« Maîtriser le Canon EOS 550D » : limiter le bruit numérique
Publié le 4 novembre 2010 dans Actualités Livres par Hélène Pouchot
Ainsi, de nombreux photographes estiment-ils le bruit du 550D parfaitement acceptable jusqu’à 800 ou 1600 ISO et/ou en deçà d’un format de tirage A4, voire A3 ; ils invoquent (à raison) le fait que, pour une sensibilité donnée, le bruit demeure plus contenu que le grain des films argentiques auquel on l’assimile souvent. Pour certains, la restitution des fins détails et le “naturel” des images sont autrement plus importants que l’obtention d’un rendu lisse à haute sensibilité.
Dans le but de contenir au mieux ce que l’on estime souvent être un défaut, le 550D propose deux Fonctions personnalisées de réduction du bruit, qu’il soit dû :
- à l’échauffement du capteur (C.Fn-4 Réduct. bruit expo. longue), quand le temps de pose est supérieur à 1 s (voir mode d’emploi page 193) ;
- à l’amplification du signal (C.Fn-5 Réduct. bruit en ISO élevée) avec trois paliers de réglage d’intensité (voir mode d’emploi page 193).
Bruit de luminance et bruit de chrominance
On parle souvent du bruit mais, en réalité, il en existe plusieurs sortes qui se manifestent différemment sur les photos ; les principales sont le bruit de chrominance (ou bruit chromatique) et le bruit de luminance (ou bruit monochromatique).
Le bruit chromatique
C’est le plus gênant des deux et le plus facile à percevoir puisque, comme son nom l’indique, il est coloré. En général, il se manifeste par un moutonnement rouge, vert et bleu d’autant plus visible que la sensibilité est élevée, et s’avère très gênant, notamment sur les aplats colorés. Le bruit chromatique a tendance à réduire la densité des ombres (donc le contraste de l’image et sa saturation), voire à en dénaturer la couleur s’il est prononcé, mais il est assez facile à corriger (voir plus loin). Que la prise de vue ait été faite en RAW ou en JPEG, les méthodes de traitement diffèrent, mais les résultats obtenus sont très bons dans les deux cas.
Le premier détail de la charte ColorChecker (en haut) simule un niveau de bruit nul ; il servira de référence. Le deuxième (au milieu), issu d’une prise de vue “réelle”, montre l’impact du bruit chromatique non corrigé, et enfin le dernier (en bas), celui du bruit monochromatique. Ils ont été accentués pour que l’effet demeure visible ici.
Le bruit monochromatique
Il apparaît souvent en parallèle du bruit chromatique, mais il n’est pas coloré. Il se manifeste lui aussi par un moutonnement (“grain”) et est particulièrement présent dans les zones sombres ou sous-exposées. Sur les sensibilités élevées, il peut, selon les goûts, déranger ou au contraire donner à l’image une “matière” assez séduisante qui casse le côté “lisse”, voire “métallique”, que l’on reproche à la photo numérique. Le bruit monochromatique se trouve souvent amplifié par la chaleur et les longs temps de pose. Même si l’option ad hoc du boîtier contribue à sa réduction, il reste très difficile à supprimer. De nombreux logiciels proposent aussi de le corriger mais, comme il fait partie de la structure même de l’image, son traitement est périlleux et souvent accompagné d’une sensible perte de netteté des fins détails, voire, si la correction est trop forte, de l’apparition d’aplats inesthétiques.