Nikon D750 : la mesure de la lumière (1/2)
Publié le 11 avril 2015 dans Actualités Livres par Pascal Druel
Comme la plupart des appareils photo, le Nikon D750 dispose d’une cellule photosensible, appelée « posemètre », qui lui sert à évaluer la quantité de lumière parvenant sur le capteur pour garantir la bonne exposition du sujet. Tout posemètre est étalonné sur une base théorique qui assimile n’importe quel sujet mesuré à une charte de gris à 18 %, c’est-à-dire à un carton gris (élément chromatiquement neutre) qui renvoie 18 % de la lumière reçue et qui sert donc de référence.
Cette valeur moyenne résulte d’études et de calculs statistiques établis à partir d’un vaste échantillon représentatif des sujets photographiques, du plus clair au plus foncé. Dès lors, un constat s’impose : le posemètre, qu’il s’agisse d’un modèle à main (Gossen, Sekonic) qui mesure la lumière par incidence, ou bien de celui intégré au D750 qui travaille par réflexion, ne tient jamais compte de la nature du sujet. Il est réglé de manière à donner l’indice de lumination pour une sensibilité ISO donnée applicable pour obtenir une image bien exposée d’un sujet dont la densité est aussi proche que possible d’un gris neutre à 18 %.
Toutefois, alors qu’un posemètre autonome fournira une mesure adaptée quel que soit le coefficient de réflexion du sujet, tel ne sera pas le cas de celui d’un reflex, avec lequel le risque d’obtenir une exposition erronée est d’autant plus important que la densité globale du sujet s’écarte fortement de celle de « l’étalon à 18 % » précité. Ainsi, un sujet très dense, et donc foncé ou sombre (qui absorbe beaucoup la lumière et en réfléchit très peu), est interprété par le posemètre comme un gris recevant peu de lumière (figure ci-dessous). La cellule compense alors ce manque théorique de lumière par une surexposition. Inversement, un sujet très clair (qui a un pouvoir de réflexion beaucoup plus important) est assimilé à un gris fortement éclairé, d’où un risque de sous-exposition.
Remplacez « D750 » par « FM » et j’aurais compris, mais là… 😉
Ok, il est bon de rappeler les bases de la mesure de la lumière, mais depuis l’introduction de la mesure matricielle dans le FA (en 1983, il y a 32 ans!), la mesure n’est plus simplement basée sur la réflectance moyenne, mais sur les contrastes et la comparaison par le CPU de l’appareil avec une base de données de sujets types. Dans les boîtiers Nikon plus récents, la mesure est même combinée avec une matrice d’analyse de la couleur, pour affiner la reconnaissance de sujets types.
Et si une cellule de mesure incidente permet de s’affranchir de certains pièges, c’est loin d’être une garantie d’obtenir « une mesure adaptée quel que soit le coefficient de réflexion du sujet ».
En espérant que tout ceci soit développé dans la seconde partie (2/2).
Bonjour Fiatlux,
Merci pour votre commentaire. Il est évident que les posemètres modernes disposent d’une base de données pour interpréter le sujet mais tel n’est pas le propos dans cette première partie de l’extrait. Indépendamment de cela, le posemètre d’un boîtier agit/fonctionne toujours par réflexion, avec tout le potentiel d’erreur que cela peut entraîner dès lors que l’on utilise pas un posemètre évolué. Bien entendu, il en est tout autrement avec un posemètre intégré moderne, ainsi que je l’explique dans l’extrait que vous découvrirez dans quelques jours dans la deuxième partie de l’extrait à propos de la mesure Matricielle couleur 3D III.
Il faut donc distinguer deux choses :
1 – principes élémentaires de la mesure de lumière (incidente/réfléchie). Ce premier point est essentiel pour permettre au lecteur de bien appréhender le mode de fonctionnement d’un posemètre, et cela même s’il utilise un modèle évolué comme celui du D750. C’est le propos de cette première partie de l’extrait.
2 – la mesure intégrée proprement dite (Matricielle couleur 3DIII, Spot, Pondérée centrale, Pondérée centrale hautes lumières) de l’appareil photo qui, autant qu’elle puisse être évoluée, agit toujours par réflexion. Tel sera le propos de la deuxième partie de l’extrait.
Concernant le coefficient de réflexion, il s’agit d’une base essentielle pour bien interpréter la scène (c’est notamment ce que font par exemple les modes Scène « neige » ou « plage »). Bien entendu, il s’agit d’une donnée théorique et rien n’empêche par la suite d’en tenir compte ou pas, selon l’effet recherché.