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Linux pour les photographes – Première partie

Le revers de la médaille

Cette introduction au système Linux ne saurait être complète si elle n’abordait pas également certaines difficultés liées à la place qu’occupe aujourd’hui Linux parmi les autres systèmes d’exploitation.

Ces difficultés proviennent principalement et généralement de l’absence de pilotes pour certains matériels (cartes graphiques, imprimantes, webcams, scanner, sondes de calibrage d‘écran). Il est clair que les fabricants d‘équipements internes ou externes portent en premier lieu leurs efforts de développement vers les systèmes d’exploitation les plus répandus que sont Microsoft Windows et MacOS X. Malgré cela, les développeurs de la communauté Linux comblent petit à petit ces lacunes et les risques d’incompatibilités diminuent de jour en jour. De plus, certains fabricants, ayant compris l’enjeu économique que représente le libre, développent maintenant des pilotes pour l’environnement Linux. nVidia et AMD-ATI font partie de ceux-là, même si leur approche n’est pas totalement satisfaisante sur certains aspects (sur l’ouverture des sources, par exemple). Du côté des fabricants d’imprimantes et scanners, Epson et HP sont les plus actifs et proposent maintenant des pilotes permettant d’utiliser leur matériel. De toute façon, les live-CD sont là pour autoriser les tests préalables de compatibilité des matériels. À utiliser sans retenue dans ce contexte !

Tout n’est pas rose non plus du côté des logiciels…

Ici encore, les éditeurs tels que Adobe ne proposent pas de version de leur logiciel pour Linux. Et tous les fabricants d’appareils photos, allègrement, leur ont emboîté le pas. La raison est probablement la même que pour les fabricants d‘équipements qui préfèrent proposer leurs logiciels pour les systèmes d’exploitation les plus répandus. Mais le tableau n’est pas si noir que ça : il existe des solutions Linux natives qui présentent un réel intérêt pour le photographe, même si elles ne sont pas dans tous les cas aussi abouties que les standard dans ce domaine. De plus, comme nous l’avons vu plus haut, il existe des solutions pour faire fonctionner de manière satisfaisante les logiciels non-compatibles Linux.

Où trouver de l’aide en cas de problème ?

La communauté Linux est très active. Il existe de nombreux forums, dédiés à chaque distribution, ou chaque membre fera son possible pour trouver une solution au problème posé. Il faudra probablement “mettre les mains dans le cambouis” mais le jeu en vaut la chandelle !

En guise de conclusion

1) Le monde du libre est un état d’esprit. Certains s’y retrouveront, d’autres non.
2) Les principes fondateurs du logiciel libre sont mieux à même d’assurer une pérennité des outils mis à disposition en raison des choix d’ouverture et de transparence qui ont été faits.
3) Le logiciel libre permet de faire des économies substantielles et d’orienter ses investissements vers l’activité principale (voir encart “Comment faire des économies en utilisant un système d’exploitation Linux”).
4) Le passage au système d’exploitation Linux demande au début un effort intellectuel qui se verra récompensé par une meilleure maîtrise dans l’utilisation des outils. Les logiciels ne sont plus des “boîtes noires” et il est toujours possible de comprendre leur fonctionnement.

Comment faire des économies en utilisant un système d’exploitation Linux

  • Gratuité du système d’exploitation librement installable sur plusieurs ordinateurs (contre 90€ à 350€ pour Windows Vista (suivant la version) pour un seul ordinateur).
  • Gratuité des logiciels proposés dans la distribution et hors distribution.
  • Aucun anti-virus nécessaire – ce qui représente à la fois une économie financière (environ 70€ par an) et une économie des ressources de l’ordinateur (les anti-virus sont généralement très gourmands en mémoire et temps machine).
  • Les anciennes machines restent exploitables (à condition d’y installer la version adéquate). On peut ainsi soit retarder un investissement dans une nouvelle machine, voire même l’annuler, ce qui représente une économie potentielle d’environ 300€ par an.
  • En conclusion, on peut estimer une économie comprise entre 200€ et 500€ par an en utilisant un système d’exploitation Linux.

Livres conseillés sur ce sujet

21 commentaires “Linux pour les photographes – Première partie

  1. Merci beaucoup pour cette introduction a Linux. Il me tarde de lire la suite.
    Ma maigre experience dans le domaine s’est limitée à quelques essais a partir de CD ‘bootables’ mais je dois avouer que faute d’avoir pu installer ledriver de mon imprimante (HP), je suis revenu a windows. De plus, il me semble que GIMP ne peut pas traiter les images en 16 ou 32 bits ce qui peut etre dommage lors de certaines retouches …

  2. Bravo, très bonne introduction à Linux ! Utilisateur de Linux et photographe amateur, j’utilise presque exclusivement Linux pour tous mes traitements photos. J’ai hâte de découvrir la suite!

  3. collinox, je t’invite sincèrement à ré-essayer Linux. HP
    fait de réels efforts pour proposer des drivers pour ses matériels. Je suis persuadé qu’il existe une solution.

    Il est vrai que The Gimp ne prend pas en charge les images 16 bits. Mais The Gimp n’est pas le seul logiciel de retouche disponible. À découvrir dans la suite !

  4. Très intéressant en effet ! Je vais me pencher sur le sujet, autant pour sa philiosophie que pour l’opportunité à retarder le changement de mon ordinateur « vieux » de 4 ans ! Je préfère en effet investir dans le matériel photo…

  5. très bonne initiative, david….bienvenue dans le monde linux. Ubuntu est une très bonne distribution si je peux me permettre…

  6. « Ces deux ambassadeurs du logiciel libre que représentent Firefox et Thunderbird ne sont que la partie immergée de l’iceberg »
    Vous avez dû vouloir dire émergée je pense 😉

    Autre coquille : « désigne une forme de licence qui permet de [le] libre partage d’un logiciel »

    Sinon c’est farpait 😉
    J’imprime et je fais lire sans restrictions autour de moi !!!

  7. Cyberic, merci pour le signalement des coquilles.
    J’en ai vu d’autres aussi, je vais corriger.

    Merci beaucoup pour vos encouragements !

  8. Je modère mon enthousiasme précédent : après avoir téléchargé et gravé le live CD d’OpenSuse 10.3, impossible de l’amorcer sur mon ordi (un portable compaq Presario 2100, l’amorçage bloque sur une étape « creating nodes »), et sur 2 autres (un portable et un fixe).
    Me revoilà avec mes idées « Linux pour les informaticiens… »

  9. Absolument génial. Ayant déjà essayé ubuntu, j’ai regretté de ne pas avoir de trouvé de solution satisfaisante pour la calibration au moyen d’une sonde, ni de logiciel équivalent à Lightroom. J’espère pouvoir un jour y passer définitivement.
    J’attends avec grande impatience la suite de votre article.

  10. Bien vu les amis, j’ai pu tester Ubuntu sur Live CD, et tester Bibble Pro dessus, qui m’a l’air de respirer par rapport à ma version windows… Vivement la suite de l’article !

  11. Linuxien depuis 1996, et photographe amateur j’ai egalement hate de voir la suite de cette série d’article. Je teins d’ailleurs à remercier ici Mr Volker qui m’a fait découvrir Lightzone, et depuis j’ai retrouve le gout de la chambre noir, car il faut bien l’avouer, GIMP n’est pas à la hauteur, bien qu’il soit très performant.

  12. Merci Cybereric pour nous rappeler LightZone.
    Mais il n’a jamais été oublié : Volker a déjà publié ici-même 5 articles ayant rapport de près ou de loin avec LightZone.

  13. Depuis peu, j’utilise une nouvelle façon de faire cohabiter le monde de Linux et celui de Windows : la virtualisation. VirtualBox (gratuit, mais pas tout-à-fait libre) me permet de faire tourner une machine Linux virtuelle dans mon Windows ou inversement. Plus de problèmes de drivers, de dual-boot. Plus besoin de renoncer aux périphériques ou aux logiciels qui ne connaissent que le système Microsoft.

  14. Bonne initiative.
    Linux a vraiment progressé ces dernières années sur la facilité d’installation et sur le support des périphériques. Et quand ce n’est pas automatique, ça reste possible : un logiciel comme TurboPrint permet, par exemple de supporter les « anciennes » imprimantes Canon.
    Digikam est ce qui se rapproche le plus de Lightroom mais il y aura bientôt BlueMarine (http://bluemarine.tidalwave.it/).

  15. J’ai découvert il n’y a pas longtemps Bibble qui est la solution équivalente à Lightroom la plus aboutie sous linux d’après mes petites recherches (qui ont suivit le premier article du site). Parce que Lightzone, je le trouve trop lent, pas très pratique (nécessité de passer par une fenêtre edit), en anglais et en version bêta. Bluemarine, je n’y crois pas trop car il est développé en java (bpc plus lent qu’une version dédiée et dans son état d’avancement actuel, il est bien entendu inutilisable pour un professionnel.

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