Linux pour les photographes – Cinquième partie
Publié le 11 mai 2008 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Le site Web de Dave Coffin surprend à plus d’un titre : d’une part son auteur ne semble guère accorder de l’importance à sa mise en forme et d’autre part il y expose une des autres cordes à son arc : Dave milite en fait pour l’Espéranto, langue « universelle ». L’auteur du site est une des personnalités les plus importantes et influentes d’un phénomène ayant pris de l’ampleur ces derniers temps : le format, ou plutôt les formats, RAW.
DCRAW – l’ange gardien du format RAW
Le site Web de Dave Coffin surprend à plus d’un titre : d’une part son auteur ne semble guère accorder de l’importance à sa mise en forme et d’autre part il y expose une des autres cordes à son arc : Dave milite en fait pour l’Espéranto, langue « universelle ». L’auteur du site est une des personnalités les plus importantes et influentes d’un phénomène ayant pris de l’ampleur ces derniers temps : le format, ou plutôt les formats, RAW – puisque ceux-ci ne cessent d’augmenter en nombre au fur et à mesure de la sortie de nouveaux appareils reflex numériques. Dave est l’origine de DCRAW, logiciel écrit en ANSI C, capable de décrypter tous les formats RAW existants et de fonctionner sur tous les ordinateurs, peu importe le système d’exploitation qui y est installé !
DCRAW possède une interface en ligne de commande – dépourvu d’interface graphique, vous développez vos fichiers RAW « en aveugle », puisque ni les aperçus avant/après, ni les corrections sont affichées par le logiciel.
La liste des logiciels qui reprennent une partie ou l’intégralité du code source de DCRAW se lit comme un « who is who » des logiciels de développement RAW : mis à part d’applications gratuites et/ou « open source » (RawStudio, RAW Therapee , UFRaw, IrfanView, F-Spot, Digikam, Picasa etc.) on trouve un grand nombre de logiciels commerciaux : ACDSee, Breeze Browser, Camera Raw, Lightroom, LightZone, Raw Developer, RawMagick, RawShooter et SilverFast DC Pro bénéficient (ou ont bénéficié) des algorithmes élaborés par ce programmeur aussi prolifique que solitaire.
Tulipe, Canon EOS 40D, EF 100 mm f/2.8 Macro, photo développée avec DCRAW
Certes, DCRAW est aux antipodes de ce qu’on pourrait considérer comme un logiciel de développement RAW confortable : au lieu de donner un « feedback » immédiat et visuel des réglages appliqués, il n’en propose que des options mystérieuses et il faut développer une image plusieurs fois de suite pour comparer certains réglages et pour en choisir le plus approprié.
Annecy, Canon EOS 40D, EF 17-40 mm f/4 L USM, photo développée avec DCRAW
Mais DCRAW est idéal pour mieux comprendre les paramètres essentiels au développement d’un fichier RAW et pour mener des tests comparatifs entre plusieurs algorithmes de dématriçage. Il est également possible d’en extraire une image ayant subie ni dématriçage ni attribution d’un profil couleur ni correction du gamma : un véritable fichier RAW qui correspond à ce que produit votre appareil !
j’attend avec impatience les articles sur bibble, lz, rawtherapee, ufraw….(rawstudio peut être ?)
Bravo pour cette série d’article très intéressants !
Merci pour cette article qui m’a permis d’utiliser directement dcraw sans passer le sous-traitement qui peut être effectué par les divers logiciels utilisant cette « routine » de dématriçage.
La question que je me pose est la suivante : si je modifie à la prise de vue l’exposition (en sur-exposant ou sous-exposant), appliquer directement sur le fichier raw la « routine » dcraw conserve-t-il cette modification ou l’exposition est-elle directement remise à zéro ?
Merci d’avance.
Le fichier RAW produit dépend des paramètres de prise de vue, tels que vitesse, ouverture et sensibilité (ce sont d’ailleurs les seuls – contraste, netteté, saturation, etc n’affectent pas le RAW).
Un fichier RAW étant un fichier RAW, il garde toute ses caractéristiques de départ, quel que soit le logiciel de dématriçage utilisé, y compris dcraw.
Par contre, il se peut qu’un fichier complémentaire soit créé lors du dématriçage, ce fichier contenant les réglages appliqués lors du dématriçage (fichier .xmp, .bib ou autre, fonction du logiciel utilisé).
Un article intéressant, mais il aurait été plus judicieux de l’intitulé « Un logiciel libre pour développer ses fichiers RAW » plutôt « Linux pour les photographes – 5eme partie », étant donné qu’environ 3/4 de l’article se passe sous Windows, parle de la version Windows de DCRaw, utilise Photoshop pour faire des comparaisons d’images, etc.. On a l’impression que le « Linux » était un prétexte pour parler de dcraw (excellent au demeurant), sans pour autant l’utiliser sous Linux.
Exact – néanmoins, tout a été dit dans le texte, sur le haut de la page 2 😉
Comment se fait-il que dans une série intitulée « linux pour les photographes », on trouve « pour installer dcraw, copier le fichier dcraw.exe » (ie une installation windows)…
Pinaillage pinaillage 🙂 Mais bons articles néanmoins…
@glopglop : oui, pinaillage, comme vous dites, puisque tout a été dit dans mon précédent commentaire 🙂 Je joindrai à mon prochain article (en cours d’écriture…) des captures d’écran Linux, juré et craché:-))
Vous trouvez que les fichiers traités dans dcraw présentent plus de bruit que ceux traités dans Adobe Camera Raw. dcraw a une option (paramètre -n) de débruitage utilisant un algorithme à base d’ondelettes que je trouve pour ma part très efficace. L’avez-vous essayé, et qu’en pensez vous ?
Effectivement, l’algorithme à base d’ondelettes, je l’ai testé un peu, mais puisque je le trouve plutôt délicat à doser (aucun aperçu visuel…), je l’ai vite écarté. Par ailleurs, UFRaw l’utilise aussi et je trouve qu’il est très difficile de trouver un réglage qui réduit le bruit tout en préservant les petits détails. Je serais donc intéressé par un petit retour d’expérience de votre part !
C’est clair qu’entre dcraw qui n’offre aucun aperçu visuel, et UFRaw qui ne permet l’aperçu qu’à un zoom maximum de 50%, il n’est guère pour l’instant envisageable d’utiliser l’algorithme à base d’ondelettes pour fignoler aux petits oignons une image individuelle…
Je l’utilise plutôt dans une approche « traitement de masse », pour atténuer légèrement le bruit de ma production « de base » sans trop perdre de détails.
J’applique via un script une valeur proportionnelle à la valeur d’ISO du fichier : avec un Nikon D60, -n 150 pour 400 ISO, -n 300 pour 800 ISO…
A ces niveaux, je trouve que le bruit dans les ombres est réduit de manière significative, et ce sans pratiquement perdre dans les détails.
Je vois que pas mal de personnes utilisent comme valeur de seuil pour la réduction de bruit par ondelettes la valeur ISO divisée par 8, soit -n 100 pour 800 ISO.
Je vais un peu plus expérimenter pour me faire une idée.