Questions Photo

Photos de voyage : douze conseils pour les réussir

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Déplacez-vous au lieu de tourner la bague de focale de votre objectif. Depuis l’avènement des objectifs à focale variable (zoom), des générations entières de photographes n’utilisent cette bague que pour recadrer. Or, changer de distance focale implique aussi de changer la perspective, c’est-à-dire la relation entre les différents éléments d’une image. Pour apprendre à bien connaître les différentes focales de votre objectif, utilisez-le donc de temps en temps comme un objectif à focale fixe. De même, n’oubliez pas les focales intermédiaires – nombreux sont ceux qui ne pratiquent que les focales extrêmes, en butée.

Variez votre point de vue. Tournez autour de votre sujet pour faire varier le cadrage, la perspective et la lumière. Pensez aussi à vous accroupir, voir à vous allonger pour obtenir des points de vue plus originaux.



Garde royale, Stockholm. Canon EOS 1DM2, Canon EF 100-400 mm f/4,5-f/5,6 L IS USM, 1/800 s à f/5, 640 ISO



Gardes royaux, Stockholm. Canon EOS 5DM2, Voigtländer SL 20 mm f/3,5, 1/160 s à f/11, 100 ISO. Deux vues différentes d’un même sujet, qui varient par le point de vue et la focale utilisée

Concentrez-vous sur l’essentiel. Si la plupart des photographes pensent surtout à saisir une vue d’ensemble d’un monument, il est parfois plus intéressant de se concentrer sur un détail, souvent aussi (et dans certains cas même plus…) représentatif que le grand ensemble.



Af Chapman, Stockholm. Canon EOS 1DM2, Canon EF 100-400 mm f/4,5-f/5,6 L IS USM, 1/200 s à f/9, 100 ISO

Faites attention au premier plan. Avec un objectif grand angle, il est assez difficile de bien composer son image et le premier plan reste souvent désespérément vide. Or, le rôle de celui-ci est de guider le regard de l’observateur vers le centre d’intérêt de l’image. Veillez donc toujours à intégrer un premier plan intéressant.



Vue sur Gamla Stan depuis le pont de Skeppsholmen, Stockholm. Canon EOS 5DM2, Voigtländer SL 20 mm f/3,5, 1/40 s à f/16, 200 ISO



La place Stortorget au petit matin, Stockholm. Canon EOS 5DM2, Samyang 14 mm f/2,8, 1/4 s à f/13, 100 ISO

Photo de sport et composition

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Le traitement de la vitesse

En photo de sport, l’un des facteurs de réussite les plus importants réside dans le sens de l’anticipation. À cela s’ajoute une connaissance approfondie du sport photographié. Il faut être à l’écoute d’informations complémentaires sur la rencontre ou sur le match, car tout indice permettant de bien se placer pour prendre une photo exceptionnelle peut faire toute la différence. L’emplacement est non seulement un critère de réussite, mais il contribue aussi à améliorer la composition. Il est essentiel de trouver un emplacement avec un bon arrière-plan. Si ce dernier pose problème, il faut choisir un objectif qui en diminue l’effet perturbateur. Reste un dernier élément important que tant de photographes négligent, mais que je trouve extrêmement utile : l’intuition. C’est un ingrédient clé du succès. Pourtant, elle n’est pas cultivée autant qu’elle devrait l’être.

J’ai eu la chance de couvrir 14 compétitions olympiques au cours de ma carrière. En 2004, à Athènes, j’ai eu la bonne idée d’écouter la petite voix qui me conseillait de me placer le plus près possible du départ du 100 mètres haies femmes. Je voulais couvrir cette manifestation car l’une de mes athlètes féminines favorites, Gail Devers, était sur la ligne de départ ; il était probable que ce serait ses derniers Jeux olympiques. Je ne me doutais pas à quel point il allait être important d’avoir écouté cette voix intérieure. Une énergie incroyable se dégage de toute compétition olympique, mais quand votre intuition vous hurle de vous placer à un endroit précis parce que quelque chose d’important est sur le point de se produire, cela la rend encore plus intense. Je me suis placé deux haies après la ligne de départ et j’ai déballé mon équipement.

En photographie sportive, il faut penser à beaucoup de choses en termes de composition, mais la perspective est essentielle. Qu’essayez-vous de dire avec votre image ? Comment voulez-vous la prendre pour qu’elle fonctionne au mieux ? La perspective est omniprésente ; toutes les décisions que nous prenons sont directement liées à notre point de vue sur les choses. Il en va de même en photographie ! L’angle de vue choisi crée un point de vue particulier et un niveau de communication personnel. C’est ça la perspective ! Au moins six perspectives distinctes, ou points de vue, doivent être pris en compte en relation avec la composition, ainsi que pour leur lien avec la narration. Il s’agit du plan large, du plan moyen, du plan serré, du plan en plongée, du plan en contre-plongée et du détail. J’ai toujours en tête ces éléments de perspective. Ce soir-là, aux Jeux olympiques, je réfléchissais à la manière de montrer différentes perspectives de la course. Je m’empare de mon 400 mm et je le munis d’un multiplicateur de focale 1,4× pour un cadrage très serré sur Gail Devers, aussi connue pour ses ongles extrêmement longs. Tandis que les concurrents se préparent à prendre place dans les starting blocks, je photographie Devers avec l’objectif long.


Plan serré sur Gail Devers
400 ISO, 1/400 s, f/4, 400 mm avec un multiplicateur de focale 1,4x

 

 

Photographier la nature (troisième partie) : les animaux

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Le matériel nécessaire
Parmi le matériel approprié à la photo animalière, les téléobjectifs sont très utiles pour réaliser des photos à une distance suffisante ; les animaux seront ainsi détendus et auront un comportement naturel. Selon le type d’animaux, un téléobjectif plus ou moins puissant sera nécessaire, parfois une focale normale suffira.
Ainsi, les oiseaux ont des comportements très différents en fonction des espèces : en bord de mer, les limicoles seront souvent difficiles à approcher et il faudra utiliser un téléobjectif, alors que les oiseaux marins nichant sur les falaises n’ont pas peur de l’homme et se laisseront photographier à l’approche. Dans le cas des oiseaux marins nichant en colonies, il suffit souvent d’un objectif 70-200 mm ou 70-300 mm pour réaliser des gros plans sans aucune difficulté. Certains d’entre eux sont si peu craintifs que l’utilisation d’un grand-angle est possible.
Avec un zoom, vous disposerez de plusieurs focales en une seule optique mais attention, il ne suffit pas de changer la focale, il faut aussi se déplacer pour obtenir des images variées. Si vous photographiez un fou de Bassan avec un grand-angle en vous couchant sur le sol (prévoyez une tenue qui ne craint pas d’être salie car le sol des colonies est recouvert de fientes !), vous obtiendrez l’image d’un oiseau se découpant sur le ciel. En revanche, si vous vous levez et que vous prenez une photo le plus haut possible, vous aurez une vue d’ensemble de la colonie se découpant sur fond de mer. Ces deux photos réalisées avec la même optique seront très différentes. Un zoom standard comme un 28-135 mm ou 28-105 mm, complété par un télézoom de 70-200 mm ou 70-300 mm, permettront de faire face à un maximum de situations.
Avec les petits sujets ou les animaux craintifs, par exemple pour photographier un bécasseau ou une barge sur une vasière, l’emploi d’un téléobjectif comme un 300 mm ou un 500 mm sera nécessaire. Il est aussi possible d’ajouter un multiplicateur à une focale moins longue pour obtenir un grossissement suffisant. Un téléobjectif (300 mm ou plus) permet ainsi de réaliser des gros plans d’oiseaux peu craintifs, mais aussi des portraits ou des détails. Si l’on se couche sur le sol pour être en contre-plongée, il est alors possible d’isoler un oiseau ou son portrait sur un beau fond bleu. Utilisé à pleine ouverture, le téléobjectif permet enfin d’isoler le sujet sur un arrière-plan flou.
Avec les gros téléobjectifs qui exigent d’être bien stables, un pied sera souvent nécessaire. Il existe des rotules spécialement conçues pour la photographie animalière avec les gros téléobjectifs, tel que la BWG-Pro Gimbal Head de chez Jobu Design, que l’on trouve depuis peu on trouve en France.



Les goélands sont des animaux au régime varié : restes de poissons qui tombent des bateaux, vers de terre dans les labours ou oeufs de fou dérobés. Je photographiais une colonie de fous de Bassan en Ecosse quand j’ai surpris le manège de deux goélands qui importunaient les fous pour leur chaparder leurs oeufs. La scène se déroula rapidement, il fallait être prêt pour la photographier. Un gros téléobjectif m’a permis de rester à distance correcte des oiseaux.
Canon EOS-1Ds Mk IV, 1/300 s à f/4 (en haut), 1/800 s à f/6,3 (en bas), 320 ISO, 500 mm.

Pentax : la branche de photo numérique change de proprietaire

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Racheté il y a quatre ans par le fabricant de verres optiques Hoya, le segment photo de la société Pentax joindra à la rentrée le giron de Richoh. Hoya ne conservera de Pentax que les produits et les activités en optique médicale. La division d’appareils photo numériques sera d’abord séparée de Hoya, puis rattachée dès le 1er octobre à Ricoh.

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Photographier la nature (deuxième partie) : les paysages

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Paysages en action
Si certaines étendues inspirent le calme et la sérénité, un paysage n’est pas forcément statique et il existe différents moyens pour y apporter dynamisme ou action, en jouant avec les éléments présents ou en y intégrant des êtres vivants.
Lorsque l’on photographie un paysage, il est souvent intéressant d’associer des éléments fixes, comme des rochers, et d’autres en mouvement, par exemple des vagues, un torrent, etc. Les premiers resteront bien nets durant la pose tandis que les mouvements des seconds seront rendus par une zone floue grâce à l’utilisation d’une vitesse lente. Pour cela, il faut utiliser un trépied bien stable. Commencez par rechercher la bonne composition, puis installez l’appareil sur pied et calez-le dans la bonne position. Ensuite, procédez aux réglages et peaufinez votre mise au point en débrayant l’autofocus.
À cause de l’utilisation d’une pause lente, il est nécessaire d’utiliser un câble pour le déclenchement : les tremblements éventuels de votre doigt ne sont donc pas transmis au boîtier et ne risquent pas de générer de flou de bougé sur l’image. Pensez à ne pas garder l’œil dans le viseur mais à regarder la scène. Il est ainsi plus facile d’anticiper le bon moment et, en bord de mer par exemple, c’est moins dangereux car vous mesurez les mouvements des vagues.
Intégrer un être vivant dans une image de paysage est toujours positif. Quel que soit le milieu où vous évoluez, en montagne, dans la campagne ou sur le littoral, vous trouverez forcément des congénères ou des animaux qui animeront vos photos.
En bord de mer, de nombreux oiseaux utilisent des pointes rocheuses ou des rochers émergés comme reposoirs. Si vous les intégrez dans le cadrage, l’image gagnera en profondeur. Il est possible d’utiliser des poses lentes s’ils restent immobiles ; en revanche, avec des animaux en mouvement, il faudra choisir une vitesse suffisamment rapide pour en garder la trace sur l’image. En effet, un flou lié au mouvement d’oiseaux en vol, par exemple, peut être esthétique, mais si la pose est de plusieurs secondes et que les volatiles se déplacent, il n’en restera aucune trace sur l’image finale.


Les cygnes se rassemblent en fin d’hiver sur quelques fjords dans le sud-est de l’Islande. Ce paysage composé de fjords maritimes et de montagnes enneigées est ainsi “habité” par l’arrivée de ces centaines d’oiseaux. Pour le photographe, ils donnent l’échelle et remplissent un décor qui sans eux aurait paru un peu vide.
Canon EOS-1Ds Mk II, 1/800 s à f/8, 250 ISO, 500 mm.

Une silhouette humaine apportera également un plus à l’image : un promeneur au sommet d’une falaise ou un pêcheur se découpant sur fond de ciel seront des éléments intéressants. Même si ces sujets vivants sont petits, placés au bon endroit sur l’image, sur un point de force par exemple, ils seront très visible sur l’image finale et attireront le regard.
Un des meilleurs endroits pour photographier les paysages marins est la zone où viennent se briser les vagues. Évidemment, l’endroit n’est pas le plus favorable pour l’équipement, voire pour le photographe. Il est donc préférable de bien observer la scène avant d’avancer vers l’eau, de surveiller les vagues et leur force, et de bien regarder jusque où arrivent les plus puissantes. Il faut aussi tenir compte de la marée car si elle monte, les vagues iront certainement de plus en plus haut !
Lorsque vous posez votre trépied, assurez-vous bien qu’il est stable et bien calé. Faites attention au sable qui, une fois imbibé d’eau, risque d’être mouvant. Les pieds de votre support peuvent s’y enfoncer et faire basculer votre matériel. Les rochers couverts d’algues sont eux aussi à surveiller de près, car le trépied peut facilement riper dessus, et une chute sur les roches ou dans l’eau salée est rarement sans conséquences pour le matériel. Enfin, gardez toujours un œil sur votre trépied et l’autre sur les vagues, ne tournez pas le dos à ces dernières et ne vous éloignez pas de votre matériel. Si toutefois votre équipement prenait un bain forcé, il faudrait enlever tout de suite piles et batteries puis, très rapidement, le rincer à l’eau douce, et enfin le porter au plus vite au service réparation de la marque.
Déclenchez quand le mouvement de l’eau aura le plus bel effet, soit quand elle éclabousse, soit quand elle ruisselle sur les roches. Il faut essayer d’anticiper légèrement le moment idéal, sinon on risque de déclencher un tout petit peu trop tard ! Il est intéressant de faire des essais à différents temps de pause. Néanmoins, si vous regardez sur votre écran de contrôle pour choisir les meilleurs réglages, faites-le le rapidement et n’oubliez pas que les vagues continuent leur mouvement !


Tempête sur la côte bretonne. Avec des vagues très puissantes, il faut rester très prudent et il vaut mieux utiliser un peu le téléobjectif que de chercher à trop se rapprocher.
Canon EOS-1D MkII, 1/500 s à f/13, 100 ISO, 500 mm.

Sigma : nouvel objectif macro

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Sigma vient de confirmer la commercialisation ainsi que le tarif du Sigma 105mm F2.8 EX DG OS HSM Macro, déjà annoncé juste avant les évènements dramatiques, survenus au Japon ce printemps. Il rejoint ainsi le Sigma 150mm F2.8 EX DG OS HSM APO Macro dont les caractéristiques techniques sont très proches, si on fait abstraction de sa focale, plus longue.

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Le magazine Eyrolles
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Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !