Le traitement du bruit avec Lightroom 3
Publié le 8 septembre 2010 dans Articles et dossiers par Gilles Theophile
La correction du bruit de chrominance fait appel à deux outils : Couleur et Contraste. Le curseur Couleur permet d’atténuer ou de supprimer le bruit se manifestant sous forme de grain ou d’amas verts et magenta. La valeur par défaut est de 25 pour les fichiers RAW, et 0 pour les autres. Si on place le curseur à la valeur 0, aucune correction n’est appliquée ; au-delà de 25, la correction est de plus en plus agressive, avec des risques de dérive des couleurs. Notez, sur la figure ci-dessous, l’efficacité de l’outil dans les mèches de cheveux.
Le curseur Détail permet de maîtriser les dérives et les pertes de couleurs au niveau des contours, dans le cas d’images très bruitées. La valeur par défaut est de 50 ; en allant vers 100, les couleurs des contours sont préservées, mais des pixels colorés apparaissent. Près de 0, les taches disparaissent, au détriment des couleurs de contours. Ci-dessous, le curseur est à zéro pour l’image de gauche, avec un résultat propre mais des couleurs lissées et, à droite, le curseur est à 100, produisant des taches colorées mais conservant bien plus de nuances dans les détails de l’iris, des paupières ou des cernes.
Conclusion
Le traitement du bruit dans Lightroom 3 est d’une efficacité redoutable, l’un des meilleurs du marché. De plus, les corrections étant entièrement réversibles et se produisant lors du dématriçage, les résultats obtenus permettent de se passer totalement d’outils tiers disponibles sous forme d’éditeurs externes, et qui présentent l’inconvénient de briser le flux de production RAW.
Il n’y a pas de règle précise quant à la meilleure façon de corriger le bruit d’une image. Tout dépend de son contenu et de l’appréciation très subjective de l’utilisateur. Nous vous invitons donc à suivre les étapes de cet exercice, et à les expérimenter sur le plus grand nombre d’images possibles.
Dernier petit conseil : corrigez le bruit le plus en amont du flux de travail, et toujours avant la phase d’accentuation de la netteté.
Cet article est extrait d’un livre à paraître le 7 octobre, aux éditions Eyrolles, “Lightroom 3 par la pratique”, 224 pages, 25 € (le livre comporte 50 exercices expliqués pas à pas + les fichiers des exercices sur un DVD-Rom offert avec l’ouvrage).
LR3 est certainement l’un des meilleurs logiciels d’élimination de bruit, mais je n’arrive pas à aimer son rendu pour autant. Il est trop homogène, trop numérique, trop clean (si j’ose dire). Je lui préfère celui d’Aperture 3 qui, certes, conserve un peu plus de bruit, mais ce dernier à un rendu beaucoup plus « pellicule », ce que j’aime. Une fois la photo imprimée, ça fait une réelle différence, et la fonction d’ajout de grain de LR3, quoiqu’une bonne idée, ne permet pas de rivaliser avec AP3, selon moi. J’ai fait quelques tests à l’aveugle avec un de mes collègues, un photographe qui utilise toujours de la pellicule, il a toujours préféré le rendu d’AP3, or j’avais tout fait pour rendre les deux aussi proches que possible.
Bon, cela demeure très subjectif, d’autres préféreront certainement le rendu plus lisse de LR3 (les photographes de mode en particulier). Je trouve également qu’il restitue moins bien les détails dans les ombres et qu’il génère un espèce de flou global très léger pour aider la suppression du bruit. C’est subtil, mais ça se voit très bien quand je compare des photos traitées dans LR3 et AP3 (testé avec : Canon 7D, 5D, 1DMK IV; Leica M9; Nikon D90, D700 et D3; oui je travaille dans un magasin de photographie). Quand on imprime en 8×10″ et plus, c’est assez évident, et sur l’écran à 100% je n’en parle même pas. Encore une fois, ce n’est pas forcément un défaut, ça dépend du rendu que l’on recherche.
Néanmoins, je suis heureux que cet excellent outil continue de s’améliorer, ça fait plaisir. Et je reconnais que la correction intégrée de la distorsion et de la perspective sont des plus sympa de LR3 par rapport à Aperture 3. Je préfère le résultat que j’obtiens avec le plug-in PTLens, mais le flux de travail est mieux sur LR3 de ce côté-là (mais je gagne quand même du temps sur AP3, du fait de son organisation sur tout le reste, de mon point de vue bien sûr).
Je ne comprends pas , dès lors que l’ensemble des ajustements faits sous LR3 est non destructif, pourquoi l’ordre des corrections intervient ?
Dès lors pourquoi conseiller de faire le traitement du bruit avant l’accentuation (la netteté) ?
J’en profite pour vous encourager.
Le traitement non-destructif n’a jamais voulu dire qu’on pouvait travailler dans le désordre.
Le simple bon sens veut qu’on corrige le bruit avant l’accentuation, et que si cette dernière a un effet négatif sur le bruit, on peut toujours modifier les réglages.
D’autre part, l’accentuation doit tenir compte de la destination et des caractéristiques de l’image finale.
En ce qui me concerne, je travaille toujours dans le même ordre : recadrage, balance des blancs, luminosité, contraste, saturation, accentuation. Je corrige rarement le bruit.
Merci pour votre réponse 🙂
savez vous si camera raw 6.1 de photoshop eléments 9 est aussi performant dans la réduction du bruit sans perte de détails, des images faites à haute sensibilité que celui de Lightroom 3 ?
@bernut : Camera Raw dans PSE 9 ne possède malheureusement que deux curseurs basiques qui réduisent respectivement le bruit de luminance et de chrominance. Et si Le plug-in sait afficher les modifications appliquées dans le Processus 2010, il ne sait pas les modifier. Bref, Camera Raw 6 associé à PSE9 utilise encore les routines de développement de la version précédente (ACR 5.x), pour bénéficier des performances de Lightroom 3, il vous faudra investir dans Photoshop CS5
OK. J’ai eu l’occasion d’utiliser CS3, et il me semble que le plug camera raw 6.1 de PSE , même limité par rapport à celui de LR3 ou CS5, est supérieur pour le traitement du bruit haute sensibilité que camera raw 4.5 de CS3, mais c’est peut être une impression subjective.