Datacolor SpyderCheckr : le Passport killer ?
Publié le 8 avril 2011 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Face à l’étalonnage de leurs appareils photo, les photographes ne sont pas unanimes. Si les uns ne jurent que par lui pour optimiser la reproduction des couleurs et/ou pour l’harmoniser entre différents appareils photo, les autres le considèrent comme une opération superflue, insistant sur l’excellente qualité des profils par défaut fournis par Aperture, Camera Raw, Lightroom et leurs confrères.
Face à l’étalonnage de leur appareils photo, les photographes ne sont pas unanimes. Si les uns ne jurent que par lui pour optimiser la reproduction des couleurs et/ou pour l’harmoniser entre différents appareils photo, les autres le considèrent comme une opération superflue, insistant sur l’excellente qualité des profils par défaut fournis par Aperture, Camera Raw, Lightroom et leurs confrères. Alors que l’étalonnage complet de la chaîne graphique s’impose aux photographes de studio, tenus de respecter fidèlement les couleurs de leurs sujets, les photographes de nature et de paysage n’ont que faire de la justesse des couleurs. Les derniers recherchent plutôt une interprétation de la réalité et non pas sa reproduction stricto sensu.
La Fecht près d’Ingersheim; Canon 5D Mark II, Canon EF 100-400 mm f/4,5-5,6 L IS USM + Extender 1,4x, f/54, 2s, 100 ISO.
Depuis quelques années déjà, les principaux spécialistes de la gestion des couleurs proposent des solutions dédiées à l’étalonnage de l’appareil photo. Camera Raw et Lightroom se prêtent particulièrement bien à ce jeu, malgré l’utilisation de profils propriétaires et n’adhérant pas à la norme ICC. Bruce Fraser était le premier à exploiter le potentiel des sept curseurs du panneau Étalonnage de l’appareil photo, permettant de jouer finement sur la teinte et la saturation des couleurs primaires et sur la teinte des tons foncés, moyennant l’analyse et la correction des couleurs d’une charte ColorChecker à vingt-quatre plages. Ce qui fut au départ une procédure manuelle et plutôt laborieuse deviendra très rapidement un processus automatisé, grâce à différents scripts proposés par des âmes charitables tels que Thomas Fors et Rags Gardner. Toutefois, l’avènement des profils DNG et de l’utilitaire gratuit Adobe DNG Profile Editor a invalidé les commandes manuelles du panneau Étalonnage de l’appareil photo : les profils élaborés à l’aide de DNG Profile Editor sont infiniment plus précis et la procédure pour leur création à la fois plus simple et plus rapide.
Datacolor SpyderCheckr
La société X-Rite était la première à introduire une solution payante, basée sur sa collaboration avec Adobe. ColorChecker Passport combine une mire ColorChecker avec un logiciel parfaitement intégré dans Lightroom. Bien que les dimensions de la mire se situent entre celles des modèles Mini et Classic, les plages couleur comportent des valeurs identiques. Ainsi, le logiciel fourni fonctionne avec les anciennes mires et la mire Passport peut servir à établir un profil DNG dans DNG Profile Editor.
C’est à la société Datacolor que l’on doit au moins en partie la démocratisation de la gestion des couleurs. Les sondes Spyder étaient les premières à séduire un vaste public alors que l’éternel concurrent Monaco/X-Rite/Gretag Macbeth visait pendant très longtemps le marché beaucoup plus restreint des professionnels des univers photo et arts graphiques. Il est donc plutôt étonnant que Datacolor ait attendu si longtemps pour proposer à son tour une solution pour étalonner les appareils photo.
Chic alors! Moi qui espérais il y a quelques jours encore un article un peu sérieux sur ce produit, alors qu’il est sorti depuis six mois, me voici enfin exaucé!
En effet, je trouve que la presse et autres blogs spécialisés, y compris le tien, et malgré un court descriptif au moment de sa sortie, ont été très discrets à son sujet jusqu’à présent et de manière un peu injuste je trouve.
Parce que, bien que je ne possède aucun de ces deux produits, la solution proposée par Datacolor me semblait mériter plus de crédit et d’intérêt que ce qu’elle en a eu.
Je ne suis pas un fanatique de la justesse colorimétrique, mais j’aime néanmoins me pencher sur les différentes solutions existantes. Ceci étant dit, je règle 90% de mes images au niveau de la saturation sous lightroom, surtout dans les couleurs chaudes que je trouve bien souvent trop violentes.
Qui plus est, je travaille depuis 2 mois avec un Canon Eos 7D (avec un 30D précédemment) et j’ai trouvé aux images une teinte verte un peu désagréable, quel que soit le profil utilisé sous Lightroom. J’ai réglé ces deux problèmes depuis, en travaillant d’une part avec un profil Camera Neutral, qui donne une saturation convenable pour mon usage, et d’autre part une modification de la teinte dans l’onglet TSI (en l’occurrence -35 tout de même dans les jaunes et -5 dans les verts) passé en paramètre par défaut depuis.
Je ferme la parenthèse. Ne trouvant aucun test sur le SpyderCheckr, il était difficile savoir quoi en penser. A priori (et a posteriori maintenant) c’est un outil que je trouve assez sympathique (a priori d’après caractéristiques et a posteriori après test).
J’apprécie particulièrement la qualité de conception, la grande taille des chartes (peut-être un rien trop grande il est vrai, je n’imaginais pas une telle différence), le fadecheckr et la possibilité de remplacer les mires, mais j’apprécie surtout le côté ludique et réajustable du « profil » créé ainsi que le mode portrait, qui m’arrange compte tenu mon aversion pour les teintes chaudes trop fortes.
Si j’achetais ce produit, pas nécessaire pour le moment, je l’utiliserai surtout pour créer un ou des profils par défaut pour mon appareil, et pourvu qu’ils satisfassent à toutes les situations. En effet, je ne tiens pas à recréer un profil à tout bout de champ.
Et je reconnais les qualités du produit de X-Rite, son côté valeur sûre (prouvée), sa mire « créative », sa portabilité et son prix.
Quoi qu’il en soit, merci pour ce test, ça manquait!
Bonjour Volker
Un comparatif produit intéressant pour ceux qui utilisent ACR ou/et LR. Pour ma part étant plus fan de produits qui utilisent complètement un flux icc tel que C1 (capture One pour les non initiés) je suis plus fervant d’une charte SG permettant non seulement de créer un profil icc mais aussi de gérer BDB et Dmin/Dmax. Il est vrai que les logiciels permettant de créer ces profils se font rares c’est pour cela que je me suis mis à proposer le service il y a un moment : http://couleureticc.com/wp/boutique/profil-icc-apn/
@COULEUR-ICC : as-tu fait des comparaisons entre profils ICC et profils DNG ? Quelle est à ton avis la solution la plus qualitative ?
Bonjour Volker
Les comparaisons ne sont pas évidentes en ce sens où tu as peu de produits permettant un dématriçage utilisant l’icc ou le dng (en tant que profil boîtier). Cependant mes comparaisons logiciels montrent que l’utilisation d’un soft tel que C1 avec de l’icc personnalisé donne un résultat final plus fin et meilleur en chromie.