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Appareils reflex numériques Canon : Peut-on les acheter d’occasion ? (Deuxième partie)

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Les appareils experts

Remplaçant l’EOS D60, dont la carrière, très brève, était marquée d’une pénurie prolongée, l’EOS 10D, présenté en 2003, reprend le capteur de 6, 3 mégapixels et la connectique de type USB 1.0, tout en proposant de caractéristiques nettement améliorées, notamment une mise au point AF sur sept collimateurs, un châssis en alliage de magnésium et une plage de sensibilités ISO plus étendue, de 100 à 3200 ISO. Très populaire à son époque, cet appareil est aujourd’hui un peu démodé : l’enregistrement simultané aux formats RAW + JPEG n’est pas proposé, l’appareil n’autorise que des rafales de trois images par seconde et refuse l’utilisation des objectifs EF-S, optimisés pour les capteurs APS-C. Qui plus est, l’appareil est assez lymphatique pour ce qui est de l’enregistrement des fichiers sur la carte mémoire Compact Flash et la mise à point automatique de certains exemplaires est assez aléatoire.

L’EOS 20D, commercialisé dès 2004, corrige certains défauts de son ainé, notamment la précision de mise au point. Arborant un capteur de 8,2 mégapixels d’excellente qualité, cet appareil, de dimensions plus réduites, possède une prise de type USB 2.0, qui le rend apte à la prise de vue connectée, l’enregistrement simultané aux formats RAW et JPEG et le choix entre les deux espaces couleur sRVB et Adobe RVB pour les fichiers JPEG convertis par l’appareil. Doté d’un processeur de type DIGIC II, l’appareil produit des fichiers plus propres aux hautes sensibilités ; la vitesse d’enregistrement est bien plus élevée et la motorisation autorise des rafales de cinq images par seconde.

Version améliorée de l’EOS 20D, l’EOS 30D (à ne pas confondre avec le D30, beaucoup plus ancien…), conserve le capteur de son ancêtre, contrôlé à l’aide d’un processeur de type DIGIC II, mais y ajoute un certain nombre d’agréments le rendant encore plus performant. Citons la mesure Spot sur 3,5% de la surface de visée, un réglage de la sensibilité sur des paliers de +/- 0,3 IL (EOS 20D : +/- 0,5 IL), des styles d’image et un écran LCD de désormais 230 000 pixels repartis sur une diagonale de 2,5 pouces. L’appareil atteint toujours cinq images par seconde en mode rafale, mais propose également une fréquence de déclenchement un peu moins rapide de 3 images par seconde (mode CL).


EOS 40D, objectif 70-200 mm f/4 L USM à 1600 ISO, même à 1600 ISO, la qualité est de la partie

De par ses caractéristiques, l’EOS 30D est proche de l’EOS 5D, dont l’architecture s’appuie sur celle de l’EOS 20D. Ce premier appareil « full frame » fait toujours référence pour ce qui est de sa qualité d’image, bien que son puissant capteur (12, 2 mégapixels, processeur DIGIC II) exige d’excellentes optiques pour en tirer la quintessence. Son viseur large et lumineux n’offre qu’une couverture de 96%, mais sinon l’appareil est très bien équipé. Citons sa mesure spot, ses styles d’image, sa plage de sensibilités de 50 à 3200 ISO en mode étendu, l’écran LCD de 2,5 pouces avec histogramme RVB et agrandissement 10 fois, ses verres de visée interchangeables et ses styles d’image. En revanche, l’appareil ne possède pas de flash intégré et son mode rafale se contente de trois images par seconde. Toutefois, l’appareil est plutôt véloce, il offre une bonne vitesse d’enregistrement sur la carte mémoire de type Compact Flash. Si vous trouvez un exemplaire en bon état et à un tarif raisonnable (entre 800 et 1000 € suivant l’état), foncez : l’EOS 5D offre un incomparable rapport qualité – prix et une qualité d’image vraiment excellente.


EOS 40D, objectif 17-40 mm f/4 L USM à 100 ISO, le flash intégré des appareils experts est parfois bien utile…

Quant au Canon EOS 40D, sorti en octobre 2007, il offre un excellent capteur de 10,1 mégapixels dans un boitier robuste en alliage de magnésium. Il intègre en tant que premier appareil expert l’EOS Integrated Cleaning System : un filtre placé devant le capteur vibre aux hautes fréquences à l’allumage et à l’arrêt de l’appareil, les matériaux et la conception de la cage reflex contribuent à limiter le dépôt de poussières. Si le système AF se base sur ceux des EOS 20D et 30D, il offre désormais des collimateurs croisés pour améliorer la précision avec les objectifs dont l’ouverture est supérieure à F 5,6. Le viseur est plus grand, plus lisible (grossissement 0,95 fois)et plus confortable (dégagement oculaire de 22 mm) et l’écran possède désormais une diagonale de 3 pouces, mais conserve le nombre de pixels des réalisations précédentes (230 000). Là encore, l’appareil possède une plage de sensibilité de 100 à 3200 ISO, les images sont d’une propreté appréciable, grâce à un processeur d’image DIGIC 3, œuvrant en 14 bits par couche. Que reste-t’il alors à l’EOS 50 D, remplaçant fort de 15 mégapixels ? En effet, je m’interroge sur les vertus du successeur, dont la qualité d’image (dynamique et bruit) est moins bonne aux sensibilités les plus élevées — ne s’agit’-il pas plutôt d’un simple produit de marketing visant à surenchérir sur le nombre de pixels proposés par ses concurrents de chez Nikon, Pentax et Sony ? Le 40D est dans tous cas un appareil fort efficace ; doté d’une motorisation rapide (idéale pour des séquences HDRI à main levée) et d’une exposition fiable, il jouit d’une autonomie très importante avec l’accu fourni et d’une fonction LiveView très utile pour une mise au point critique sur trépied. Une réussite…

Appareils reflex numériques Canon : Peut-on les acheter d’occasion ? (Première partie)

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Capteurs et formats d’enregistrement

Le capteur est au cœur de l’appareil photo. À l’opposé d’un film argentique, il est irrévocablement lié à l’appareil et définit ainsi la qualité d’image de celui-ci. Associé au capteur, un processeur interne se charge de développer les fichiers bruts et d’acheminer les images de la mémoire tampon interne à la carte mémoire, en passant par l’application des paramètres de prise de vue choisis au sein du menu de l’appareil. Au cours de la période de commercialisation de l’appareil, de plus en plus brève, le fabricant propose un certain nombre de mises à jour visant à améliorer les performances de l’appareil. Si les capteurs bénéficient d’améliorations régulières qui portent sur l’augmentation du nombre de photosites et leur sensibilité (grâce à une augmentation de leur dimension et de celles des microlentilles les coiffant…), d’importants progrès ont été obtenus grâce à des algorithmes de calcul de plus en plus sophistiqués. L’utilisation de processeurs à multiple coeur contribue à des vitesses d’enregistrement plus élevées, rendant les appareils plus réactifs, notamment au format RAW.


Le capteur CMOS du Canon EOS 450D

Canon a opté il y a neuf ans pour l’utilisation exclusive de capteurs CMOS, ce qui a été considéré à l’époque comme un pari aussi audacieux que risqué. La technologie CMOS était en fait considérée comme étant inférieure à la technologie CCD en termes de bruit, tout en etant moins gourmande en consommation d’énergie et, avec ses convertisseurs couplés aux éléments photosensibles, plus rapide en écriture. Le Canon D30 présenté en 2000, a été le premier appareil reflex numérique équipe d’un capteur CMOS, les modèles suivants ne pouvaient qu’améliorer ses performances, avec une meilleure gestion du bruit et des microlentilles plus rapprochées les unes des autres. Et grâce à une conception et production 100% maison, Canon fait depuis de nombreuses années partie des fabricants de capteurs les plus innovateurs : il produit trois gammes de capteurs, au formats 36×24 mm (full frame), APS-H (29 × 19mm) et APS-C (22 × 15mm), avec un facteur de conversion de focale oscillant entre 1x (36×24 mm) et 1,6 x (APS-C). Le format APS-H, exclusif à Canon, est un excellent compromis, permettant de conserver une grande surface du capteur, une vitesse d’enregistrement élevée, une visée confortable et l’essentiel des caractéristiques des objectifs.

Les capteurs les plus anciens ne proposent qu’une résolution réduite : Le Canon EOS D30 intègre un capteur de seulement 3 mégapixels et le Canon EOS 1D (dont le capteur est de type CCD) atteint péniblement 4,1 millions pixels. Bien qu’ils arborent une surface de capteur plutôt importante pour le nombre de pixels affichés (leurs photosites mesurent respectivement 10,5 et 11,5 microns, garantissant une sensibilité importante), ces appareils souffrent d’imperfections. Cependant, si vous ne dépassez rarement les formats de tirage de 13×18 ou 15×21 cm, le Canon EOS 1D fera toujours l’affaire, surtout à sa sensibilité ISO de base et jusqu’à 400 ISO et avec un peu de soin à la prise de vue et un traitement adapté (format RAW), on pourrait même envisager le format A4 (21×29,7 cm) que seuls les appareils à six mégapixels (Canon EOS D60, 10D et 300D) proposent (enfin presque…) en tant que taille native. Pour produire des doubles pages magazine, il vous faudrait investir dans un Canon EOS 20D, 30D, 350D, 1D Mark 2 et 1D Mark 2n, les appareils « full frame » Canon EOS 1Ds, 1 Ds Mark 2 et 5D y parviennent sans peine. Les Canon EOS 400D, 450D et 40D ont été récemment remplacée par les modèles Canon EOS 500D et 50D qui proposent une résolution de 15 mégapixels, bien qu’ils reprennent le châssis et la plupart des fonctionnalités de leurs ancêtres. La chasse aux poussières peut très vite tourner à l’obsession avec les appareils dépourvus de dispositif de nettoyage : les capteurs « full frame » sont de véritables “pièges à poussières” du à leur grande surface, les capteurs APS-H et APS-C étant moins sensibles en la matière. Les appareils APS-C à 3 et 6 mégapixels échappent plus longtemps au nettoyage : la conception des capteurs et leur positionnement à l’arrière de la cage reflex les protège plus efficacement des particules étrangers.


Canon 5D et 5D Mark 2 : pour compenser la taille plus réduite réduite des photosites, Canon réduit également leur espacement, augmentant ainsi leur efficacité et sensibilité

Pour les formats et les supports d’enregistrement, il existe d’importantes différences entre les appareils. Tandis que les premiers boîtiers professionnels, EOS 1D et 1Ds, proposent un format brut à l’extension TIFF, leurs successeurs optent sagement pour le format CR2, toujours en vigueur pour toute la gamme actuelle. Quant aux appareils Canon EOS D30, D60, 10D et 300D, ils produisent des fichiers RAW à l’extension CRW et des fichiers annexe à l’extension HTM dont on peut extraire un aperçu JPEG. Notez que les anciens formats sont tout sauf faciles à gérer : si le format CRW fut snobé par les premières versions du logiciel DPP, le format TIFF sème la confusion parmi les logiciels d’image, dont certains s’obstinent à n’afficher l’aperçu TIFF intégré, tout en ignorant le fichier RAW associé. Bref, mieux vaut opter pour un appareil qui accepte le format CR2, ou alors procéder à une conversion systématique de ses fichiers au format DNG, plus largement reconnu par les logiciels de développement RAW et les logiciels de gestion et de catalogage. Faites également attention aux supports d’enregistrement : si les appareils EOS 1D, D30 et D60 acceptent les cartes Compact Flash I et II, ils ne connaissent qu’un formatage de type FAT. Les appareils cités sont donc incapables de tenir compte des capacités de stockage supérieures à 2Go, ce n’est donc pas la peine de leur associer des cartes aux capacités plus importantes.


Une superbe carte mémoire à grande capacité : certains appareils Canon en utilisent que 2Go, certains d’autres possèdent des contrôleurs trop paresseux…

Le Canon EOS 1D Mark 2 et les appareils professionnels successifs possèdent deux emplacements pour accueillir des cartes CF et SD, mais pour ce premier modèle, n’oubliez pas de mettre le logiciel interne (firmware) à jour pour que l’appareil puisse formater et utiliser des cartes de type SD-HC. La gestion des supports est par ailleurs particulièrement maladroite : l’enregistrement simultané (RAW+JPEG ou sauvegarde sur la deuxième carte) n’est pas proposé et le changement entre les deux supports (lorsqu’une carte est pleine) n’est pas automatique. Les premiers reflex grand public (300D et 350D) et les reflex experts de la gamme possèdent des emplacements pour cartes Compact Flash, mais depuis peu, Canon préfère la norme SD-HC à la norme CF pour ses appareils plus grand publlc : plus petites, moins chères, mais vraisemblablement un peu plus fragiles, les cartes SD sont utilisés par les Canon 400D, 450D, 500D et 1000D.

De manière générale, plus un appareil est récent, plus la vitesse d’enregistrement est importante. Les contrôleurs des appareils anciens sont dépassés : si le Canon EOS 1D première génération, champion de l’année 2001, pouvait enregistrer 16 fichiers RAW pris successivement à 8 i/s, le Canon EOS 1D Mark 3 parvient à en emmagasiner 30 fichiers à 10 i/s, une gageure, en prenant en considération les différences en termes de poids de fichier — de plus, après avoir pris cette rafale, l’ancien boitier reste bloqué pendant de nombreuses secondes. Avec un appareil ancien, rien ne sert à acheter des cartes ultra rapides. En prenant l’exemple sur la gamme SanDisk, privilégiez la gamme Ultra II, mais oubliez les gammes Extreme III et IV, beaucoup plus onéreuses et uniquement intéressantes pour économiser quelques secondes lors du transfert des images sur l’ordinateur.

Canon : un nouveau système de stabilisation optique facilite les prises de vue rapprochées

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Canon annonce un nouveau système de stabilisation de l’image pour la fin de l’année. Cette nouveauté, baptisée Hybrid Image Stabilizer, vise à corriger à la fois des translations verticales et transversales qui apparaissent lors des prises de vue aux courtes distances et notamment lors des prises de vues macro.

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