Linux pour les photographes – Deuxième partie
Publié le 29 mars 2008 dans Articles et dossiers par François-Xavier Belloir
Autres fonctionnalités de F-Spot
- Mode Plein écran et Diaporama. Le mode plein écran est bien adapté à l’examen rapide (dans un objectif de tri et comparaison de “rush”, par exemple) des photos importées au catalogue. Le mode Diaporama le complète favorablement en ce qu’il affiche les photos préalablement sélectionnées sous forme de diaporama. Bien qu’assez simples, les effets (enchaînements) disponibles sont plutôt efficaces.
- *Fonctions de recherche.*F-Spot est doté de fonctions de recherche élémentaires. On peut effectuer un tri suivant l’étiquette, la date et la date d’importation d’une photo. Il faut reconnaitre que c’est très limité et l’on peut regretter de ne pouvoir bénéficier d’une fonction de recherche fondée sur les métadonnées.
- Fonctions de retouche. Là encore, F-Spot reste assez élémentaire. On peut s’interroger sur l’intérêt d’incorporer des fonctions de retouche, même restreintes, dans une application destinée à l’organisation des photos. Il eut été préférable de porter les efforts de développement sur d’autres fonctionnalités. Voici les fonctions destinées aux fichiers JPEG : recadrage, ajustement des couleurs (Saturation, Teinte, Exposition, Luminosité, Contraste et Balance des blancs), puis d’autres pour corriger les yeux rouges, convertir une photo en noir & blanc et en tons sépia. N’oublions pas non plus l’outil Redressement, une fonction anecdotique nommée “Flou artistique” et enfin un ajustement automatique des couleurs.
- Extensions. F-Spot possède la possibilité d’ajouter des fonctions supplémentaires par l’intermédiaire d’extensions disponible en téléchargement. Pour cela, il faut cliquer sur le menu Modifier>Extensions. Une fenêtre présentant la liste des extensions disponibles est alors affichée. L’extension “Fspot.DevelopInUFraw” permet de lancer directement UFRAw sans quitter F-Spot. L’extension “Fspot.SendToBibbleWorkQueue” (qui n’apparait pas sur la capture d‘écran ci-dessous et n’est disponible qu’avec les versions 0.4.1 de F-Spot et supérieures) permet, quant à elle, d’envoyer un ou plusieurs fichiers photo (RAW ou non) directement vers Bibble Pro en bénéficiant du “versionning”.
A noter également toutes les extensions offrant divers outils d’exportation, telles que la création d’un photo-CD ou d’un diaporama sur DVD, l’exportation d’une photo vers Flickr, PicasaWeb ou encore SmugMug, et celle d’une photo vers une galerie Web, au format “Gallery Menalto” ou “Original”. Les extensions proposent de redimensionner les photos afin de les adapter aux besoins spécifiques de chaque galerie Web. Les métadonnées peuvent être également incluses ou non lors de l’export. L’extension “Fspot.Sync.Metadata” permet d‘écrire les métadonnées dans les fichiers photo même si l’option “Ecrire les métadonnées sur le fichier” du menu Modifier>Préférences n’avait pas été activée. Les extensions sont proposées par des développeurs indépendants et permettent d’enrichir les fonctionnalités de F-Spot.
- Gestion des couleurs. Bien que F-Spot possède la dépendance “lcms – Little Color Management System”, nous n’avons pas pu dénicher de boîte de dialogue permettant de modifier les paramètres de gestion des couleurs.
- Gestion des doublons. Cette fonction disponible dans F-Spot souffre encore de petits dysfonctionnements : les doublons ne sont pas toujours détectés lors de l’importation. Pour y remédier, il suffit de supprimer manuellement la photo excédentaire.
F-Spot est disponible pour Ubuntu (et dérivés), Fedora Core et Gentoo. Suivant la distribution, il est installé par défaut ou facile à ajouter. Il est également disponible pour les autres distributions à condition de l’installer séparément. Vous ne trouverez pas toujours la version la plus récente, mais vous pourrez compiler la dernière version à partir des sources mises à disposition.
Conclusion
F-Spot est une application libre et gratuite destinée à la gestion des photos numériques sous Linux, parfaitement intégré à l’environnement de bureau Gnome. Simple et efficace, le programme possède les fonctions essentielles d’organisation et répond parfaitement aux exigences d’un photographe amateur éclairé. Toutefois, nous émettons quelques réserves quant à l’utilisation de F-Spot dans un cadre professionnel : outre l’existence de quelques petits bogues, il n’est pas encore possible de modifier ou d‘éditer librement l’ensemble des métadonnées IPTC.
Nous apprécions le fait de pouvoir lancer des logiciels d’images à partir de F-Spot et de bénéficier ainsi de différentes versions d’une même photo ainsi que de pouvoir écrire, dans les métadonnées (sauf fichiers RAW) des commentaires, étiquettes et notes. En revanche, nous déplorons l’absence d’une fonction de recherche plus élaborée et surtout l’absence d’une gestion des couleurs cohérente.
F-Spot est une application prometteuse et en plein développement, qui offre aux utilisateurs de Linux une alternative crédible aux logiciels payants (Photoshop Elements, Expression Media, StudioLine PhotoClassic…) des univers Windows et MacOS X.
F-spot c’est pas du natif, ça fonctionne avec Mono la VM .Net Open Source.
Nous avons qualifié de « natif » les applications directement disponibles dans les dépôts des distributions, par opposition avec les applications comme Photoshop, LightRoom, etc qui ne disposent pas de versions directement installables/utilisables autrement que par Wine ou une machine virtuelle.
C’est dans ce sens que nous avons utilisé le qualificatif « natif ».
Je cite:
« Distinguons entre les logiciels qui fonctionnent nativement sous Linux et ceux fonctionnant dans une machine virtuelle ou grâce à une couche de compatibilité logicielle. »
Donc F-spot n’a rien à faire dans les « nativement sous Linux ».
Cela dit, bon article par ailleurs, c’est rare qu’on parle de Linux, alors bravo pour cette initiative.
On peut argumenter si l’utilisation du FrameWork Mono est une bonne chose ou pas — Il y a déjà suffisamment de ‘trolls’ à ce sujet dans les forums informatiques.
Mais quoi qu’il en soit, ce n’est pas une VM, mais une implémentation *native* compatible au standard ECMA qui décrit .NET et qui est distribuée sous licences libres (GPL/LGPL/MIT)
F-Spot et tout ses composants sont bien des applicatifs natifs Linux.
Heu désolé Amedee,
Bien évidemment le runtime .Net est écrit en natif, faut bien qu’il s’exécute sur quelque chose, c’est exactement pareil pour Java.
Et .Net comme Java sont des machines virtuelles. F-spot est écrit en C# et a besoin du runtime Mono pour s’exécuter, c’est pas vraiment la définition d’un programme natif (écrit en C/C++ et compilé pour une plateforme particulière).
Mais bon on va pas épiloguer.
François ce que tu appelles « Machine virtuelle » (VMWare, VirtualBox…) c’est un logiciel de virtualisation, rien à voir avec une VM type Java/.Net.
Et Wine est juste une implémentation libre des APIs Win32 de Windows, pas une VM.
On va pas passer l’année là dessus, alors bon courage pour les articles à suivre et encore bravo.
Merci pour vos encouragements !
Néanmoins, restons simple dans ce contexte de photographie : F-Spot s’installe directement dans un environnement Linux, sans passer par VirtualBox (par exemple) ou Wine.
Ce que j’appelle « natif » (peut être à tort pour les puristes), est destiné aux photographes qui nous lisent et se veut être synonyme de « simplicité d’installation ».
Je crois, hélas, que cegenre de débat purement technique, risque plus d’effrayer le curieux de Linux que l’inverse.
Je confirme, je suis photogrphe, pas informaticien. Suite au premier article, et ne me servant de mon ordinateur que pour la photo et internet, je suis passé intégralement sous Ubuntu, exit windows. Passé quelques déboires de démarrage vite résolus grâce au forum très dynamique, je m’y retrouve. Et j’attends donc la suite avec impatience.
J’espère qu’il y aura un article sur Bibble 🙂
C’est vraiment une bonne idée de parler de Linux pour la photographie.