La macro à peu de frais (2) : utiliser une bonnette macro
Publié le 15 août 2014 dans Actualités Articles et dossiers par Volker Gilbert
Bonnette simple ou achromatique ?
La plupart des bonnettes macro commercialisées à vil prix ne produisent qu’un piqué assez abominable, avec une véritable explosion des défauts optiques à l’extérieur du centre de l’image. En fait, si elle ne dispose que d’une seule lentille, une bonnette génère des aberrations sphériques et achromatiques qui nécessitent une fermeture du diaphragme à des valeurs moyennes pour une netteté satisfaisante du sujet principal. Sous condition que celui-ci se trouve au centre de l’image, la périphérie étant irrémédiablement plongé dans un flou mystérieux.
Si vous êtes un tant soit peu exigeant, envisagez plutôt l’achat d’une ou de plusieurs bonnettes achromatiques, composées chacune de deux ou trois éléments optiques soigneusement traités multicouches :
- Les excellentes bonnettes Nikon 3T (+ 1,5, diamètre 52), 5T (idem, diamètre 62), 4T (+ 3, diamètre 52) et 6T (idem, diamètre 62), optimisées pour des focales entre 80 et 200 mm, sont uniquement disponibles sur le marché d’occasion.
- Par le passé, certains fabricants avaient privilégié la solution “bonnette macro” plutôt que la solution “bague-allonge” pour atteindre le rapport 1 avec leurs objectifs macro (Sigma 90 mm f/2,8, Cosina 100 mm f/3,5). Dans le même esprit, Cosina fournit encore des bonnettes macro dédiées avec certaines de ses optiques Voigtländer (40 mm f/2 et 90 mm f/3,5) pour parfaire leur aptitudes en proxiphotographie.
- Canon produit encore deux bonnettes achromatiques : les modèles 250D (+ 4) et 500D (+ 2). Le modèle 250D n’est proposé que pour les diamètres de filtres 52 et 58 mm alors que le modèle s’adapte sur les diamètres 52, 58, 72 et 77 mm ainsi que sur les diamètres intermédiaires, grâce à des bagues intermédiaires, disponibles dans le commerce. Si Canon préconise des focales entre 50 et 135 mm pour le modèle 250D et entre 70 et 300 mm pour le modèle 500D, vous pouvez déroger à cette règle, au prix d’une qualité optique un peu réduite.
- L’opticien Raynox propose trois produits encore plus sophistiqués (3 lentilles au lieu de 2), mais commercialisés à des tarifs très raisonnables. Les bonnettes en question sont dotées d’une monture “universelle” qui s’adapte sur des objectifs à diamètre de filtre entre 52 et 67 mm : la bonnette DCR-150 possède une puissance de + 4,8 dioptries, le modèle DCR-250 offre pas moins de + 8 dioptries et la DCR-5320 est doté de deux lentilles + 2 (2 éléments) et + 3 dioptries (3 éléments) que l’on peut combiner pour produire un ensemble de + 5 dioptries et 5 lentilles.
- Le fabricant japonais de filtres Marumi propose deux modèles de bonnettes achromatiques, DHG Achromat Macro 200 (+ 5) et DHG Achromat 330 (+ 3), dotées du traitement multicouches DHG. Plus économiques que les bonnettes Canon, elles semblent pourtant très proches pour ce qui est de leur réalisation optique et mécanique.
Les bonnettes achromatiques citées plus haut partagent une très bonne qualité optique, pour peu que l’objectif soit fermé de plusieurs diaphragmes. Toutefois, elles se prêtent davantage à la photographie d’insectes et de fleurs qu’à la reproduction de pièces de collection (timbres, pièces de monnaie). Cette dernière reste un des domaines de prédilection des objectifs macro, seuls à garantir un piqué à la fois élevé et uniforme dans toute l’image.
De manière générale, plus les performances de l’objectif associé sont élevées, plus la qualité des images sera convaincante. Un téléobjectif lumineux à focale fixe ou un objectif zoom télé de qualité s’imposent donc pour obtenir des images saisissantes. Un tel équipement pourrait alors remplacer un de ces onéreux téléobjectifs macro (150, 180 ou 200 mm), très doués pour photographier des animaux craintifs, grâce à une distance de travail plus importante. En coiffant votre téléobjectif d’une bonnette macro, il vous sera possible de photographier des insectes tout en respectant leur distance de fuite. Si vous optez pour un objectif à focale variable, il vous sera possible de faire varier le grandissement en modifiant la focale tout en conservant la distance de travail – un atout indéniable pour la photographie de sujets remuants !
« Eteindre » le champ d’application d’un objectif macro!
Beau lapsus.
:-))) merci, je corrige…
Bonjour,
merci beaucoup pour ces éclaircissements.
Il me reste une question : quelle est la règle mathématique qui permet de connaitre le grossissement obtenu en fonction de la distance de mise au point choisie, la focale et la puissance de la bonnette ?
Et en question subsidiaire à quoi sert de connaitre la focale résultante de l’adjonction de la bonnette ?
Merci beaucoup