qui existe aujourd’hui ? Quelles sont vos attentes ?
GB : Non, je ne suis pas très attentif à ce type d‘événement. J’ai mon matériel, cela me suffit ; le 5D m’intéresse toutefois. Au niveau téléobjectif, j’ai un 300, multiplicateur et doubleur, c’est parfois un peu juste… aussi le coefficient 1,6× du 50D est intéressant. Le principal problème que je rencontre concerne le poids et l’encombrement des objectifs, difficiles à transporter et qui me valent parfois des surcoûts à l’aéroport. Si les compagnies aériennes pouvaient être plus tolérantes envers les clients photographes qui partent en safari… En revanche, je regarde davantage ce qui se passe du côté des logiciels de post-traitement : nouveaux outils de retouche, logiciels plus universels et faciles à manipuler, notamment pour classer ses photos, j’attends des nouveautés dans ce domaine. Lorsque je pars en voyage avec des stagiaires, à l’issue des journées de prises de vue, j’organise des projections de nos images, on les analyse, on discute des défauts, des possibilités de retouche, etc., et des outils qui existent. L‘échange est constructif.


Drosera

La photo animalière, une spécialité exigeante

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Protéger mon matériel
Pour transporter mon matériel, un sac à dos Lowepro m’assure une bonne protection contre l’humidité et les chocs en même temps qu’un bon portage. Le modèle que j’utilise quand je reste en France est le Pro Trekker AW 2, mais si je dois prendre l’avion, j’emporte un modèle un peu plus petit qui passe en bagage à main. Ces sacs sont faciles à porter et assurent un bon confort même sur de longues marches.
La valise étanche est aussi un excellent moyen de protection du matériel. Je l’utilise quand le terrain ne nécessite pas beaucoup de portage sur le dos et qu’il y a un risque important de contact avec l‘élément liquide. En bateau, canoë et autres embarcations plus ou moins sûres, c’est une bonne garantie pour le matériel (quand elle est bien fermée !). Elle facilite aussi l’accès au matériel, qui est très rapide. C’est le contenant idéal lorsque je dois rejoindre un affût la nuit et qu’il faut traverser des zones inondées, ce qui implique d’importants risques de chute…
Il est utile d’emporter quelques sacs poubelles qui assureront une bonne protection contre la pluie. Ils ont l’avantage d‘être peu coûteux et faciles à découper. Je peux ainsi les fixer sur mon matériel avec du ruban adhésif. Ces sacs auront d’autres utilisations possibles : transport de matériel, protection au sol d’un affût…
J’ai aussi fabriqué des housses en tissu imperméables que je place sur le matériel au moment de la prise de vue s’il pleut beaucoup. J’ai essayé auparavant avec des modèles achetés dans le commerce mais n’ai pas été convaincu par leur efficacité.

Vivre dans la nature
Le matériel photo permet de prendre (ou d’essayer de prendre) des images, mais il ne permet pas de vivre dans la nature. Je possède donc du matériel spécifique (sacs de couchage, protections, tentes, réchauds, etc.) grâce auquel je peux vivre en autonomie en milieu naturel et pratiquer ainsi une activité photo dans de bonnes conditions. Je passe plus de temps à regarder les catalogues de tentes ou de sacs de couchage que les derniers matériels annoncés sur les salons photo !

Il est important de connaître quelques gestes de base pour vivre dehors. Par exemple, savoir allumer un feu sous la pluie peut rendre bien des services et surtout rendre la vie bien plus agréable. Mon grand-père bûcheron et mon père étaient des hommes d’extérieur, passionnés de pêche et de marche ; ce fut une bonne école. Très jeune, j’ai passé énormément de temps dehors, à construire des cabanes, à allumer des feux pour faire cuire trois champignons ou un épi de maïs, à chercher des têtards, à pêcher des gardons… La vie que je mène aujourd’hui est influencée par ces moments, et elle n’est pas très différente si ce n’est que je transporte un gros sac rempli de matériel photo.

J’ai aussi de quoi me déplacer facilement en milieu humide (lacs, marais, étangs, rivières…) : j’utilise des canoës, des barques et autres embarcations bricolées. Si je suis en montagne ou dans la neige, une bonne paire de raquettes et une luge-traîneau sont l’idéal.

Capture One : nouvelle version 4.7

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Développé pour accompagner les dos numériques Lightphase, puis ouvert aux appareils reflex numériques les plus courants, Capture One de l’éditeur Phase One est un des logiciels de développement RAW les plus anciens. Bien que les logiciels « tout-en-un », et notamment Lightroom, lui ont volé la vedette, il reste une référence en ce qui concerne la qualité de ses algorithmes de dématriçage, offrant un excellent compromis entre extraction de détails et suppression de bruit.

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DNG Profile Editor : étalonnez votre boîtier avec Camera Raw et Lightroom

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1. Effectuez une prise de vue de la mire ColorChecker sous un éclairage homogène et proche de la lumière du jour. L’appareil est réglé sur le format RAW, et la balance des blancs est déterminée manuellement à l’aide d’une charte de référence grise.

2. Téléchargez l’utilitaire DNG Profile Editor, en cliquant ici.

3. Ouvrez votre image de la mire ColorChecker dans Camera Raw (version 4.5 ou plus récente) ou dans Lightroom (versions 2.x). Les paramètres de l’onglet Réglages de base doivent tous être à zéro, ce qui implique de désactiver la correction automatique. Réglez le point noir sur 0.


Prise de vue d’une mire de couleurs ColorChecker

4. La balance des blancs est effectuée à l’aide de la pipette sur le gris le plus clair (deuxième plage en partant de la gauche).

5. Développez l’image au format DNG et ouvrez-la dans l’utilitaire DNG Profile Editor (File>Open DNG Image, raccourci Ctrl/Cmd + O).

6. Cliquez sur l’onglet Chart, puis positionnez les quatre cercles colorés sur la mire photographiée afin d’indiquer au logiciel sa position dans l’image. Passez ensuite à la section 3 pour choisir le champ d’application du profil. En optant pour Both color tables, vous l’utilisez à la fois pour les images prises à la lumière du jour et à la lumière tungstène. En choisissant l’une des options “2850 K only” ou “6500 K only”, vous ne le dédiez qu‘à un seul type d‘éclairage. Il est alors nécessaire de prendre deux images de la mire et de respecter pour chacune l‘éclairage correspondant. J’ai ici choisi de créer un profil “universel”, applicable à tous les types de lumière, à partir d’une photo prise à la lumière du jour à 5 130 K (mesuré avec un thermocolorimètre).

7. Cliquez sur Create Color Table. L’utilitaire analyse les couleurs des vingt-quatre plages de la mire photographiée et les affiche dans l’onglet Color Tables, côte à côte avec les couleurs normalisées. Pour chacune des plages, vous pouvez afficher l‘écart des valeurs dans un modèle TSL.

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !