Le Photographe — une épopée (presque) centenaire s’achève
Publié le 25 juin 2009 dans Actualités par Volker Gilbert
Le Photographe est mort – bien que le Blog de la rédaction de l’honorable magazine photo semble indiquer le contraire, son futur s’annonce particulièrement morose. L’éditeur de presse Mondadori France, frappé par la crise, vise en effet à recentrer ses activités sur des titres « à large diffusion et à fort potentiel » et lâche du lest : hormis Le Photographe, Camera Video & Multimédia et ADDX cessent leurs activités.
Le Photographe est mort – bien que le Blog de la rédaction de l’honorable magazine photo semble indiquer le contraire, son futur s’annonce particulièrement morose. L’éditeur de presse Mondadori France, frappé par la crise, vise en effet à recentrer ses activités sur des titres « à large diffusion et à fort potentiel » et lâche du lest : hormis Le Photographe, Camera Video & Multimédia et ADDX cessent leurs activités.
Est-ce bien l’ultime numéro?
Très apprécié pour son esprit critique, son indépendance et surtout la pertinence des articles y figurant, Le Photographe a été une source d’information incontournable pour les photographes professionnels et amateurs passionnés, et ce, depuis presque cent ans. Cette nouvelle arrive par ailleurs au même moment que le numéro d’été du magazine (no.1675…), dans lequel vous ne trouverez aucun indice quant au triste sort que les stratèges financiers du groupe ont réservé au magazine et à son équipe. Voici leur message :
“
Chers lecteurs, chers amis photographes,
Dans le cadre d’un vaste plan de restructuration de son activité, l’éditeur Mondadori a pris la décision de suspendre la parution du magazine Le Photographe.
Au-delà de motifs économiques attendus en cette période difficile, l’arrêt du Photographe, avec Camera Vidéo & Multimédia et ADDX, correspond à une volonté stratégique du groupe de recentrer ses activités sur des titres à large diffusion et à fort potentiel.
Toute l’équipe de rédaction partage avec vous la tristesse et la frustration de voir s’éteindre un titre qui au fil du temps, et sur une durée de presque cent ans, s’est imposé comme une référence en terme de diversité et de qualité d’information, grâce à des contributeurs reconnus pour leur expertise et leur finesse d’analyse.
La suspension de parution étant intervenue après l’impression de notre numéro d’été et prenant effet immédiatement, nous n’avons pu et n’aurons pas l’occasion de publier cette information dans nos colonnes. Le numéro 1675 qui sera en kiosque dès demain sera donc le dernier Photographe édité par Mondadori.
Les messages de soutien nous sont déjà parvenus en nombre. À nos yeux, ils suffisent à prouver la place importante que tient ce magazine au sein de la profession et la grande estime dont il jouit auprès de ses lecteurs. Cela nous encourage à ne pas admettre aussi rapidement ce que d’aucuns présentent comme une fatalité économique.
“
Pour soutenir la rédaction du magazine.
🙁
Alors là, c’est vraiment le gros coup de déprime…
Ce n’est pas possible qu’un magazine comme Le Photographe s’arrête ainsi. Ce n’est pas possible.
Il est certain que Mondadori doit gagner plus d’argent avec Closer ou Top Santé, mais la rentabilité à court terme ne doit pas être ce qui guide ce genre de choix. Le segment haut de gamme de la photographie numérique est en progression constante et le créneau du photographe me semble tout sauf menacé à terme.
J’espère que la décision de Mondadori est réversible. Est-il possible de lancer une souscription pour sauver Le Photographe ?
Cette cessation d’activité, si elle se confirme, est absolument désespérante. Dans le domaine que je connais le moins mal, la gestion des couleurs, les collaborateurs réguliers du Photographe publiaient d’excellents papiers, à mon avis les meilleurs de la profession.
J’espère que l’on retrouvera leurs plumes ailleurs… mais, dans un monde ou l’essentiel semble consister à cadrer son sujet au tiers de l’image et à ne pas courroucer les éditeurs de logiciels et constructeurs de matériels, je ne suis pas optimiste.
Je l’attends chaque mois avec impatience et je lui fait particulièrement confiance pour ses pages « matériel » et ses tests produits. Je reste persuadé qu’un tel magazine a sa place. Sans doute faut-il revoir sa maquette et son contenu éditorial, développer son site internet ( avec un accès abonné ), mettre en place un blog, favoriser les échanges entre les expériences de photographes. Je reste néanmoins surpris par le peu de réaction à cette nouvelle de cessation de parution. Si nous voulons un outil presse et internet, les photographes doivent réagir. Essayons de nous organiser
Toute disparition d’un journal ou d’une revue est le signe négatif d’un système économique qui n’à comme morale que le profit. Ceci étant c’est ce système que les échéances politiques européenne à validé de ce fait la disparition du « Photographe » n’est que l’un des épisodes d’un choix électoral majoritaire en France ou plus largement dans le système libéral. Sans doutes que mon point de vue sera contesté par tous ceux qui affirmerons, avec véhémences, »Qu’il ne faut pas tout politiser de manière partisane ».J’entend donc ce courou et je regretterai que les auteurs de ce type fuite intellectuelle soient, volontairement ou pas,les complices objectifs d’une logique qu’ils prétendent combattre. Toute la presse Française souffre, je n’évoque bien sur pas les cousins de « Ici Pourri et Rance Dimanche » ou encore « Le Match des Clichés », en particulier la presse quotidienne d’opinion dont les rédactions se réduisent au mpoint de ne plus diffuser que des communiqués d’agences vaguement remis ne forme. La presse gratuite (Métro etc…) n’est que l’indicateur de la stratégie des groupe économiques pour qui la presse (toute la presse, y compris celle qui est sur internet, dans tous les domaines) est l’un des moyens de fidélisations d’une clientèle pour des produits de consommation courante.Pour avoir plus de clients dociles et moins de citoyens qui choisissent il faut contrôler l’opinion donc supprimer la presse . La disparition du »Photographe » est l’une des conséquences du système libéral validé lors des dernières élections Européennes,hélas.