« Maîtriser le Canon EOS 550D » : limiter le bruit numérique
Publié le 4 novembre 2010 dans Actualités Livres par Hélène Pouchot
On sait que l’appréciation du bruit est subjective et sujette à débat entre les partisans des images “lisses” et ceux qui s’accommodent très bien de la structure du bruit monochromatique, ou encore ceux qui jouent du bruit chromatique comme d’un outil créatif à tendance pictorialiste. De ce fait, le bruit se prêtera davantage à certains sujets qu’à d’autres. L’amplitude de sa correction dans le boîtier ou en postproduction sera donc liée à la nature même de l’image, à son sujet et aux exigences de chacun.
Rééclaircir une photo implique systématiquement une augmentation du niveau de bruit. Sur cet exemple (qui, reconnaissons-le, frise la caricature), la sous-exposition de la première image a été rattrapée au développement. Sur un petit tirage, les défauts sont contenus (3e photo). En revanche, quand on agrandit et que l’on compare le rendu obtenu à celui d’une image correctement exposée (4e photo), les pertes sont clairement visibles.
Une mauvaise analyse conduit ainsi parfois à une appréciation erronée du besoin de correction, donc à une perte de temps – voire à une perte d’informations, de naturel et de détails, en cas de surcorrection. En effet, la grande majorité des outils (intégrés ou non au boîtier) opère une sorte de floutage local, qui peut s’accompagner d’une désaturation des ombres, avec plus ou moins de subtilité et d’efficacité. Ainsi “lissé” et moins “claquant”, le bruit est plus discret, mais cette correction se fait souvent au détriment du piqué et du rendu de certaines matières.
Pour déterminer si une correction est nécessaire, il faut donc évaluer et juger le bruit. Malheureusement, ses différentes origines rendent sa quantification très difficile. Les mesures “techniques” peuvent avoir un intérêt comparatif, mais elles ne remplaceront en aucun cas une appréciation visuelle, car nombre de variables modifient l’amplitude du bruit, sa fréquence, sa coloration…
L’expérience montre aussi que, si les algorithmes de correction sont assez fiables dans les zones d’aplats colorés (donc très efficaces sur des photos tests de chartes colorées), ils induisent des pertes souvent importantes dans les zones comportant de fins détails ou dans les flous, ce qui amène à relativiser leur efficacité, si ce n’est leur intérêt.