Questions Photo

DxO Optics Pro : zoom sur six nouveautés de la v6

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La version 6 de DxO Optics Pro comporte encore bien d’autres nouveautés qui seront détaillées dans la nouvelle édition du livre DxO pour le photographes à paraître en début d’année 2010. Mais nos premiers essais en utilisation réelle (reportages au Nikon D3 à 6 400 ISO) montrent qu’un point très fort du logiciel, la réduction du bruit en hauts ISO, est encore réglée un peu trop haut par défaut : conserver un tout petit peu de bruit de luminance permet une meilleure perception des détails. Il vous faudra certainement effectuer sur ce point un petit ajustement des réglages de base, selon vos goûts et surtout selon le support de sortie que vous choisirez (tirage de taille variable, Web). D’ailleurs, on regrettera qu’il n’existe toujours pas de module d’impression dans l’onglet Visualiser, car c’est bien le tirage sur papier et non l’aspect présenté à l‘écran qui doit être le juge de paix de la qualité d’un grand agrandissement.

A ce sujet, une anecdote personnelle pour finir : après avoir traité un lot de plus de 500 photos à partir de RAW de Nikon D3, pour en sortir des JPEG assez légers pour être envoyés par mail (au format A4), j‘étais un peu réservé sur l’aspect écran que je trouvais à la fois trop lisse et trop “tracé au burin” sur les détails. Eh bien, des tirages d’essai (imprimante Canon Pixma, papier PhotoProfessionnel Canon) m’ont fait changer d’avis : on aurait simplement dit qu’on avait fait des tirages à partir d’un négatif argentique de moins de 200 ISO ! Mais hélas, on ne peut pas montrer de tirages sur le Web…


Exemple de traitement final, prêt à être imprimé sous Photoshop.

La mise à jour du livre de Jean-Marie Sepulchre, DxO pour les photographes, sera publiée en février 2010 aux éditions Eyrolles.

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Image Ingester Pro : la productivité en amont

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Flux de production avec Image Ingester Pro

Voici les différentes étapes d’un flux de travail mutualisé entre Image Ingester Pro, Bridge et/ou Lightroom. Suivant vos propres besoins et préférences, vous pouvez changer l’ordre chronologique ou même supprimer ou ajouter certaines étapes.

Dans Image Ingester Pro (automatique):

1. Transfert sur l’ordinateur.
2. Sauvegarde.
3. Vérification.
4. Changement des noms de fichiers.
5. Attribution de métadonnées de base (copyright, adresse, etc.).
6. Application de mots-clés communs.
7. Éjection des cartes.

Dans l’appareil photo

8. Effacement des fichiers ou formatage de la carte (fait dans l’appareil).

Dans Bridge (flux de travail 1):

9. Constitution du fichier cache
10. Tri et notation des images (notes et libellés).
11. Application de mots-clés specifiques (ceux qui s’appliquent qu’à une ou à un petit nombre d’images).
12. Correction dans Camera Raw
13. Conversion au format DNG
14. Catalogage dans Expression Media, IMatch, etc.

Dans Lightroom (flux de travail 2):

9. Importation et création des aperçus.
10. Tri et notation des images (notes et libellés, collections et collections dynamiques)
11. Application des mots-clés spécifiques (ceux qui s’appliquent qu’à une ou à un petit nombre d’images).
12. Correction.
13. Exportation des images sous forme de fichiers Bitmap, pages Web, etc., impression jet d’encre

Les avantages d’Image Ingester Pro reposent sur l’automatisation des premières étapes du flux de production. Bien que le logiciel ne soit pas toujours simple d’emploi et convivial (à noter l’obligation de ré-enregistrer plusieurs jeux de paramètres définis après la moindre modification d’un d’eux), le logiciel débarrasse ses utilisateurs de nombreuses manipulations répétitives et susceptibles de provoquer des erreurs. Le logiciel se veut rassurant et il l’est vraiment : les cartes mémoire ne sont jamais effacées et les fichiers RAW jamais altérés puisqu’il enregistre ses modifications au sein de fichiers XMP. À noter aussi le parfait respect des standards en vigueur : hormis les métadonnées XMP, Image Ingester Pro maîtrise aussi le schéma IPTC et le format DNG. Mais il ne suffit pas d’avoir de l’érudition, mieux vaut éviter les ignares, c’est-à-dire les logiciels qui boudent encore ces standards. S’il complète parfaitement Lightroom, Bridge, iView Media Pro et Expression Media, il ne saura pas s’exprimer pleinement avec d’autres logiciels, et notamment Capture One (qui stocke les métadonnées dans des fichiers propriétaires), DxO Optics Pro (qui ne sais lire ni les fichiers DNG ni les métadonnées IPTC) et Aperture (qui suit un système propriétaire pour enregistrer les informations relatives aux images du catalogue).

Commercialisé à 40 $ sur le site de son auteur, Image Ingester Pro n’est pas particulièrement bon marché, mais je l’ai trouvé suffisamment pratique pour mon propre flux de travail et complémentaire à mes logiciels . Pour savoir s’il puisse vous convenir, vous pouvez télécharger une version d’essai sur cette page. Sur la même page, vous trouverez également la configuration minimale pour ce logiciel et d’autres utilitaires plus ou moins utiles, payants ou gratuits.

EFI eXpress for Photo : un outil de production pour l’impression jet d’encre

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On pourrait s’interroger sur l’utilité d’un tel gestionnaire d’impression vu la pertinence des solutions proposées ailleurs, notamment dans Photoshop, Lightroom et la future cinquième mouture de Bibble. Disons-le d’emblée, EFI eXpress est principalement destiné aux utilisateurs professionnels, souhaitant allier la productivité et la simplicité à l’économie en papier et consommables. Le logiciel propose un véritable traitement par lot que l’on peut même complètement automatiser grâce à l’emploi d’un “hot folder”. Un photographe de mariage ou un photofilmeur appréciera forcement de ne plus faire monopoliser une personne par la seule création de planches-contact et leur impression. Une fois le gabarit d’impression (collection) créé et le hot folder approvisionné d’images, le logiciel crée des planches-contact et des compositions et les imprime de manière complètement autonome. Dans la pratique, on constate que la plupart des erreurs d’impression résultent d’un mauvais paramétrage du logiciel d’image (Photoshop, Lightroom, etc.) et du pilote d’imprimante. Simple à paramétrer et très précis, EFI eXpress réunit toutes ces fonctions sous un seul toit, éliminant ainsi les erreurs d’impression. Mais ne négligeons pas les avantages d’une telle solution en termes de consommation de papier. Les RIP sont les seuls à gérer correctement l’imbrication des tirages sur la surface imprimable et EFI eXpress n’est pas en reste : si vous imprimez souvent sur des rouleaux de grande largeur et si vous mélangez délibérément les formats de tirage, vous allez pouvoir économiser beaucoup d’argent….

EFI eXpress for Photo souffre encore de quelques petits défauts liés à la jeunesse du produit. J’espère par exemple que les prochaines versions du logiciel permettront davantage de souplesse pour la mise en page. Quant à la prise en charge des métadonnées, elle est encore balbutiante et loin d’être satisfaisante, car elle ne gère pas l’ajout des métadonnées IPTC (c’est qui n’est pas forcement grave pour un photographe social, mais un peu ennuyeux pour un photographe de reportage souhaitent faire des planches-contact pour l’archivage). Compte tenu de ses qualités et sa cible d’utilisateurs, le logiciel est plutôt abordable : les trois versions, déclinées suivant la laize du papier de l’imprimante, sont commercialisées à 400 (M, jusqu’au format A2), 600 (XL, jusqu’à 60 cm de large) et 800 euros HT (XXL, plus de 60 cm de large). Les versions Photo et Proofing étant basées sur le même logiciel, vous pouvez facilement acquérir des mises à jour pour passer de l’une à l’autre et pour faire évoluer leurs fonctionnalités.
Pour savoir davantage sur les différentes moutures d’ EFI eXpress, vous pouvez consulter cette page sur le site du principal distributeur français.

Configuration minimale requise

  • Windows XP Home Edition et Professional, Windows 2003, Windows Vista et 7
  • Mac OSX 10.4, 10.5 et 10.6
  • Processeur Pentium IV 2 GHz, 1024 Mo de mémoire RAM, Réseau 10/100 Mbit, 1 port USB disponible
  • Processeur Mac Intel, PowerPC G4, G5, 1024 Mo de mémoire RAM, Réseau 10/100 Mbit, 2 ports USB disponibles

Lexar Professionnal 600x : une nouvelle gamme de cartes mémoire à haute vitesse

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Faut-il craquer pour ces cartes ?

Aujourd’hui, les photographes semblent être atteints d’une “déclenchivite aiguë” : soit ils ont tous oublié de bien composer leurs images en faisant circuler l’oeil dans le viseur avant d’appuyer sur le bouton, soit ils souhaitent amortir l’achat de leur appareil photo, échangé de plus en plus tôt contre un nouveau modèle encore meilleur, soit ils mitraillent pour se saisir de l’instant décisif, incapables d’observer le monde qui les entoure. Et combien sont-ils à s’enorgueillir des dizaines de milliers de photos qui dorment sur leurs disques durs sans trop savoir quoi en faire ?

Les nouvelles cartes mémoire UDMA, dont fait partie le modèle testé, sont parfaitement adaptées aux appareils les plus performants, permettant de bénéficier pleinement des prouesses de leurs processeurs. Mais mieux vaut ne pas négliger les autres maillons de la chaîne d’image, car rien ne sert à faire des économies sur le lecteur de cartes et l’ordinateur censé accueillir les photos de la carte. Mais quelle que soit la configuration utilisée, les vitesses réelles sont très éloignées des vitesses théoriques. Si les cartes Lexar Professional 600x se destinent prioritairement aux photographes professionnels et amateurs experts exigeants ayant acheté un des derniers appareils compatibles, les gros producteurs d’images y trouveront également un intérêt, notamment en ce qui concerne le transfert sur l’ordinateur, autorisant un débit bien plus important. Un photographe à l’esprit contemplatif ou occasionnel préfèrera sans doute acheter une carte moins performante et nettement moins onéreuse – avec des tarifs de 160, 240 et 430 euros, ces cartes ne sont pas données, mais comme toujours, la qualité se paie…

Photo Acute Studio : le multi-échantillonnage à la prise de vue – première partie

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Deuxième exemple

Une série d’images prises au format CR2, à main levée et à la tombée de la nuit avec un Canon EOS 40D et l’objectif EF-S IS 18-55 mm f/3,5-5,6. ISO 3200.


Canon EOS 40D, EF-S IS, 3200 ISO, 1/15s, f8

Photo Acute Studio


Fichier créé à partir d’une série de 10 fichiers RAW, enregistrés au format DNG et convertis au format JPEG dans Camera Raw 5. 5


Trois extraits de l’image ci-dessus (cliquez sur l’icône “+” dans l’angle inférieur gauche pour visualiser des détails agrandis à 100 %). Ici encore, les détails sont parfaitement restitués et le grain reste très discret et sera invisible sur un tirage, même de dimensions importantes.

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Fichier extrait de la série d’images et développé dans DxO Optics Pro, en appliquant les paramètres par défaut pour le bruit.


Trois extraits de l’image ci-dessus (cliquez sur l’icône “+” dans l’angle inférieur gauche pour visualiser des détails agrandis à 100 %). Si le grain a été lissé au point de devenir invisible sur un tirage papier, les petits détails subissent les conséquences d’un lissage “aquarelle” et les ombres sont assez creuses. Notez que les petites nuances du sol carrelé ont disparu, victimes d’un lissage logiciel trop vigoureux

Fin de la première partie – la suite bientôt

Au-delà de la création, comment vendre ses photos ? Le statut de photographe (deuxième partie)

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Rémi Chapeaublanc. Quelles sont les modalités du 1 % diffuseur ?
E. D. : Le 1 % diffuseur est une taxe que doit payer à l’Agessa toute personne chargée de la diffusion ou de l’exploitation commerciale d’une œuvre artistique.
Pour rappel, qu’un photographe soit assujetti à l’Agessa (c’est-à-dire qu’il ne bénéficie pas du régime de Sécurité sociale des auteurs, mais il établit des notes d’auteur précomptées sur lesquelles il retire les charges sociales) ou affilié à l’Agessa (dans ce cas, il bénéficie du régime de Sécurité sociale des auteurs et il n’y a pas de précompte), le 1 % diffuseur est toujours dû par son client à l’Agessa, et il ne peut en aucun cas s’en acquitter lui-même auprès de l’Agessa à la place du client.
Certains clients sont surpris, du fait des 1 % diffuseur, de devoir payer une facture de 505 euros, par exemple, au lieu des 500 euros annoncés sur le devis, aussi certains photographes sont-ils tentés d’inclure ce 1 % dans le montant total hors taxe facturé, mais il est préférable d’augmenter un peu ses tarifs et d’accorder des remises de bienvenue à ses clients plutôt que de “prendre en charge” le 1 % diffuseur qui, comme son nom l’indique, doit être payé par le diffuseur.
Le paiement de cette taxe s’effectue ponctuellement ou trimestriellement par le client, à l’aide d’un formulaire (que le photographe peut pré-remplir) et qu’il retournera à l’Agessa accompagné du règlement. A noter qu’il n’y a aucune obligation légale pour l’auteur de remplir ces formulaires, c’est une facilité qu’il accorde à son client !

Déclencheur et les éditions Eyrolles tiennent à remercier Eric Delamarre, photographe professionnel, formateur en gestion dans plusieurs écoles de photographie, et auteur de Profession photographe indépendant, et Rémi Chapeaublanc, jeune photographe indépendant, travaillant dans la mode et le portrait, pour leur participation à cette rencontre ; Pascale, Baptiste et Elsa pour leur implication dans l’organisation de cette journée ; et le site Miss numérique pour son soutien.

Color Checker Passport : un complément à Lightroom et Camera Raw

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Une conclusion (provisoire)

Disons-le d’emblée, le ColorChecker Passport ne laisse pas indifférent. Fourni dans un étui quasiment indestructible, cet ensemble de mires remplit très bien son rôle et deviendra vitre indissociable du fourretout de nombreux photographes. Qui plus est, le logiciel est d’une simplicité d’emploi presque déconcertante. Toutefois, je suis un peu surpris des résultats, qui ne sont pas meilleurs que ceux obtenus à partir du profil livré par défaut avec Photoshop et Lightroom : sacrifiant la fidélité des couleurs sur l’autel de la saturation, les images ainsi corrigées, “chatoyantes” et “flatteuses”, plaisent sans doute à un public très large, mais manqueront de séduire les photographes à la recherche d’une correspondance des couleurs irréprochable. Le DNG Profile Editor, livré gratuitement par Adobe, fournit de meilleurs résultats, bien qu’il soit, lui aussi, le fruit d’une collaboration entre X-Rite et Adobe – bizarre, bizarre…
S’agit-il alors d’un positionnement volontaire pour ne pas mettre en péril la carrière commerciale des solutions plus professionnelles, basées sur les logiciels Eye-One Match, ProfileMaker, la mire ColorChecker SG et sur l’analyse de fichiers Bitmap ? Notez que vous pouvez panacher sans crainte les mires (ColorChecker Mini, ColorChecker Classic et ColorChecker Passport) et logiciels (DNG Profile Editor et ColorChecker Passport) évoqués. Les différences ne sont en fait pas aussi importantes pour qu’elles puissent vraiment influer sur l’aspect visuel des couleurs.

ColorChecker Passport – pour qui ?

Vous adorez les solutions élégantes et astucieuses : foncez, le nouveau ColorChecker Passport fera sans doute partie des accessoires de prise de vue les plus convoitées des photographes branchées !

Vous avez un petit côté “geek” et vous aimez des couleurs fidèles : achetez le ColorChecker Passport (ou le ColorChecker Mini) et téléchargez le DNG Profile Editor.

Vous faites confiance à l’expertise des color geek de chez Adobe : utilisez simplement le profil par défaut, Adobe Standard, très réussi, et achetez le ColorChecker Passport pour sa charte grise et les plages dédiées à la balance des blancs “créative”.

Vous avez déjà une mire ColorChecker Classic ou Mini : continuez à l’utiliser avec le DNG Profile Editor et remplacez-la lorsqu’elle est abimée.

Vous trouverez ColorChecker Passport sur le site Graphic Réseau ou sur celui de Color Confidence

Au-delà de la création, comment vendre ses photos ? Le statut de photographe (première partie)

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Rémi Chapeaublanc : Comment vendre une photo lorsque l’on n’est pas photographe, et que l’on n’a ni statut social ni statut fiscal ?
E. D. : Il faut faire une note d’auteur précomptée sans TVA (cela permet d‘être en règle vis-à-vis des Agessa et des charges sociales), et invoquer l’annexe 974 du Code général des impôts pour expliquer le fait de ne pas effectuer de déclaration d’activité – cette annexe indiquant que la déclaration professionnelle (elle ne parle pas de la déclaration d’activité) n’est pas obligatoire en dessous du seuil de la micro entreprise. Certes, le parallèle entre “déclaration d’activité” et “déclaration professionnelle” est hardi. Toutefois un certain manque de précision pourrait être invoqué en cas de questionnement des services fiscaux (à condition que la vente d’images reste très épisodique et n’atteigne pas des revenus élevés). Les sommes perçues doivent bien évidemment être déclarées aux impôts sur la Déclaration de revenus complète (formulaire 2042 C ; case Bénéfices non commerciaux, non professionnels).

Question du public : Un photographe de presse réalisant occasionnellement des travaux pour la communication d’entreprise doit-il effectuer une déclaration d’activité ?
E. D. : Les reporters photographes qui auraient, en dehors de leur activité principale pour la presse, une petite activité corporate (pour la communication d’entreprise) et qui font des notes d’auteur, pourront s’ils ont fait une déclaration d’activité cotiser à terme à l’Agessa pour la retraite. Les recettes gagnées en tant que droits d’auteur seront de ce fait comptabilisées pour les trimestres de retraite, ce qui n’est pas le cas si le photographe est simplement assujetti à l’Agessa (dans ce cas, par l’intermédiaire du précompte, le photographe ne cotise que pour la part Sécurité sociale, et pas la retraite). Déclarer son activité paraît donc dans ce cas indispensable.
Il faut de toute façon rappeler que faire une déclaration d’activité professionnelle auprès du Centre des impôts est obligatoire, même si certaines annexes du Code général des impôts sont un peu équivoques dans les termes.

Déclencheur et les éditions Eyrolles tiennent à remercier Eric Delamarre et Rémi Chapeaublanc pour leur participation à cette rencontre, Pascale, Baptiste et Elsa pour leur implication dans l’organisation de cette journée, et le site Miss numérique pour son soutien.

Canson et Hahnemühle : trois nouveaux supports jet d’encre

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Le nouveau support Canson Infinity Baryta Photographique fait partie des papiers barytés. Alliant un couchage d’aspect brillant à une base de papier en fibres et une couche intermédiaire au sulfate de baryum, les papiers barytés visent à reproduire les caractéristiques des papiers argentiques traditionnelles en termes de conservation, tenue de main et restitution de nuances.

Le Baryta Photographique partage avec la plupart des supports barytés une excellente tenue en main : avec 310 g/m2, il est plus dense que le Tecco BT 270 et un peu plus « léger » que les supports Fine Art Baryta, Photo Rag Baryta et Baryta FB du papetier Hahnemühle.


Canson Infinity Baryta Photographique : profil ICC créé avec un ColorMunki


Tecco BT 270: profil fourni par le papetier

Cette densité lui procure une bien meilleure planéité une fois imprimée que le papier baryté de chez Tecco. Ce dernier tend en fait à gondoler un peu (curling en anglais), ce qui « ne colle pas » à la vocation plutôt luxueuse d’un support baryté. Parmi les cinq papiers cités, tous bénéficient de l’odeur si caractéristique des papiers barytés. Les photographes sont naturellement intéressés par le rendu et la tonalité des supports : si l’on peut difficilement évoquer de dominantes, les papiers sont plus ou moins “chauds” : parmi les cinq papiers, le Hahnemühle Baryta FB est plutôt “froid” et terne, le Fine Art Baryta encore un peu froid et plus lumineux, le Tecco BT 270 dispose d’une surface lumineuse et neutre, celle du Canson Infinity Baryta Photographique est à la fois éclatante et légèrement chaude et le Hahnemühle Photo Rag Baryta est le plus chaleureux des papiers testés.


Les profils de trois papiers Hahnemühle : Fine Art Baryta…


Photo Rag Baryta et…


Baryta FB : chacun des papiers possède sa propre personnalité

Nous avons mesuré, tout comme pour les supports RC, la densité maximale des papiers barytés à l’aide d’un spectrodensitomètre. Cette valeur influe en fait sur la sensation de profondeur que procure un papier : plus celle-ci est importante, plus les noirs d’une photo seront profonds. Le Tecco BT 270 se situe avec un Dmax de 1,92 au bas de l’échelle, les papiers Canson Infinity Baryta Photographique et Hahnemühle Fine Art Baryta au milieu (Dmax 2,13), le Hahnemühle Photo Rag Baryta procure avec une Dmax de 2,16 des noirs un peu plus denses. Le nouveau support Hahnemühle Baryta FB, avec 350g/m2 le plus épais, parvient aux densités les plus profondes : doté d’une Dmax de 2,28, il produit les plus beaux noirs !

Notez que la plupart des papiers barytés possèdent une texture de surface plus ou moins prononcée qui pourrait gêner avec certains sujets. Seule la structure du Canson Infinity Baryta Photographique, plus affinée, ressemble à celle d’un papier satiné ce qui fait de lui le support le plus « universel », adapté à un grand nombre de sujets photographiques, de la nature morte au portrait, en passant par le paysage et l’architecture.

Avec notre imprimante d’essai (Epson 3800 avec ses encres d’origine) nous n’avons pas pu voir la moindre trace de bronzing. Tous les papiers font preuve d’un comportement sans défaut : en appliquant les profils ICC des fabricants et en suivant leurs consignes pour ce qui est du réglage des pilotes, vous devrez toujours produire des tirages de qualité. Sachez que Canson est le seul à ne pas renseigner les réglages des pilotes d’impression. Il précise simplement que “les paramétrages de l’impression varient suivant les préférences personnelles, les conditions d’impression et le type de support utilisé…”. C’est vrai, mais il est tout de même plus rassurant pour l’utilisateur s’il dispose des réglages concernant support d’impression…


Cette mire conçue par Norman Koren a permis d’analyser la plage dynamique (et notamment la densité maximale) des papiers ainsi que la qualité des profils ICC.

À-propos de notre méthode de test
Avec une Epson 3800, nous avons imprimé à partir de Photoshop et Lightroom plusieurs mires et images, en utilisant les profils ICC des fabricants (Hahnemühle et Tecco) ou en utilisant des profils ICC « faits main » à l’aide d’un spectrophotomètre ColorMunki. Les tirages ont été évaluées par plusieurs personnes sous un éclairage normalisé à 5000 K (Just Proof Top Multi 5000) et analysées avec un spectrodensitomètre X-Rite série 500.

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !