Questions Photo

Apprendre à voir en noir et blanc (Seconde partie)

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Mon fil de pensée

Lorsque je me suis décidé à prendre une photo, j’essaye de me faire une idée de l’image finale. Plusieurs étapes me permettent de parvenir à cette vision.

Quelle doit être l’orientation du cliché ?

Le sujet se prête-il à une orientation verticale ou horizontale ? Où se place-t-il dans le cadre ? C’est là que la règle des tiers entre en jeu. En présence d’une image symétrique, généralement, je compose la scène en plaçant le sujet au centre de l’image. Si je veux renforcer le dynamisme, je place le sujet d’un côté du cadre. À la figure suivante, j’ai voulu créer une impression pensive. Je me suis servi d’un repère visuel provenant du sujet (le chapeau de cowboy incliné sur la droite) et de son langage corporel (qui semblait dramatique). L’inclinaison de son chapeau et son attitude imposent l’exploitation de l’espace négatif, ce qui permet de créer une impression plus dramatique dans l’image finale.



Cette photo d’un danseur a été prise au Mexique. Je voulais restituer l’image d’un artiste dramatique. Je me suis servi de l’espace négatif pour essayer de créer une impression de mouvement et de drame. C’est aussi une image fortement contrastée ; elle est majoritairement faite de noir et de blanc, avec très peu de gris.

Si vous n’êtes pas sûr du cadrage, regardez dans le viseur en tournant l’appareil pour savoir quelle orientation est la plus agréable à l’oeil. Posez-vous la question suivante :“Quel est le but à atteindre ?” Déplacez le sujet dans le cadre et suivez votre instinct. Vous ne saurez peut-être pas exactement pourquoi (techniquement parlant) une certaine orientation paraît la bonne, mais il est probable que ce qui vous paraît correct le soit. Faites-vous confiance.

Prenez votre temps

S’il y a un message de base que j’essaye de communiquer au cours des séminaires que j’anime, c’est bien celui-ci : prenez votre temps. Inutile de vous presser. À moins de vous trouver sur la faille de San Andreas pendant un tremblement de terre, il est probable que rien de bouge. Dans le cas contraire, mettez-vous à l’abri dans un endroit sûr et prenez un maximum de photos ! Prenez le temps de vous poser des questions : Qu’est-ce qui vous a attiré à cet endroit ? Est-ce le bon moment de la journée ? Aurez-vous l’occasion de revenir ?

Quel objectif convient le mieux à l’orientation ?

Dans 90 % des cas, quand je photographie des paysages, j’utilise mon 16-35 mm. Pour les portraits, je préfère mon 85 mm, mais beaucoup de gens utilisent un 50 mm. Il faut que le sujet puisse remplir le cadre, tout en vous permettant de choisir quelle quantité d’arrière-plan ou d’environnement vous voulez inclure dans la photo. Parfois, dans un portrait, on veut que le visage du sujet remplisse entièrement le cadre, mais il arrive aussi que
la photo raconte une histoire bien plus forte quand on y laisse une part d’environnement. Réfléchissez à l’histoire que vous voulez raconter et veillez à ne placer que des informations pertinentes dans le cadre, en omettant tous les éléments superflus. En outre, en noir et blanc, on peut obtenir une image très forte d’un sujet en mettant en valeur l’espace négatif. Un arrière-plan noir profond ou blanc pur peut aussi produire une excellente image. Pensez-y quand vous choisissez votre objectif et la focale. Souvenez-vous aussi que le noir et blanc se résume à déshabiller une image pour raconter une histoire forte. L’espace négatif peut non seulement renforcer le contraste, mais il peut aussi souligner l’histoire. Un arrière-plan ou un premier plan chargé ne fait qu’ajouter des informations superflues qui encombrent inutilement le récit.



Cette photo a été prise par une froide journée d’hiver à Chicago. Hormis quelques joggeurs assidus, j’étais la seule personne sur les rives du lac. Le fort contraste et l’espace négatif de la neige blanche par rapport au ciel et à l’eau grise racontent l’histoire d’une jetée abandonnée. Les lignes fortes qui mènent nulle part vont aussi dans ce sens. Photo John Batdorff.


Maîtriser le Canon EOS 600D : adapter la mesure de la lumière

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Les quatre modes de mesure du 600D

Le capteur sur lequel repose le posemètre du 600D est segmenté en 63 zones que l’on peut assimiler à autant de cellules indépendantes. En privilégiant ou en minorant certaines d’entre elles, le système autorise quatre modes de mesure de la lumière que l’on peut librement choisir dans les programmes d’exposition P, Tv, Av et M. Une fois familiarisé avec leur pictogramme respectif (rappelé sur l’écran de contrôle, mais malheureusement pas dans le viseur), passer de l’un à l’autre est assez simple et rapide (voir mode d’emploi page 102). Pour autant, adapter correctement le mode de mesure aux conditions de lumière et/ou à ses habitudes de travail implique d’en comprendre le fonctionnement et les limites.

Mesure Evaluative

Le principe de la mesure Evaluative est assez simple. Le champ de mesure couvre la quasi-intégralité de l’image qui est segmentée en 63 zones. Le système les mesure et les analyse une à une (pondérant ou minorant certaines zones par rapport à d’autres). Une moyenne est ensuite établie à partir de l’ensemble et le 600D en déduit les paramètres d’exposition adaptés à la scène et à la sensibilité de prise de vue.

La mesure Evaluative est appliquée par défaut. Efficace dans la grande majorité des cas, on la conseillera aux débutants pour son côté « rassurant » et simple.

Les détails du processus demeurent obscurs pour des raisons évidentes de concurrence, mais on sait notamment que la distance communiquée par l’objectif est aussi prise en compte. Partant du principe que l’élément de l’image qui prime est celui sur lequel a été fait le point, le système privilégie ce qui est a priori le sujet et applique une pondération supérieure à la zone de mesure correspondante et à celles qui la jouxtent. Tout l’intérêt de la mesure Évaluative réside donc dans la pondération des résultats des différentes zones et dans sa simplicité d’utilisation puisque c’est le boîtier (et lui seul) qui en interprète les données. Dans 80 % des cas, l’efficacité du système est bonne et l’exposition convenable, du moins globalement et d’un point de vue technique.

La mesure Evaluative est assez efficace et permet d’obtenir une exposition moyenne, le plus souvent correcte. Elle est en revanche à la peine dès que la lumière est contrastée et par essence inadaptée à une gestion réfléchie et créative de l’exposition. (© Pascale Brites)

Cette mesure n’a pas pour autant la faveur des photographes expérimentés, les uns estimant qu’elle surexpose systématiquement, les autres lui reprochant l’inverse. En réalité, le plus souvent, le problème n’est pas tant lié à la mesure en elle-même qu’à son interprétation par un système qui manque de discernement dans la pondération des zones et qui s’avère instable.
En théorie, le capteur à double couche et le nouvel algorithme auraient dû offrir une meilleure efficacité à la mesure Évaluative du 600D qu’à celle du 500D ou du 450D par exemple, tous deux équipés d’un système achromate. Or, ni plus ni moins que le précédent, le système iFCL est particulièrement sujet aux erreurs avec les sujets s’éloignant trop de la moyenne et se laisse facilement piéger en présence de scènes comportant des reflets (sur l’eau notamment) où la sous-exposition est fréquente. Face à une scène contrastée par exemple (et encore plus de nuit), il privilégie le plus souvent le rendu des ombres, qui s’avèrent trop claires, au détriment des hautes lumières qui ont tendance à percer. Inversement, quand le ciel est couvert, une relative sous-exposition des images est courante.
Autrement dit, malgré un a priori séduisant, force est de constater une fois encore que l’expérience du photographe est bien plus précieuse dans l’interprétation de la mesure qu’un système d’analyse, fût-il sensible à la couleur.
Les réactions de la mesure Evaluative ne sont pas linéaires et, faute de savoir vraiment comment sont pondérées les zones, il est très difficile d’en anticiper efficacement les erreurs, même avec de l’expérience. L’utiliser impose donc de faire confiance à son boîtier ; les photographes cherchant à maîtriser l’exposition de leurs images (pour des raisons techniques ou créatives) se tourneront vers un autre mode, plus stable, dont ils assureront eux-mêmes l’interprétation, le plus souvent d’ailleurs avec une bien meilleure efficacité.

Mesure Sélective

Avec la mesure Sélective, seule la partie centrale du champ est prise en compte dans le calcul de l’exposition. La couverture représente environ 9 % de la surface du viseur, ce qui autorise une mesure sur une zone assez précise du cadre. On notera d’ailleurs une malheureuse erreur de traduction du mode d’emploi puisque la page 102 l’annonce effective (au lieu d’efficace), ce qui pourrait laisser croire à son activation automatique « lorsque l’arrière-plan est beaucoup plus lumineux que le sujet ». Ce n’est évidemment pas le cas.

La mesure Sélective est réduite à une pastille au centre du champ. La périphérie du cadre n’est donc pas prise en compte, ce qui peut s’avérer utile en portrait ou à contre-jour. Le choix de la zone de mesure et son interprétation par le photographe demeurent essentiels.

En pratique, le champ de mesure n’est ni vraiment restreint, ni vraiment large… Plus grave, il n’est pas clairement matérialisé dans le viseur et donc plus complexe qu’on ne le croit à utiliser car il est fréquent qu’il couvre à la fois des zones claires et plus denses du sujet. Dans ce cas, son interprétation peut se montrer délicate et l’on peut avoir une impression d’instabilité alors qu’en fait, c’est le plus souvent la zone de mesure qui n’est pas homogène. Enfin, avec un objectif grand-angle, on ne disposera pas toujours de la précision attendue, il vaudra mieux alors utiliser la mesure Spot.

Une mesure Sélective effectuée sur le ciel m’a permis d’obtenir un bleu profond qui tranche avec le rendu chaud de l’enseigne lumineuse. Le contrôle de l’exposition renforce ici le graphisme et les couleurs de l’image. (© Vincent Luc)

La mesure Sélective est cependant adaptée au portrait serré (quand le visage occupe sensiblement la même surface que la zone de mesure) ou encore au contre-jour. L’arrière-plan (qu’il soit plus lumineux ou non d’ailleurs) n’est alors pas pris en compte et l’exposition du sujet est privilégiée. La zone de référence est toujours considérée comme moyenne (donc ramenée à un gris à 18 %), ce qui rend son interprétation assez facile, mais souvent indispensable. Il va en effet de soi que si la zone de mesure est plus claire ou plus dense, il faudra utiliser le correcteur d’exposition pour compenser manuellement l’erreur attendue et/ou mémoriser l’exposition (voir la rubrique suivante).
La mesure Sélective est une alternative séduisante à la mesure Évaluative. Pour autant, on peut se trouver plus à l’aise avec la Moyenne à prépondérance centrale (voir plus loin), qui s’avère peut-être plus facile à aborder et à interpréter quand on débute. Certains photographes estiment d’ailleurs les deux un peu redondantes et préfèrent souvent l’une à l’autre.

Utiliser un flash externe avec son Canon PowerShot G12

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Position du flash
Photographier, c’est avant tout maîtriser la lumière ; le point le plus important à considérer est que la source de lumière n’occupe jamais exactement la même position par rapport à la scène et à votre point de vue. Quand vous entrez dans une pièce et que vous allumez une lampe, ou que vous sortez de chez-vous, vous avez la sensation que la lumière vient d’apparaître et illumine l’environnement.

Éclairage direct du sujet
La manière la plus évidente d’utiliser un flash externe consiste à le monter sur la griffe du boîtier G12 et d’orienter sa tête directement sur le sujet. Cette disposition élève la source au-dessus de l’axe optique, en délivrant un faisceau de lumière plus oblique sur le sujet, donc un peu meilleur que celui produit par le flash intégré.


Diriger la tête orientable du flash externe sur le sujet produit un éclairage un peu meilleur que celui du flash intégré, mais qui n’est guère flatteur pour le modèle.
[Photo : Jeff Carlson, 80 ISO, 1/60s, f/6,3, 13,7 mm]

 

Néanmoins, ce mode d’utilisation du flash a surtout pour effet d’augmenter – par rapport au flash intégré – l’intensité de la lumière éclairant le sujet, tandis que sur le plan de l’esthétique, cet éclairage est pratiquement aussi « plat » que celui du flash intégré. Si vous utilisez cette configuration, pensez à diminuer la puissance de l’éclair (en mode Manuel). L’emploi d’un diffuseur (en plastique translucide par exemple) ou d’une mini-boîte à lumière montée sur la tête du flash permet d’adoucir la lumière en gommant les ombres trop marquées.
Utiliser le flash de cette manière est souvent utile lorsqu’on opère en extérieur, même en plein soleil. Vous pouvez en effet régler la valeur du diaphragme et l’exposition en fonction de la lumière ambiante éclairant la scène et l’arrière-plan et vous servir du flash pour « déboucher » les ombres, en éclairant plus agréablement le sujet principal situé au premier plan.

 

 

Apprendre à voir en noir et blanc (Première partie)

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Contraste

Il existe trois catégories de contraste : élevé, normal et faible. Une image au contraste élevése compose essentiellement de noir et de blanc et de très peu de gris. Dans une image au contraste normal, ces trois tonalités sont équilibrées. Une image au contraste faible peut paraître très plate car il y a peu d’écarts entre les couleurs ou les tons de l’image. Je préfère les images où les noirs sont très noirs et les blancs très blancs.



La photo de Rodrigo est fortement contrastée. Les blancs et les noirs sont très tranchés, tandis que le gris est très peu présent. Photo : John Batdorff.

Pour obtenir ce résultat, il faut éviter les couleurs ayant des plages de tons similaires. Par exemple, si je photographie une rose rouge foncé sur un feuillage vert foncé, le résultat sera décevant en noir et blanc. Une fois l’image débarrassée de ses couleurs et examinée en nuances de gris, sa plage de tons est trop uniforme, donc pas assez contrastée. Par contre, si je photographie une rose blanche sur un feuillage vert foncé, toutes les conditions sont réunies pour créer une image forte en noir et blanc. Souvenez-vous-en quand vous apprendrez à regarder en noir et blanc : entraînez-vous à repérer les variations de tons. Les variations de couleurs jouent un rôle minime par rapport aux variations de tons.


Pourquoi monter des objectifs Nikon sur un Canon ?

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Pourquoi choisir la mise au point manuelle ?

Alors que l’autofocus a totalement envahi le paysage du reflex mono-objectif (SLR = single lens reflex), on constate récemment un net regain d’intérêt pour les objectifs à mise au point manuelle qui induisent un comportement photographique différent : on peut prendre son temps pour peaufiner un cadrage et choisir son point de netteté, ou au contraire choisir une zone de netteté tenant compte de la profondeur de champ, par exemple en photo de rue, et déclencher immédiatement sans attendre le bref délai d’activation de l’autofocus.

Les optiques manuelles récentes produites par Carl Zeiss ou par Voigtländer pour la monture Canon comportent d’ailleurs les contacts électriques permettant de commander le diaphragme, ce qui permet de toujours viser à pleine ouverture, et la puce de l’objectif active aussi le témoin de confirmation de mise au point dans le viseur par assistance électronique.


Objectif Carl Zeiss pour monture Canon

 

A contrario, des optiques aux prix bien plus abordables que les Zeiss, comme les Samyang (déjà présentés dans des articles sur QuestionsPhoto), ne disposent pas de ces contacts électriques et sont bien plus délicats à utiliser, car quand on ferme le diaphragme la visée s’obscurcit progressivement, comme avec les appareils des années 1950… – ce qui n’est pas dramatique avec un très grand-angle, mais rend quasiment inutilisables en prise de vue courante les optiques ultralumineuses f/1,4.

Pourquoi, dans ces conditions, conseiller quand même l’usage d’optiques avec une bague d’adaptation qui interdit la visée à pleine ouverture ?

Les atouts des Nikkor sur un boîtier Canon

Si l’on réussit à trouver une bague d’adaptation équipée d’une puce électronique de qualité, il est possible de disposer de l’assistance électronique de mise au point avec une optique Nikkor manuelle, ce qui facilite un peu l’usage courant de ces objectifs. Mais l’inconvénient lié à l’obscurcissement de la visée en fermant le diaphragme reste entier, en particulier pour les ouvertures inférieures à f/5,6, car le verre de visée des boîtiers Canon pro reste assez exploitable quand même pour les objectifs Canon (zooms L 28-300 ou 70-300, par exemple), qui ne sont pas plus lumineux que f/5,6 à leur plus longue focale. Pourtant, on a constaté un regain d’utilisation de ces anciennes optiques pour une fonction où les boîtiers pro Canon excellent, c’est-à-dire la vidéo de haute qualité.

Quand a été présenté le 5D Mark II, le premier à proposer une vidéo Full HD de qualité pro sur un boîtier reflex numérique, les contrôles créatifs étaient si limités qu’il était quasiment impossible de faire des effets d’ouverture ou de fermeture d’un plan à l’iris, c’est-à-dire en faisant varier la valeur du diaphragme. Bien que ce défaut ait été corrigé par la suite par un firmware, des vidéastes avaient apprécié l’excellent rapport qualité/prix d’optiques Nikon F ou Ai d’occasion, les plus anciennes étant souvent celles dont la bague de mise au point est la plus douce et la plus démultipliée.

 

 

Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC : le test terrain

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Dans la pratique

Une fois le décalage de la mise au point corrigé, la prise en main de l’objectif est très bonne. La bague de mise au point autorise alors une mise au point très confortable. J’ associe le Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC à un Canon EOS 5D Mark II et l’absence de couplages mécaniques et électroniques entre l’objectif et le boîtier impose alors une mise au point et un cadrage à pleine ouverture.



Église Saint Georges, Sélestat. Canon 5D Mark II, Samyang/Walimex Pro 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC, f/11, à 100ISO, Bracketing sur 3 vues (-2, 0 et +2 IL). Traitement HDR et conversion monochrome dans Nik HDR Efex Pro.

Très confortable en photo de paysage et d’architecture avec d’autres objectifs, le mode LiveView du 5D Mark II est poussé à ses limites avec une focale de 14 mm : il est en effet difficile de juger de la précision de la mise au point, d’autant plus que l’objectif souffre de résidus d’aberrations sphériques à f/2, 8. Dans ce contexte, il est très dommage de ne pas avoir ajouté une échelle de profondeur de champ, très utile pour choisir la distance hyperfocale (sous condition que l’infini soit correctement recalibré…).



La lentille protubérante exige des soins pas toujours réalisables sur le terrain.

Compte tenu de son angle de champ extrême, l’utilisation d’un 14 mm est plutôt délicate. Le cadrage change avec des mouvements même très subtils et il est très difficile de remplir le champ avec un premier plan intéressant sans pour autant inclure des éléments parasites. À noter aussi que les déformations caractéristiques aux objectifs super grand-angles se manifestent très rapidement lorsqu’on oriente le boîtier vers le haut ou vers le bas. Bref, nous sommes loin d’un objectif “universel”, un apprentissage est toujours indispensable pour maîtriser une telle focale sur le terrain !



Af Chapman et Gamla Stan, Stockholm. Canon 5D Mark II, Samyang/Walimex Pro 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC, f/16, fusion HDR (HDR Pro et HDR Efex Pro) de trois images “bracketées” (-2, 0 et +2 IL) à 100 ISO.

L’iPhonographie : créativité et expérimentations visuelles

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L’application TiltShiftFocus

Prenons un exemple de retouche, avec l’application TiltShiftFocus (disponible en ligne pour 0,99$), qui permet de contrôler la profondeur de champ sur vos images. Vous pouvez ainsi faire la mise au point sur le sujet d’une composition, tout en atténuant la distraction engendrée par un arrière-plan encombré, en choisissant la quantité de flou à appliquer à cet arrière-plan. Avec TiltShiftFocus, vous déterminez l’effet de mise au point qui convient le mieux à votre image.
Même si l’appareil photo natif permet de sélectionner la zone de mise au point en touchant l’élément dans la composition, TiltShiftFocus offre plus de contrôle, ainsi que la possibilité de flouter (ou d’ajouter un bokeh) pour créer l’aspect que l’on obtiendrait avec une grande ouverture de diaphragme (ou un faible f-stop) sur un reflex.

Régler la profondeur de champ

  1. Démarrez TiltShiftFocus. Par défaut, vous tomberez sur l’écran d’accueil. Touchez l’icône dans le coin inférieur gauche pour charger une image existante ou prendre une photo. Si vous utilisez l’appareil photo, vous obtiendrez un aperçu de l’image. Touchez Utiliser (Use) pour afficher l’image avec les outils de retouche.

     

  1. Déterminez l’emplacement où vous souhaitez appliquer la mise au point sélective. Dans cette image, je voulais une faible profondeur de champ pour simuler une grande ouverture de diaphragme, en plaçant la mise au point sur la plume et en floutant l’arrière-plan. Pour cela, j’ai choisi l’effet par défaut Linear. J’ai déplacé le centre de mise au point (entre les points) pour le placer au-dessus de la zone souhaitée, puis j’ai positionné les points pour affiner la taille de la zone afin que la partie au-dessus de la plume soit floue.

 

 

  1. Si vous êtes satisfait du résultat, touchez l’icône dans le coin inférieur gauche, puis touchez Sauvegardez l’image (Save Image) pour l’enregistrer dans votre bibliothèque. Pour afficher l’image enregistrée, ouvrez la bibliothèque puis touchez la dernière vignette.

 

 

Canon G12 : les modes d’exposition automatique

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Mode Auto
Par vocation, le mode Auto est celui de la prise de vue instinctive : il ne vous demande que de cadrer la scène et de déclencher. Dans ce mode, il faut cependant veiller à la qualité de la mise au point : afin d’assurer la netteté optimale du sujet, l’appareil fait appel aux modes autofocus élaborés. Pressez le déclencheur à mi-course tout en observant l’écran LCD : vous y verrez le cadre lumineux entourant l’élément dont la netteté est assurée. Pour prendre la vue, pressez à fond le déclencheur (figure 3.1). L’appareil gère tout ce qui concerne l’exposition, même dans le cas d’emploi du flash (en fait, la plupart des autres fonctions sont alors débrayées). Le G12 donne un peu plus d’informations sur la manière dont il gère la prise de vue en mode Auto. Une icône apparaît dans le coin supérieur droit et symbolise le type de scène qu’il a identifié. Soyons honnête, le mode Auto est celui du paresseux qui déclenche sans rien chercher d’autre que de conserver un souvenir. Mais dès lors que l’on souhaite créer de belles images, il faut faire appel aux fonctions avancées de l’appareil.



Le mode Auto convient bien quand vous désirez prendre des photos sans vous poser de question. Celle-ci a été prise au cours d’une promenade, non loin de mon bureau. (Photo : Jeff Carlson)


Le mode “suivi AF”
Le mode Auto offre une fonction qui a pu vous échapper lorsque vous avez parcouru le Guide d’utilisation de l’appareil. Le fait de presser la touche de mesure de la lumière (au-dessus et à droite de la molette principale de commande) engage le mode “Suivi AF” du G12. Déplacez l’appareil de manière à inscrire l’élément de la scène dont vous voulez assurer la netteté optimale dans le rectangle de sélection de la zone AF, puis pressez le déclencheur à mi-course : dès lors, un rectangle bleu assure le suivi automatique de la mise au point sur cet objet, que son déplacement dans l’image soit dû à un recadrage ou à son mouvement propre. Pressez à fond sur le déclencheur pour prendre la photo.


Grand reportage… qui gagne la course aux ISO ?

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Test normalisé en JPEG

Dans tous mes ouvrages, je publie des photos d’une même scène (évidemment, quand on fait la poussière, tel ou tel bibelot peut un peu bouger d’une séance à l’autre, mais admettons que les scènes soient identiques), prises dans des conditions très défavorables pour le bruit, avec contre-jour d’une part et de hautes lumières grillées d’autre part. La scène (voir ci-dessous) est éclairée par une lampe incandescente de 75 watts sous abat-jour orange – l’éclairage venant du plafond étant assuré par une lampe incandescente de 100 watts.


Scène normalisée d’examen du bruit numérique

 

On examine ensuite, en visualisation écran 100%, comment sont rendus les détails, les couleurs, quelle est l’importance du grain parasite, et surtout s’il est coloré, en se souvenant que cette visualisation 100% vaut pour un classement en valeur absolue, et pour une correction à vue du bruit en post-traitement, mais que pour imaginer l’aspect que le grain aurait sur le tirage, il faut visualiser à 50%, ce qui est possible avec la plupart des logiciels (voir ci-dessous).


Exemple de visualisation de la scène à 50%, cliché à 3 200 ISO

 

Jusqu’à 6 400 ISO, on aura du mal çà discerner une réelle différence de qualité entre les deux boîtiers, d’autant plus que pour un tirage de taille égale ou inférieure à A3, la plus haute définition du Canon permet de moins voir le grain, et que pour un agrandissement A2 il faut davantage interpoler le fichier du Nikon, ce qui renforce la visibilité du grain.

A partir de 12 800 ISO, le Nikon semble prendre un avantage (première figure ci-dessous) qui est vraiment confirmé à 25 600 ISO (seconde figure).


Comparaison JPEG 100% écran à 12 800 ISO

 



Comparaison JPEG 100% écran à 25 600 ISO

 

 

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !