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Noir et blanc : créer une ambiance

La première tentative (ci-dessous) pour prendre en photo cet envol de pigeons donne une image un peu alourdie car la place prise par les bâtiments en contre-jour est importante. Par ailleurs, cela laisse peu d’espace libre pour les oiseaux qui s’envolent. Le deuxième cadrage simplifie le sujet en supprimant les arêtes du toit. Il dynamise également la scène en intégrant une grande ligne oblique dans la composition. Le début d’un mouvement, l’envol, est porté par la ligne qui monte vers la droite ; la trajectoire réelle de l’oiseau et celle, suggérée, du toit sont contraires. Ce contraste est souligné par le rapport de proportions dans le sujet : un pigeon s’envole, tous les autres restent posés.



Utilisation de l’oblique.

L’horizon de la photo ci-dessous penche vers la droite de l’image mais la présence de l’ombre au premier plan permet de redresser la barre : la jambe gauche du passant constitue une oblique penchée dans l’autre sens, et la jambe droite est une verticale qui renforce celle du bord droit de la photo. L’ensemble donne une impression de stabilité même si le paysage penche.


Équilibre penché.

J’ai choisi de composer cette vue d’un ancien escalier (ci-dessous) en ayant à l’esprit une spirale. Aucune ligne directrice n’est conforme à une vision “normale” du sujet : le plancher du palier n’est pas horizontal, la poutre qui supporte le plafond n’est pas verticale, les fuyantes sont décalées en rosace. Pour autant, comme dans l’image précédente, cette photo ne donne pas une sensation physique de déséquilibre. On est plutôt dans un jeu graphique qui utilise la figure de l’entonnoir pour suggérer le cheminement compliqué de l’ombre vers la lumière.


Pas de verticale ni d’horizontale.

Dans le portrait ci-dessous, le modèle est placé complètement à droite du cadre, comme s’il était déjà en train d’en sortir. On peut d’ailleurs deviner son trajet de la gauche vers la droite grâce à l‘ébauche de sentier qui se devine derrière lui, entre les fougères. La composition donne plus d’importance, en termes de proportions, à l’environnement qu’au modèle, et le cadrage place ce dernier en marge de la photo. Ce déséquilibre dans les masses pourrait créer un manque d’intérêt pour le sujet. Cependant, son attitude enjouée et le petit coup de flash en fill-in qui donne du contraste à sa silhouette ramènent le regard sur lui. De plus, les arbres et le modèle ont la même inclinaison, ce qui intègre pleinement le personnage dans la forêt : il n’est pas en train de quitter l’environnement (et par extension le cadre), il l’occupe de manière dynamique.


Déséquilibre dans les masses.

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