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Gestion des couleurs : l’option Adobe de « compensation du point noir »

Compensation du point noir, autres modes de rendu et applications

L’option de compensation du point noir a été conçue par Adobe pour corriger le mode de rendu des impressions en Colorimétrie relative et, théoriquement, ne devrait pas être associée au mode de rendu Perception. D’autant plus que le protocole défini pour ce dernier par l’ICC intègre déjà une méthode de mise en correspondance des deux noirs, source et cible (comparez la figure suivante avec celle que nous venons d’examiner pour le mode Colorimétrie relative avec compensation du point noir). Il n’en reste pas moins que, curieusement, Adobe envisage tout de même qu’on puisse cocher l’option de compensation avec le mode Perception, cette option permettant, selon Adobe, de corriger les éventuels méfaits de profils d’impression mal fichus (!). Adobe laisse alors l’utilisateur juger si le résultat imprimé est meilleur avec ou sans compensation !

Mode de rendu

Le mode de rendu Perception comporte un algorithme d’étagement des gris foncés dont les résultats sont analogues à ceux de l’option Compensation du point noir en mode Colorimétrie relative.

Dans Photoshop, l’option « Compensation du point noir » est, bien entendu, interdite au mode de rendu Colorimétrie absolue pour lequel elle est dépourvue de signification, mais elle est applicable au mode Saturation… (Nous verrons comment la mettre en œuvre au chapitre 5.)

La disponibilité de l’option est déclinée ainsi par Adobe dans ses divers logiciels :

  • si la compensation du point noir apparaît dans l’interface applicative comme une véritable option, vous laissant la liberté de la cocher ou non (Photoshop, InDesign…), alors l’option n’est disponible que si vous avez opté pour l’un des trois modes de rendu Colorimétrie relative, Perception ou Saturation ;
  • si la compensation du point noir n’apparaît pas comme option dans l’interface du logiciel (Lightroom), la correction est appliquée systématiquement aux modes de rendu Colorimétrie relative et Perception sans que votre avis ne soit sollicité, ce qui ne nous empêchera pas de dormir mais manque tout de même un peu de rigueur…

La compensation du point noir est compatible avec les profils de types ICC V2 et V4, qu’ils soient des profils d’affichage, d’entrée (scanner ou appareil photo numérique) ou de sortie (imprimante). En revanche, le profil de destination doit être obligatoirement bidirectionnel (de l’espace de connexion des profils vers l’espace de l’appareil et réciproquement), c’est-à-dire qu’il doit être du type matriciel ou, s’il est basé sur des tables, comporter à la fois des tables AtoB et BtoA. (Nous verrons ce que ce jargon signifie dans le livre.)

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Cet article est extrait du chapitre 4 de La gestion des couleurs pour les photographes, les graphistes et le prépresse, à paraître aux éditions Eyrolles le 25 octobre  (520 pages, 39 €, ISBN 978-2-212-13297-7).

couverture nouveau livre Delmas

Au sommaire :

Colorimétrie. Trichromie, perception visuelle des couleurs ● Représentation d’une couleur dans le modèle RGB ● Espace colorimétrique CIE 1931 ● Espace ● Diagramme de chromaticité xy ● Calculer les composantes XYZ d’une couleur ● Le métamérisme ● La couleur blanche est celle d’un corps noir ! ● CIELAB et CIELUV ● Modèles intuitifs basés sur teinte, chroma/saturation et clarté ● Mesure des différences de couleur ΔE ● CMJN et la synthèse soustractive des couleurs

Numérisation des couleurs, gamma. Nombres RGB et profondeur de couleur ● Dangers d’une profondeur de couleur de 8 bits dans le mode Lab ● Quelle profondeur de couleur adopter ? ● Gamma et courbe de réponse d’un appareil ● Gamma d’une chaîne graphique ● Mésaventures de quantification

Gérer les couleurs, pourquoi, comment ? Espace colorimétrique d’un appareil ● Profil ICC d’un appareil ● Flux de gestion des couleurs ● Espaces de travail RGB ● Profil d’une image ● Comment choisir son espace de travail RGB ● Gestion des couleurs sur Internet

Conversion colorimétrique et anatomie des profils. Adaptation chromatique et balance des blancs ● Le mode de rendu, un concept essentiel ● Profils ICC et systèmes d’exploitation ● Anatomie des profils ICC

Images et gestion des couleurs, Photoshop. La boîte de dialogue Couleurs ● Séparation des couleurs et paramètres CMJN ● Modifier le profil d’une image : attribution ou conversion ? ● Imprimer avec Photoshop ● L’épreuvage avec Photoshop

Documents et gestion des couleurs, InDesign, Illustrator, PDF/X. Synchronisation des paramètres Couleurs avec Bridge ● Gestion des couleurs avec InDesign ● Imprimer un document avec InDesign ● L’épreuvage avec InDesign ● Gestion des couleurs avec Illustrator ● Produire un fichier PDF imprimable

Poste de travail et écran d’affichage. Synthèse additive RGB dans un écran LCD ● Outils de calibrage-caractérisation ● Choisir les cibles de calibrage d’un écran ● Calibrer-caractériser votre écran ● Vérification du calibrage et du profil ICC ● Environnement du poste de travail

Photographie : APN, développement RAW, scanner. APN, capteur et dématriçage ● Lightroom et gestion des couleurs ● ACR ● La balance des blancs ● Caractérisation d’un APN ● Caractérisation d’un scanner

Imprimantes : caractérisation, contrôle. Principes de caractérisation d’une imprimante ● Caractériser une imprimante RGB ● Caractériser une imprimante CMJN

 

 

 

 

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5 commentaires “Gestion des couleurs : l’option Adobe de « compensation du point noir »

  1. ça m’a l’air tellement compliqué la colorimétrie… et en même temps tellement essentiel !

    « La gestion des couleurs pour les photographes, les graphistes et le prépresse » est-il un ouvrage destiné au amateur ou bien surtout destiné au professionnel de l’industrie graphique ? je me demande bien à quel moment on doit ce soucier de ça?

    Quand est-il de la colorimétrie sous lightroom? est-ce aussi complexe avec des compensations?

  2. Bonsoir
    Non ce n’est pas si compliqué que cela, c’est surtout comment on l’explique.
    Mais il est vrai quand on lit cela, je cites :
    « Conclusion : quand vous imprimez une épreuve, fournissez simplement à Photoshop le mode de rendu et l’option de compensation du point noir qui seront appliqués à la future impression cible ! Quant à l’impression de l’épreuve proprement dite, elle se fera obligatoirement, sans que le logiciel ne vous demande votre avis, en mode Colorimétrie absolue, un mode pour lequel l’option de compensation du point noir n’a strictement aucun sens… »
    Il y a des choses plus qu’étrange mais je ne vais pas épiloguer et faire réécrire le livre…
    Ce qu’il faut savoir c’est quant on se sert d’une imprimante jet d’encre qui est géré par son driver de base (comprenez ici non équipée d’un RIP) nous devons utiliser la fonction de Photoshop qui permet de simuler un CMJN de destination. HORS (en gros pour montrer où est l’erreur de qu’on lit ici) celui est basé soit sur l’espace de travail cmjn réglé (et son mode de rendu) ou du preset de softproofing réglé dans son photoshop et qu’on peut appelé grâce à la fonction pomme Y (ou Crtl Y sur PC). Ce paramètre de softproofing n’étant jamais réglé en rendu absolu ce qui serait une faute que tout spécialiste de la gestion des couleurs ou de la photogravure ne réaliserait pas

  3. Bonjour Laurent Verdier.

    Vous avez raison, la gestion des couleurs est essentielle. Mais, rassurez-vous, elle n’est pas si compliquée que vous le craignez et je regrette de vous avoir ainsi poussé au pessimisme. La gestion des couleurs est finalement bien moins savante que les exploits chimiques et les pantomimes d’éclairage auxquels nous devions nous livrer au vieux temps du tirage argentique sous agrandisseur. J’ai souhaité faire un livre accessible au photographe amateur. Mais il est vrai que cet épisode sur la compensation du point noir est plutôt destiné à ce type d’amateur qu’on qualifie aujourd’hui d’amateur-expert. Un enthousiaste généralement équipé d’un appareil reflex et qui aurait naguère tiré lui-même ses images sous un agrandisseur…

    Quant à Lightroom, il traite la gestion des couleurs d’une manière particulièrement transparente et opère la « compensation du point noir » sans que son utilisateur ait à s’en préoccuper. Pourquoi alors en parler dans un livre ? Parce qu’il n’est pas mauvais de comprendre ce que Lightroom fait à notre insu pour déboucher nos ombres, et puis parce que, dans d’autres logiciels comme Photoshop ou InDesign, l’utilisateur doit savoir prendre une décision, c’est-à-dire explicitement cocher (ou décocher) l’option…

    Coucou Couleur-ICC.

    Je crois comprendre que vous trouvez qu’un bon professionnel ne devrait jamais commettre la maladresse de paramétrage que je relève au passage à propos de l’épreuvage. Je suis content que nous soyons ainsi d’accord sur le fond, il s’agit bien là d’une erreur et il vaut mieux l’éviter. J’évoque cette question plus en détail dans une autre section du livre consacrée au paramétrage de l’épreuvage dans Photoshop.

    Cette maladresse me paraît d’autant plus « facile à faire » qu’un contresens de traduction française de l’interface Adobe y conduit naturellement. L’interface de paramétrage d’une condition d’épreuvage parle en effet de « Périphérique de simulation » au lieu de « Périphérique simulé ». Il est alors tentant (et erroné) de fournir à Photoshop, comme paramètres, le profil de l’imprimante d’épreuvage et le mode absolu comme « caractéristiques du périphérique de simulation »… Les bonnes réponses étant bien entendu le profil de l’imprimante cible (par exemple celui d’une presse offset) et le mode de rendu prévu pour l’impression cible.

    Sachez pour la petite histoire que mon attention a été attirée sur ce contresens il y a deux ans à l’occasion d’une table ronde à laquelle j’avais participé à l’invitation d’Adobe au salon de la photo. En sortant de cette table ronde, j’avais été abordé par un sympathique « professionnel spécialiste des imprimantes d’épreuvage » m’assurant que, contrairement à ce que j’avançais, il fallait toujours sélectionner le mode de rendu absolu dans une condition d’épreuvage Photoshop… Vous voyez donc que tous les pros n’ont pas votre perspicacité, et que même un collègue peut tomber dans ce piège de traduction Adobe…

  4. Bonjour Jean
    Comme moi vous ne découvrez pas la gestion des couleurs et comme moi vous savez que c’est le sujet du moment et cela depuis quelques années 😉 … Bref c’est mode et très tendance
    Aussi sur ce type de salon nous rencontrerons toujours un soit disant pro (tout cela parce qu’il a rentré trois pôv profils icc dans son ordinateur) et qui voudra nous apprendre notre métier 😉
    Je suis présent tous les ans sur le dit salon avec Xrite et vous seriez étonné du nombre de « photographes/graphistes/imprimeurs/tireurs… qui se disent pros pensant en connaître plus que moi qui possède une expérience de plusieurs années en tant que chromiste et qui gère la couleur depuis le milieu des années 90. Mais c’est pas grave, cela ne m’empêche pas de dormir.
    L’important est de savoir ce que l’on dit et l’on fait 😉
    Peut être au plaisir de vous voir sur le salon 2012

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