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Maîtriser le Canon EOS 60D : comprendre et gérer l’exposition

Nombreux sont les photographes qui pensent que l’on peut rattraper beaucoup de choses en numérique et que l’exposition n’est pas aussi critique qu’on le croit, puisqu’on peut retravailler la densité de l’image avec n’importe quel logiciel de retouche. Dans son ouvrage dédié au 60D, dont voici un extrait, Vincent Luc démontre qu’il n’en est rien.

Nombreux sont ceux qui pensent que l’on peut rattraper beaucoup de choses en numérique et que l’exposition n’est pas aussi critique qu’on le croit, puisqu’on peut retravailler la densité de l’image avec n’importe quel logiciel de retouche. Ce n’est vrai qu’en partie, car toute modification de l’image entraîne des pertes de qualité plus ou moins visibles. On peut donc éclaircir facilement une photo, mais le résultat est toujours moins bon que si l’image avait été correctement exposée d’emblée, car l’éclaircissement s’accompagnera obligatoirement d’une montée du niveau de bruit dans l’image.

De plus, si une photo JPEG est surexposée et que les hautes lumières sont cramées, donc dépourvues d’information, ce n’est pas un logiciel (aussi puissant soit-il) qui va pouvoir inventer l’information manquante. L’exposition est donc un élément crucial en numérique, surtout en JPEG (l’utilisation du format RAW pouvant accorder une relative souplesse), qui va avoir un impact tant sur le plan technique que sur l’aspect esthétique de l’image.


Pour cette photo, j’ai volontairement laissé le 60D en Automatisme total. La forte présence de zones d’ombre dans l’image a trompé la cellule et a conduit à sa surexposition. Les zones claires (principalement le museau du chat) sont « cramées » et sans information. La photo a été enregistrée en RAW + JPEG ; le fichier JPEG est inexploitable, et même si l’on peut récupérer un peu de matière en développant convenablement le fichier RAW, aucun logiciel ne saura recréer l’information manquante.

Dans l’absolu, le terme “exposition” ne décrit que l’insolation du capteur au moment de la prise de vue. Pour autant, on l’emploie aussi pour décrire le rendu des valeurs d’une image. Cette définition crée une certaine ambiguïté qui conduit à assimiler un peu vite l’exposition au seul dosage de la quantité de lumière qui parvient au capteur. En effet, si elle est fréquemment admise, la règle voulant que, si cette quantité est trop importante, l’image est trop claire (et qualifiée de “surexposée”) tandis que si elle est trop faible, l’image est trop foncée (et dite “sous-exposée”), n’est qu’un raccourci. Elle ne se vérifie qu’à condition que la sensibilité du capteur soit fixe (comme l’est celle d’un film argentique), or, avec un appareil numérique, on peut l’amplifier et la sensibilité est tout aussi déterminante pour la densité générale de l’image que la quantité de lumière qui atteint le capteur.

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