Questions Photo

« Maîtriser le Canon EOS 5D Mk II » en avant-première : choisir l’ouverture du diaphragme

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Enfin, la profondeur de champ est liée au format de prise de vue. Toutes choses demeurant égales par ailleurs ; elle est inversement proportionnelle à la taille du capteur. A cadrage et mise au point identiques, le format 24 × 36 mm du 5D Mark II offre donc une profondeur de champ moindre que celle que l’on obtient avec un EOS 7D par exemple (capteur APS-C 22,3 × 14,9 mm). L’incidence du format sur la profondeur de champ est heureusement linéaire. Ainsi, on considère que pour disposer d’une zone de netteté sensiblement équivalente à celle qu’offre un capteur APS-C dans les mêmes conditions, un capteur 24 × 36 implique de “fermer” d’une valeur voire une valeur et demie.

De fait, selon le contexte de prise de vue, le 5D Mark II peut s’avérer plus ou moins pratique. D’un point de vue esthétique, pouvoir disposer d’une faible profondeur de champ est incontestablement une aubaine. En vidéo, on peut obtenir un “effet cinéma” jusqu’alors inaccessible du fait de la petite taille des capteurs des caméras et des caméscopes. En photo, cela permet à celles et ceux qui l’ont connu (ou la pratiquent encore avec plaisir !) de retrouver, enfin, en numérique, des flous d’arrière-plan et des effets qui se rapprochent de ceux de la photo argentique 24 × 36 mm et qui sont pratiquement impossibles à rendre avec un capteur APS-C.

Inversement, en macro, en publicité ou en paysage, la profondeur de champ a priori supérieure d’un “petit” capteur conserve des avantages. En effet, réduire l’ouverture du diaphragme pour augmenter la profondeur de champ n’est pas sans poser quelques problèmes : en termes d’exposition, il n’est pas toujours possible de conserver un temps de pose assez bref pour échapper au flou du sujet ou du photographe et, sur le plan technique, on peut alors difficilement éviter la diffraction (voir plus loin)…

Évaluer la profondeur de champ
Avec un reflex, la visée s’effectue toujours à pleine ouverture. Le viseur est donc d’autant plus clair que l’optique est lumineuse mais de fait, l’image présente systématiquement une profondeur minimale. Ce qui est fondamental pour réaliser la mise au point (surtout en manuel) ne permet pas d’apprécier concrètement l‘étendue de la zone de netteté de la photo puisque, dans la grande majorité des cas, celle-ci sera réalisée avec une autre ouverture du diaphragme. Or, anticiper l’effet de la profondeur de champ avant la prise de vue est souvent utile (si ce n’est nécessaire) pour sélectionner la valeur adaptée à l’effet escompté. On peut alors opérer de différentes façons.

Par la pratique : test et échelle de profondeur de champ
La solution la plus simple est d’utiliser le test de profondeur de champ qui provoque une fermeture temporaire du diaphragme à la valeur de travail ; on vérifie ainsi visuellement la zone de netteté.


Sur le 5D Mark II, le test de profondeur de champ bénéficie d’une touche dédiée sur le flanc gauche de la baïonnette (voir mode d’emploi page 93). La visée se trouve alors d’autant plus obscurcie que l’ouverture est faible, mais si la lumière est abondante ou qu’on laisse à l‘œil le temps de s’adapter, on peut apprécier assez correctement la plage de netteté couverte.

 

 

Voigtländer Ultron 40 mm F/2 : un objectif ultra-plat en monture Canon

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Qualité optique

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un objectif “standard” à proprement parler, je n’ai pas pu m’empêcher à comparer l’Ultron avec deux objectifs de ce type, un Canon EF 50 mm f 1.4 USM et un Canon EF 50 mm f 1.8 II. L’objectif à mise au point manuelle brille alors par sa finition et sa robustesse manifeste, reléguant les objectifs Canon au second plan. Quid de la qualité optique, primordiale lorsqu’on investit dans un tel bijou plus onéreux et moins polyvalent que les objectifs évoqués plus haut ? En un seul mot : impressionnant !

Piqué

Les deux objectifs Canon offrent dès la pleine ouverture un piqué très honorable au centre (sous condition d’assister la mise au point manuellement en mode Live View…), mais les bords restent désespérément doux et ne rejoignent le centre de l’image qu’à partir de f/5, 6.

Le Cosina/Voigtländer est nettement plus homogène. Dès la pleine ouverture, il est parfaitement utilisable, grâce à un très bon piqué dans le centre et dans la périphérie de l’image. Seule ombre au tableau : l’objectif testé révèle une zone intermédiaire dans laquelle les petits détails restent moins bien définis à f/2 et f/2.8. En fermant le diaphragme à f/4, l’objectif produit des images homogènes partout, très bien définies et bien contrastées, et ce, jusqu’à f/16. Le manque d’homogénéité mentionné n’affecte pas les images prises avec un appareil à capteur APS-C. La zone incriminée se situe tout juste à l’extérieur du cadre imposé par le capteur et les images sont donc détaillées partout et dès la pleine ouverture. L’Ultron ne faiblit pas lorsqu’il est associé à un EOS 5 D Mark 2, dont le capteur est très exigeant. C’est seulement avec la bonnette macro livrée, que les performances optiques baissent d’un cran, surtout sur les bords.

Distorsions, vignetage et aberrations optiques

Bien que certains tests « plus techniques » lui attestent une distorsion en barillet, peu prononcée, à aucun moment j’étais tenté d’utiliser un outil dédié (PT Lens, Bibble 5) pour la corriger. Quant au vignetage, présent à pleine ouverture, il s’estompe progressivement en fermant le diaphragme et il devient invisible dès f/5,6. L’aberration chromatique est le seul défaut nécessitant une correction par voie logicielle. Mais elle se situe ici entre celle du Canon EF 17-40 mm f 4 L à 40 mm, bien plus importante, et celle du Canon EF 50 mm f 1,4, plus discrète.

Bokeh

Le rendu des parties hors profondeur du champ (bokeh) des images est une des caractéristiques les plus importantes d’une optique de qualité, mais elle est également la plus difficile à évaluer. A croire certains sites de partage de photos, il existe même de nombreux photographes n’utilisant leurs objectifs qu‘à pleine ouverture pour optimiser ledit rendu. Pour ma part, je considère qu’il faut utiliser toute la plage des diaphragmes (sauf peut-être les ouvertures les plus modestes, à cause de la diffraction…) en fonction du sujet et des conditions de prise de vue. Équipé d’un diaphragme presque circulaire qui devrait produire un rendu agréable des zones floues, le “bokeh” de l’Ultron se situe à mi-chemin entre celui du Canon 50 mm f 1.4 (plus moelleux) et celui du Canon 50 mm f 1.8 (plus dur).


L’Ultron produit à f/2 un “bokeh” honorable- ici sur un Canon 1Ds “vintage”

Exemple 1 : Canon EOS 1Ds (11 Mpix.)


Canon EOS 1Ds, Voigtländer Ultron 40 mm f2, f/3.5, 400 ISO


Extrait à 100 % de l’image précédente.


Deuxième extrait.

Exemple 2 : Canon EOS 5D Mark 2 (21 Mpix.)


Canon EOS 5 D Mark 2, Voigtländer Ultron 40 mm f2, f/11, 100 ISO


Extrait à 100 % de l’image précédente


Deuxième extrait, bord supérieur droit : hormis un excellent piqué, on distingue des aberrations chromatiques plutôt prononcées, mais faciles à corriger dans un logiciel de développement RAW

Exemple 3 : Canon EOS 1Ds (11 Mpix.)


Canon EOS 1Ds, Voigtländer Ultron 40 mm f2, f/3.5, 100 ISO


Extrait à 100 % de l’image précédente. Toujours convaincant : le piqué au centre…


…et aux bords (ici le bord inférieur gauche) !

Nikon : deux nouvelles optiques de rêve

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Alors que Canon annonce un nouvel appareil, Nikon présente deux nouveaux objectifs, et notamment le premier objectif zoom grand-angle doté d’une stabilisation optique. L’AF-S NIKKOR 16-35 MM F/4G ED VR rejoint ainsi l’AF-S Zoom-Nikkor 17-35 mm f/2.8D IF-ED, déjà un peu ancien, et l’époustouflant AF-S NIKKOR 14-24 mm f/2.8G ED, lumineux et très réputé pour son excellente qualité optique.

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Canon EOS 550D : le petit frère du 7D arrive !

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Les cycles de vie des appareils reflex numériques sont de plus en plus brefs et notamment ceux des boitiers d’entrée de gamme. Arrivé il y a à peine un an, le Canon EOS 500D se fait ainsi déjà rétrograder par un nouveau modèle amélioré sur de nombreux points. Baptisé Canon EOS 550D, le nouveau-né hérite du Canon EOS 7D un certain nombre de composants.

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Spyder3 Studio SR : une solution complète pour calibrer la chaîne graphique (deuxième partie)

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Quid de la qualité des profils ?

Pour une comparaison des résultats avec ceux obtenus à partir d’un ColorMunki, je me suis contenté à utiliser la cible haute qualité EZ avec gris recommandée, repartie sur deux feuilles A 4. Afin d’évaluer la qualité des profils, j’ai choisi trois papiers différents, le support mat TECCO PM 230 et les supports barytés Hahnemühle Fine Art Baryta 325 g et Canson Fibre Rag 310 g. J’ai créé un profil par papier et instrument de mesure. J’ai utilisé une imprimante Epson 3800.


Trois profils (2 profils personnalisés et un profil générique) visualisés dans ColorThink : bien que les différences ne soient pas importantes, le Colormunki semble toujours optimiser le gamut et ainsi la saturation des couleurs. Papier baryté Hahnemühle Fine Art Baryta

Le logiciel du ColorMunki suit une logique diamétralement opposée à celle de Spyder3Print. Alors que le logiciel de Datacolor est (presque trop) complet et professionnel par ses nombreux réglages sophistiqués, X-Rite s’investit surtout dans l’équipement matériel en proposant un “vrai” spectrophotomètre tout en simplifiant l’interface utilisateur de son logiciel. Ne pensez pas à y éditer vos profils, l’éditeur a misé sur la simplicité à outrance.


A noter la “faiblesse” dans les teintes bleues et magenta du profil élaboré par ColorMunki : cela pourrait être une stratégie pour compenser l’absence de filtre UV de ce spectrophotomètre ce qui risque de produire une sensibilité trop importante dans les bleues, notamment avec des papiers comportant des azurants optiques…?


Deux profils pour le papier mat de TECCO : là encore, le gamut est plus large du côté ColorMunki…

Cela dit, les deux produits s’adressent par leur tarif à un public plutôt large et pas forcément expert en gestion des couleurs. L’utilisateur lambda aura donc que faire de nombreuses fonctionnalités de Spyder3Print. Ce qui lui emporte, c’est la qualité des profils et le rendu final de ses tirages.


Deux profils pour le papier baryté Platine Fiber Rag de Canson

Outils de retouche photo pour iPhone

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  • Rogner : tout logiciel de retouche digne de ce nom ne peut pas faire l’impasse sur le recadrage. Cet outil est très simple d’emploi : l’icône centrale de la barre d’outils horizontale (1) permet de choisir l’un des cadrages prédéfinis (2) ou tout simplement de passer par un cadrage libre (3). La liste est très complète, on y voit même apparaître du 16/9e ! L’ajustement se fait en posant son index sur l’un des coins du cadre et en le faisaient glisser sur l‘écran (4). Remarquez que la taille de la nouvelle image s’affiche en pixels à l’intérieur du nouveau cadre. Pour terminer, cliquez sur Rogner (5), ou sur Annuler (6) si le cadrage ne correspond pas à ce que vous attendiez.

  • Faire pivoter : dans la barre d’outils horizontale, on trouve la rotation horaire à 90° (1), la rotation anti-horaire à 90° (2), le miroir vertical (3) et le miroir horizontal (4). Tout en bas, vous trouverez un curseur Redresser (5) : régler l’alignement d’une verticale ou d’un horizon avec ce curseur est un pur bonheur, car d’une fluidité parfaite. Ici, pas de bouton Confirmation, on trouve juste un bouton Restaurer (6) pour revenir à l‘état initial. Pour confirmer ses choix, il suffit de choisir un autre outil dans la barre verticale à gauche de l‘écran.

  • Filtres : bien moins nombreux que dans Photoshop.com pour iPhone, les filtres sont bien plus originaux, surtout Nightvision et Heatmap. Le curseur inférieur (1) accentue ou diminue l’effet. Le bouton Restaurer (2) place le curseur à 0, neutralisant l’effet. Attention, derrière le terme peu démonstratif “Améliorer” (3) se cache en fait un filtre de netteté… Autre mise en garde (et de taille), le filtre Noir et Blanc (4) porte on ne peut mieux son nom puisqu’il convertit votre cliché en noir et blanc, mais sans aucune nuance de gris !

  • Réglage des couleurs : on trouve ici un morceau de choix avec en premier lieu l’outil d’ajustement des niveaux (1). Quelle joie de trouver un tel outil et surtout un histogramme (3). Avec un avertissement des zones écrêtées, le bonheur serait total… Le bouton Auto (4) laisse Photogene se charger des réglages qui s’avèrent souvent pertinents ; au besoin, on pourra affiner manuellement le point noir (4) et le point blanc (5) en déplaçant les curseurs latéraux sur l’histogramme. Le curseur central permet de faire varier le point milieu des tons moyens : un déplacement vers la droite assombrira les tons moyens de l’image (5) alors qu’un déplacement vers la gauche les éclaircira (6).


L’outil Niveaux est très performant pour corriger le contraste et la luminosité d’une image.

La capture suivante présente les 4 espaces de correction de l’outil Couleur (1). On y retrouve classiquement la correction de l’exposition (2), du contraste (3), de la saturation (4) et la correction des tons chauds ou froids via un curseur Température (5). En (6), la fonction RGB révèle 3 curseurs qui servent à affiner la colorimétrie des clichés. Mais nous y reviendrons.

Réglages disponibles dans l’outil Couleur.

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Capture NX2 : appliquer un « effet Lith » à des photos en couleurs

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Reproduire l’action du développement

Il s’agit d’abord de remonter les basses lumières grâce à l’outil Niveaux et courbes. L’enchaînement des trois étapes décrites ci-dessous est primordial : si vous oubliez l’une d’entre elles ou encore si vous n’utilisez pas le mode de fusion, le résultat sera décevant, vous ne pourrez pas obtenir un “effet Lith” (vous aurez plutôt simple un virage sépia avec du grain…).

Cliquez sur le bouton Nouvelle étape, choisissez la fonction Niveaux et courbes (Lumière>Niveaux et courbes) et cliquez sur le triangle noir en bas à gauche du graphe qui contient la courbe. Pour cette image, je le remonte jusqu’au niveau 90, c’est-à-dire à peu près au tiers de la hauteur. (Vous ne pourrez pas, en manipulant le curseur, avoir une lecture directe de la valeur ; il vous faudra relâcher le triangle et positionner votre curseur sur la ligne horizontale pointillée et lire la valeur en face du libellé Sortie). Vous venez de décaler votre histogramme vers la droite et ainsi d‘éclaircir les basses lumières. C’est la première partie de la phase de surexposition qui est ici reproduite.

Je me positionne ensuite sur l’onglet Opacité, je choisis le mode de fusion Incrustation et je règle l’opacité vers 45 pour contenir l’augmentation du contraste provoquée par l’utilisation du mode de fusion Incrustation.


Première étape de développement.

 

Choisissez une seconde fois la fonction Niveaux et courbes : cliquez sur la ligne au niveau du coin supérieur droit et tirez vers la gauche le point que vous venez de créer (en cliquant), tout en restant collé au bord supérieur du graphe. Ici, j’agis jusqu‘à voir s’afficher la valeur 90 en face du libellé Entrée. Je clique ensuite sur l’onglet Opacité et je sélectionne le mode de fusion Incrustation ; je règle son opacité vers 45 (c’est l‘équivalent de la phase de surexposition du papier en argentique).


Deuxième étape de développement.

 


L’image est totalement surexposée avec la fonction Niveaux et courbes. L’application du mode de fusion Incrustation localise la surexposition sur zones les plus claires tout en réduisant son intensité.

 

En vue de créer le halo caractéristique de l’effet Lith, je choisis maintenant la fonction Masque flou tout en appuyant sur la touche Maj : je crée ainsi une étape liée à la fonction Niveaux et courbes de l‘étape précédente. Je règle l’intensité à 100, le rayon à 80, le seuil restant à 0. C’est une utilisation assez peu conventionnelle de la fonction Masque flou, qui ici permet de créer le halo caractéristique du développement avec un révélateur Lith.


Troisième étape : application d’un masque de flou pour recréer l’effet de halo.

 


Les zones les plus lumineuses, et notamment celles qui définissent les contours dans l’image, seront entourées d’un halo grâce à l’utilisation du Masque flou. L’utilisation du mode de fusion Éclaircir ou Écran permet de mieux contrôler l’effet.

Je clique ensuite sur l’onglet Opacité, je choisis le mode de fusion Éclaircir et je règle l’opacité sur 80. Pour obtenir un tel résultat, l’utilisation du mode de fusion Écran serait également possible, mais alors avec une opacité plus faible, par exemple réglée à 60.

 

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