Concevoir son livre de photographie
Publié le 7 novembre 2012 dans Actualités Articles et dossiers Livres par Gildas Lepetit-Castel
À quoi bon prendre des photographies si c’est pour les laisser dans un tiroir ? Être photographe ne se résume pas seulement à produire des images, mais implique de se questionner sur leurs finalités et la manière de les donner à voir. Si rapidement l’exposition et le livre s’imposent comme deux solutions évidentes pour partager son regard, l’exposition ne représente, en vertu de sa durée, qu’une vitrine éphémère, alors que le livre, lui, sera toujours là.
La pérennité du livre ne justifie pas à elle seule l’engouement sans cesse renouvelé pour le livre de photographie. Bien plus qu’une simple « trace », ce support représente un moyen d’expression à part entière totalement appropriable par le photographe. Il fait ainsi écho au film pour les cinéastes ou à l’album pour les musiciens, en se présentant à la fois comme un espace créatif inépuisable et un support de diffusion de masse. Sa reproductibilité le rend accessible au plus grand nombre et même à une époque où il est si facile de partager en quelques clics ses images sur Internet, le livre se distingue par sa capacité à changer la nature même des photographies.
Pourquoi faire un livre de photographie ?
Défilant à travers les pages, les photographies s’assemblent, se répondent, se font écho, et perdent leur aspect fragmentaire pour former un tout cohérent et signifiant. Concevoir son livre de photographie est avant tout un acte créateur permettant de donner un aboutissement à son travail tout en maîtrisant son fond et sa forme. En décidant de l’espace (son format, son nombre de pages, ses papiers, sa surface ou bien encore sa texture) dans lequel vos images prendront vie, vous définissez précisément la façon dont elles s’offriront aux regards extérieurs. Et ce sont sûrement toutes ces caractéristiques qui en font aujourd’hui des œuvres à part entière exposées dans les musées au même titre que des tirages originaux.
Ces volumes recherchés par les collectionneurs, et dont la valeur n’a de cesse d’augmenter plus on approche des limites de leurs tirages, font rêver de nombreux photographes qui espèrent y voir un jour leur monde partagé. Car, à chaque fois que nous ouvrons l’un de ces livres, nous acceptons de participer à un voyage des plus intimes, celui d’entrer dans l’univers d’un auteur, comme si le livre devenait le prolongement de son regard. Ainsi tenues entre nos mains, les images y revêtent une autre dimension éliminant la distance des cimaises ou des cadres. C’est en flânant avec plaisir dans les librairies que j’ai découvert l’œuvre de nombreux photographes. En feuilletant ces ouvrages, j’ai eu plus que jamais l’impression de rentrer dans l’œuvre de leurs auteurs. Je me suis petit à petit pris de passion pour ces objets particuliers, pas une journée ne passait sans que je ne ressente le besoin de m’y plonger et, au fur et à mesure que je produisais des images, le livre s’affirmait comme une évidence pour donner forme à mes propres projets.
au passage voici un site vraiment sympa sans pub qui détaille quelques type de cimaise pour tableau