Linux pour les photographes – Première partie
Publié le 13 mars 2008 dans Articles et dossiers par François-Xavier Belloir

Le revers de la médaille
Cette introduction au système Linux ne saurait être complète si elle n’abordait pas également certaines difficultés liées à la place qu’occupe aujourd’hui Linux parmi les autres systèmes d’exploitation.
Ces difficultés proviennent principalement et généralement de l’absence de pilotes pour certains matériels (cartes graphiques, imprimantes, webcams, scanner, sondes de calibrage d‘écran). Il est clair que les fabricants d‘équipements internes ou externes portent en premier lieu leurs efforts de développement vers les systèmes d’exploitation les plus répandus que sont Microsoft Windows et MacOS X. Malgré cela, les développeurs de la communauté Linux comblent petit à petit ces lacunes et les risques d’incompatibilités diminuent de jour en jour. De plus, certains fabricants, ayant compris l’enjeu économique que représente le libre, développent maintenant des pilotes pour l’environnement Linux. nVidia et AMD-ATI font partie de ceux-là, même si leur approche n’est pas totalement satisfaisante sur certains aspects (sur l’ouverture des sources, par exemple). Du côté des fabricants d’imprimantes et scanners, Epson et HP sont les plus actifs et proposent maintenant des pilotes permettant d’utiliser leur matériel. De toute façon, les live-CD sont là pour autoriser les tests préalables de compatibilité des matériels. À utiliser sans retenue dans ce contexte !
Tout n’est pas rose non plus du côté des logiciels…
Ici encore, les éditeurs tels que Adobe ne proposent pas de version de leur logiciel pour Linux. Et tous les fabricants d’appareils photos, allègrement, leur ont emboîté le pas. La raison est probablement la même que pour les fabricants d‘équipements qui préfèrent proposer leurs logiciels pour les systèmes d’exploitation les plus répandus. Mais le tableau n’est pas si noir que ça : il existe des solutions Linux natives qui présentent un réel intérêt pour le photographe, même si elles ne sont pas dans tous les cas aussi abouties que les standard dans ce domaine. De plus, comme nous l’avons vu plus haut, il existe des solutions pour faire fonctionner de manière satisfaisante les logiciels non-compatibles Linux.
Où trouver de l’aide en cas de problème ?
La communauté Linux est très active. Il existe de nombreux forums, dédiés à chaque distribution, ou chaque membre fera son possible pour trouver une solution au problème posé. Il faudra probablement “mettre les mains dans le cambouis” mais le jeu en vaut la chandelle !
En guise de conclusion
1) Le monde du libre est un état d’esprit. Certains s’y retrouveront, d’autres non.
2) Les principes fondateurs du logiciel libre sont mieux à même d’assurer une pérennité des outils mis à disposition en raison des choix d’ouverture et de transparence qui ont été faits.
3) Le logiciel libre permet de faire des économies substantielles et d’orienter ses investissements vers l’activité principale (voir encart “Comment faire des économies en utilisant un système d’exploitation Linux”).
4) Le passage au système d’exploitation Linux demande au début un effort intellectuel qui se verra récompensé par une meilleure maîtrise dans l’utilisation des outils. Les logiciels ne sont plus des “boîtes noires” et il est toujours possible de comprendre leur fonctionnement.
Comment faire des économies en utilisant un système d’exploitation Linux
- Gratuité du système d’exploitation librement installable sur plusieurs ordinateurs (contre 90€ à 350€ pour Windows Vista (suivant la version) pour un seul ordinateur).
- Gratuité des logiciels proposés dans la distribution et hors distribution.
- Aucun anti-virus nécessaire – ce qui représente à la fois une économie financière (environ 70€ par an) et une économie des ressources de l’ordinateur (les anti-virus sont généralement très gourmands en mémoire et temps machine).
- Les anciennes machines restent exploitables (à condition d’y installer la version adéquate). On peut ainsi soit retarder un investissement dans une nouvelle machine, voire même l’annuler, ce qui représente une économie potentielle d’environ 300€ par an.
- En conclusion, on peut estimer une économie comprise entre 200€ et 500€ par an en utilisant un système d’exploitation Linux.