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Linux pour les photographes – Première partie

Les différentes manières d’essayer et d’installer Linux

La communauté Linux a compris depuis relativement peu de temps (ce qui peut paraître évident aujourd’hui ne s’est, en réalité, pas fait sans mal) qu’un effort considérable devait être entrepris afin de rendre l’installation d’un système Linux aussi simple que celle de Windows ou MacOS X. Ce ne fût pas toujours le cas, loin s’en faut. Il n’y a pas si longtemps, l’installation d’un tel système représentait une aventure au cours de laquelle beaucoup se sont cassé les dents.

Il convenait donc de réagir afin de rendre les choses plus simples et plus accessibles : sur la base des principes d’ouverture et de réciprocité, les développeurs se sont penchés sur l’amélioration de l’installation des différentes distributions et proposent aujourd’hui des solutions originales permettant de s’initier à ce système d’exploitation. Parmi les plus significatives, on peut citer :

  • le “Live-CD” : la distribution est contenue sur un CD-Rom de 650 Mo. Ce CD-Rom est amorçable, c’est-à-dire que l’ordinateur peut démarrer et fonctionner sur ce CD-Rom sans que le système d’exploitation préalablement existant ne soit modifié en aucune manière. Les données constituant ce CD-Rom sont librement téléchargeables sur Internet. Il est également possible d’obtenir gratuitement (les frais de port et le coût du CD peuvent être parfois facturés quelques euros) un CD-Rom amorçable sur simple demande. Cette solution non-destructive permet de tester telle ou telle distribution dans ses différents aspects (interface graphique, reconnaissance du matériel, connectivité internet, etc). Elle présente toutefois un inconvénient lié au fait que la réactivité du système dépend de la vitesse d’accès aux données présentes sur le CD-Rom, qui est beaucoup moins élevée qu’avec un disque dur. Cette méthode convient donc bien à une première prise de contact avec le nouveau système d’exploitation mais ne peut être envisagée dans une utilisation plus intensive. (A noter que le CD-Rom n’est pas le seul support possible pour une utilisation non-destructive. On peut également utiliser un Live-DVD-Rom qui contient plus de données. A l’inverse, certaines distributions, sont si petites – mais plus spartiates ! – qu’elles peuvent tenir sur une simple clé mémoire USB ne dépassant pas 50 MOctets – Damn Small Linux, par exemple.)
  • Le “dual-boot” : lorsque l’on décide d’aller plus loin, c’est-à-dire d’installer la distribution sur son disque dur (ce qui est parfaitement faisable à partir du Live-CD décrit précédemment – nul besoin de retélécharger autre chose), l’installation peut se faire en préservant le système d’exploitation préalablement existant. C’est au moment du démarrage de l’ordinateur que l’on décidera d’aller sur Windows ou sur Linux. Ainsi, on peut parfaitement faire fonctionner Linux dans un environnement optimal tout en continuant à pouvoir accéder à son ancien système d’exploitation si nécessaire.

A noter que le système Linux permet d’accéder aux partitions Windows ou Mac sans aucune difficulté. Il est ainsi possible d’accéder à ses documents depuis Linux et de continuer à les utiliser depuis cet environnement.

  • La machine virtuelle : lorsque l’on est allé encore plus loin, c’est-à-dire quand on a totalement migré vers un système Linux mais que l’on veut utiliser un logiciel qui ne fonctionne que dans un environnement Windows, il est possible d’installer Windows et le logiciel dans une machine virtuelle fonctionnant sous Linux (il s’agit de reproduire l’environnement matériel d’un ordinateur de manière logicielle). Ici, nul besoin de choisir le système d’exploitation au démarrage du PC. Il suffit de lancer la machine virtuelle dans Linux et sans avoir à quitter Linux. Parmi les principaux logiciels de machine virtuelle, on peut citer VMware , VirtualBox , Parallels ou encore Qemu .
  • La couche de compatibilité : cette notion ne correspond ni à l‘émulation ni à la machine virtuelle. Il n’est pas nécessaire de posséder Windows pour que cela fonctionne. Dans ce cas, on cherchera à fournir au logiciel fonctionnant nativement sous Windows l’environnement logiciel dont il a besoin (la structure des fichiers, la base de registre, les bibliothèques, etc). Le plus connu des logiciel qui permet cela est Wine . Grâce à Wine installé sur Linux, on peut faire fonctionner Adobe Photoshop CS2 (à condition de disposer d’une licence de Photoshop, bien entendu) sans pratiquement aucun problème.

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21 commentaires “Linux pour les photographes – Première partie

  1. Merci beaucoup pour cette introduction a Linux. Il me tarde de lire la suite.
    Ma maigre experience dans le domaine s’est limitée à quelques essais a partir de CD ‘bootables’ mais je dois avouer que faute d’avoir pu installer ledriver de mon imprimante (HP), je suis revenu a windows. De plus, il me semble que GIMP ne peut pas traiter les images en 16 ou 32 bits ce qui peut etre dommage lors de certaines retouches …

  2. Bravo, très bonne introduction à Linux ! Utilisateur de Linux et photographe amateur, j’utilise presque exclusivement Linux pour tous mes traitements photos. J’ai hâte de découvrir la suite!

  3. collinox, je t’invite sincèrement à ré-essayer Linux. HP
    fait de réels efforts pour proposer des drivers pour ses matériels. Je suis persuadé qu’il existe une solution.

    Il est vrai que The Gimp ne prend pas en charge les images 16 bits. Mais The Gimp n’est pas le seul logiciel de retouche disponible. À découvrir dans la suite !

  4. Très intéressant en effet ! Je vais me pencher sur le sujet, autant pour sa philiosophie que pour l’opportunité à retarder le changement de mon ordinateur « vieux » de 4 ans ! Je préfère en effet investir dans le matériel photo…

  5. très bonne initiative, david….bienvenue dans le monde linux. Ubuntu est une très bonne distribution si je peux me permettre…

  6. « Ces deux ambassadeurs du logiciel libre que représentent Firefox et Thunderbird ne sont que la partie immergée de l’iceberg »
    Vous avez dû vouloir dire émergée je pense 😉

    Autre coquille : « désigne une forme de licence qui permet de [le] libre partage d’un logiciel »

    Sinon c’est farpait 😉
    J’imprime et je fais lire sans restrictions autour de moi !!!

  7. Cyberic, merci pour le signalement des coquilles.
    J’en ai vu d’autres aussi, je vais corriger.

    Merci beaucoup pour vos encouragements !

  8. Je modère mon enthousiasme précédent : après avoir téléchargé et gravé le live CD d’OpenSuse 10.3, impossible de l’amorcer sur mon ordi (un portable compaq Presario 2100, l’amorçage bloque sur une étape « creating nodes »), et sur 2 autres (un portable et un fixe).
    Me revoilà avec mes idées « Linux pour les informaticiens… »

  9. Absolument génial. Ayant déjà essayé ubuntu, j’ai regretté de ne pas avoir de trouvé de solution satisfaisante pour la calibration au moyen d’une sonde, ni de logiciel équivalent à Lightroom. J’espère pouvoir un jour y passer définitivement.
    J’attends avec grande impatience la suite de votre article.

  10. Bien vu les amis, j’ai pu tester Ubuntu sur Live CD, et tester Bibble Pro dessus, qui m’a l’air de respirer par rapport à ma version windows… Vivement la suite de l’article !

  11. Linuxien depuis 1996, et photographe amateur j’ai egalement hate de voir la suite de cette série d’article. Je teins d’ailleurs à remercier ici Mr Volker qui m’a fait découvrir Lightzone, et depuis j’ai retrouve le gout de la chambre noir, car il faut bien l’avouer, GIMP n’est pas à la hauteur, bien qu’il soit très performant.

  12. Merci Cybereric pour nous rappeler LightZone.
    Mais il n’a jamais été oublié : Volker a déjà publié ici-même 5 articles ayant rapport de près ou de loin avec LightZone.

  13. Depuis peu, j’utilise une nouvelle façon de faire cohabiter le monde de Linux et celui de Windows : la virtualisation. VirtualBox (gratuit, mais pas tout-à-fait libre) me permet de faire tourner une machine Linux virtuelle dans mon Windows ou inversement. Plus de problèmes de drivers, de dual-boot. Plus besoin de renoncer aux périphériques ou aux logiciels qui ne connaissent que le système Microsoft.

  14. Bonne initiative.
    Linux a vraiment progressé ces dernières années sur la facilité d’installation et sur le support des périphériques. Et quand ce n’est pas automatique, ça reste possible : un logiciel comme TurboPrint permet, par exemple de supporter les « anciennes » imprimantes Canon.
    Digikam est ce qui se rapproche le plus de Lightroom mais il y aura bientôt BlueMarine (http://bluemarine.tidalwave.it/).

  15. J’ai découvert il n’y a pas longtemps Bibble qui est la solution équivalente à Lightroom la plus aboutie sous linux d’après mes petites recherches (qui ont suivit le premier article du site). Parce que Lightzone, je le trouve trop lent, pas très pratique (nécessité de passer par une fenêtre edit), en anglais et en version bêta. Bluemarine, je n’y crois pas trop car il est développé en java (bpc plus lent qu’une version dédiée et dans son état d’avancement actuel, il est bien entendu inutilisable pour un professionnel.

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