Questions Photo

Créer ses propres profils de correction optique avec ALPC : préparations et prise de vue

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Photographier la mire

Il est important de planifier vos prises de vues. Ainsi, si vous utilisez plusieurs appareils reflex et plusieurs types de capteurs, sélectionnez de préférence l’appareil avec le capteur aux dimensions les plus généreuses : un profil établi à l’aide d’un appareil “plein format” (FX) sera ainsi parfaitement approprié pour corriger les défauts optiques du même objectif associé à un capteur de type APS-H ou APS-C (DX). Il n’est pas nécessaire d’analyser un objectif sur toute son échelle d’ouvertures : souvent, on pourrait ainsi négliger les ouvertures les plus fermées (f/22 et f/32), peu fréquentables sur un appareil numérique à cause d’un taux de diffraction dévastateur. Ainsi, pour un objectif à focale fixe et à l’ouverture maximale de f/2,8, il ne sera utile que de produire six jeux de captures (f/2,8, f/4, f/5,6, f/8, f/11 et f/16) afin d’obtenir la correction la plus précise pour le vignetage et les aberrations chromatiques.


Un dispositif aussi “sage” pour photographier la mire (fond noir, flashs de studio équipés de parapluies blanc, déclencheur souple, rail de mise au point…), n’est pas obligatoire mais rassurant !

Quant aux focales, Adobe conseille de prendre des photos aux focales gravées sur le fût de l’objectif. Pour un objectif EF 17-40 mm f/4 L, on arrive ainsi à 30 jeux de captures (cinq diaphragmes et six focales indexées) qu’il faut ensuite multiplier par le nombre de photos nécessaires pour couvrir le champ photographiée. De manière générale, plus un objectif est susceptible de souffrir d’inégalités en termes de défauts optiques (distorsions et aberrations), plus ce nombre sera important. Un objectif zoom nécessite donc souvent plusieurs centaines de photos et leur nombre augmente encore si vous multipliez les distances de mise au point afin d’augmenter la précision des mesures de distorsion et de vignetage (souvent fluctuantes en fonction de la distance de MaP…). Bref, la rigueur et la discipline sont de mise…

Le mode d’emploi distingue deux types de profils :

Profils « basiques »

  • Objectifs zoom grand-angle ou fish-eye : des photos prises à f/11 et aux focales marquées sur la bague de zoom.
  • Objectifs zoom télé : des photos prises à trois focales différentes (la plus courte, la plus longue et une focale médiane) et à f/11
  • Objectifs à focale fixe : des photos prises à f/11 et à trois distances de mise au point différentes.

Profils plus élaborés

  • Objectifs zoom grand-angle ou fish-eye : 72 jeux d’images (6 focales x 3 distances x 4 ouvertures de diaphragme).
  • Objectifs zoom télé : 36 jeux d’images (3 focales x 3 distances x 4 ouvertures de diaphragme.
  • Objectifs à focale fixe : 12 jeux d’images (1 focale x 3 distances x 4 ouvertures).

Bien que particulièrement simple à élaborer, un profil basique ne saurait satisfaire un photographe exigeant : se cantonner à une seule ouverture (moyenne) pour analyser les défauts optiques, alors que les aberrations chromatiques et le vignetage sont justement tributaires de la valeur d’ouverture utilisée, se résume ainsi à ne corriger que la seule distorsion, pour peu que la distribution de celle-ci ne soit pas trop complexe. Il est donc intéressant d’investir un peu plus de temps pour créer un profil aux corrections plus élaborées, mais là encore mieux vaut ne pas trop se fier au schéma du mode d’emploi. Celui-ci semble préconiser pour chaque image un alignement parfaitement parallèle entre le plan du capteur et celui de la mire.



Profil simple..


…et profil plus élaboré : seul ce dernier corrige efficacement les défauts optiques

En consultant le forum consacré à l’utilisation d’ALPC, on trouve ces explications d’Eric Chan :

… »il est en fait assez important de varier la position du couple appareil/objectif entre les différentes images d’un jeu. Ainsi, si un jeu comprend neuf images, je saisis les trois premières depuis un premier point de vue, puis je choisis pour les deux fois trois images suivantes un second (décalé vers la gauche), puis un troisième point de vue (décale vers la droite)… contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le pivotement et la bascule du couple appareil photo/objectif n’influent pas sur l’efficacité d’Adobe Lens Profile Creator, pour peu que le logiciel n’éprouve pas de difficultés à détecter les damiers de la mire, devenus flous à cause d’une profondeur de champ trop étriquée… »

Il est donc fortement encouragé de transcender les règles autrefois établis pour photographier des mires. Un alignement systématique entre le trépied et l’appareil photo d’un côté et la mire de l’autre provoque même assez souvent des mauvais résultats. Idéalement, il faudrait donc conjuguer le déplacement (parallèlement au plan de la mire) et la bascule verticale de l’appareil…



Si pour améliorer la pertinence du profil d’un objectif super grand-angle, il est impératif de multiplier les prises de vue, ici 25 par jeu d’ouverture…


…vous pouvez vous contenter de 9 images par jeu lorsqu’il s’agit d’un objectif plus commun, ici un 50 mm macro


Les 25 images par ouverture pour caractériser un Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SL II ; éclairage au flash…


…et les 9 images suffisantes pour un objectif Canon EF 100 mm f/2,8 Macro; lumière du jour

S’il est possible de suivre le schéma évoqué plus haut (neuf images par jeu), celui-ci est parfois insuffisant pour bien corriger la distorsion complexe et le vignetage d’un objectif grand angle à focale variable (zoom) ou fixe. Ainsi, pour caractériser mon objectif Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SL II en monture Canon, j’ai du effectuer plusieurs séances de prises de vue pour aboutir à un profil de qualité: si les deux premiers essais m’ont permis de bien corriger les aberrations chromatiques “monumentales” de cet objectif “pancake”, le vignetage et la distorsion ont été fortement sur-compensées. Il a finalement fallu multiplier les prises de vue (vingt-cinq images par jeu, cinq en hauteur fois cinq en largeur) pour réaliser un profil de qualité.

Une fois les prises de vue achevées, pensez à convertir vos fichiers RAW au format DNG car, au même titre que Profile Editor, Lens Profile Creator n’ouvre que les fichiers bruts préparés à la sauce Adobe.



Conversion des fichiers RAW en DNG dans Camera Raw

Ce papier fait partie d’une trilogie d’articles expliquant comment tirer parti des corrections optiques dans Camera Raw 6 et Lightroom 3. Si l’utilitaire Lens Profile Creator est le sujet d’un premier article publié ici même, le troisième et dernier volet se consacrera à l’utilisation du Lens Profile Creator. À suivre donc…

Adobe Lens Profile Downloader : à la recherche de profils manquants

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Quid de la qualité des profils ?

Contrairement aux profils gratuitement mis à disposition par Adobe et ses partenaires, les profils disponibles via ALPD sont d’une qualité assez inégale. L’éditeur ne pratiquant aucun contrôle de qualité pour les profils ainsi proposés, il vous appartient ainsi d’examiner chacun des profils téléchargés en les appliquant tour à tour à différentes images. Mais je ne partage pas pour autant le pessimisme de certains experts, déclarant haut et fort de ne faire confiance qu’aux seuls profils élaborés par la « maison mère », Adobe.


Canon 5D Mark II, EF 24 mm f 3,5 L “Mark 1” et profil personnalisé : avant….


…et après correction. Hormis la correction de la distorsion, le profil corrige de manière assez efficace le vignetage et les aberrations chromatiques latérales.

Extrait de l’angle supérieur droit à 200%


Avant et…


…après application du profil “Canon EOS 5D Mark II (TS-E 24 mm f/3,5 L)”.

À titre personnel, j’ai essayé et adopté deux profils, assez spécifiques puisque conçus pour un couple composé d’un objectif et d’un multiplicateur ou doubleur de focale. Provenant d’un expert Adobe, je n’ai aucun doute quant au sérieux de ces profils. Pour certains de mes objectifs, j’ai même mis les mains dans le cambouis — vous trouverez mes profils en passant par Adobe Lens Profile Downloader. Pour finir, sachez que l’utilisation d’un profil inapproprié ne nuit en aucun cas à l’intégrité de vos fichiers RAW — il ne s’agit finalement que de métadonnées qu’il suffit d’effacer ou de remplacer lorsque les résultats ne conviennent pas….


Les corrections automatiques sont très intéressantes pour corriger les aberrations chromatiques en amont d’une fusion HDR

Bref, il peut être intéressant de sacrifier quelques minutes à la recherche d’un profil pour votre objectif et – pour aller encore plus loin- quelques heures à la création et au partage de vos propres profils. Si nous sommes encore assez loin de la précision diabolique de DxO Optics Pro (ou de celle de PTLens), pour la plupart de vos images , il n’est déjà plus nécessaire d’interrompre votre flux de production…


Camera Raw 6 : créer une ambiance enchanteresse

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Remarque : il est préférable de passer une image en noir et blanc le plus tôt possible dans Camera Raw. Cependant, la transformation en noir et blanc est un vaste sujet et il existe de nombreuses méthodes pour affiner une image ainsi convertie dans Photoshop. Pour en savoir davantage, consultez les ouvrages Le noir et blanc avec Photoshop CS3 et Lightroom, de Leslie Alsheimer et Bryan O’Neill Hughes, paru aux éditions Eyrolles, et La photograhie numérique en noir et blanc, de John Beardsworth, paru aux éditions Evergreen.

Cet article est extrait d’un livre paru le 28 octobre, aux éditions Eyrolles, “Camera Raw par la pratique”, 200 pages, 25 € (le livre comporte 55 exercices expliqués pas à pas + les fichiers des exercices sur un DVD-Rom offert avec l’ouvrage).

 

 

 

Camera Raw 6 : accentuer la netteté

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Étape 7

Pour finir, pensez à incorporer vos paramètres d’accentuation au sein d’un jeu de paramètres par défaut, que vous appliquerez à l’ensemble des images transférées pour accélérer votre flux de production (voir l’exercice suivant). Pour ma part, j’emploie le plus souvent les mêmes paramètres pour l’accentuation de mes images, pour peu qu’elles proviennent du même appareil et qu’elles soient prises à des sensibilités ISO pas trop élevées. À titre d’exemple, j’utilise pour les images de mon 5D Mark II les valeurs 80 (Gain), 0,5 (Rayon), 25 (Détail) et 0 (Masquage), que je ne modifie que pour préparer des photos pour une publication (livres, magazines et Web).

 

 

Conclusion : l’accentuation est une technique délicate qui demande de bien connaître la destination finale d’une image ainsi que les différents facteurs pouvant influer sur sa netteté. Pour bien accentuer, il faut trouver le meilleur compromis entre l’accentuation des contours et la réduction du bruit. Si une réduction intempestive du bruit rend une image irrémédiablement floue, une accentuation irréfléchie la rend également inexploitable. C’est pour cette raison que la réduction du bruit doit toujours être appliquée avant l’accentuation et que la dernière étape d’accentuation est le plus souvent effectuée dans Photoshop, une fois l’image réduite à ses dimensions finales et une fois ses couleurs converties dans l’espace de travail de destination.
Parmi les logiciels de conversion, Camera Raw et Lightroom offrent les outils les plus complets et parmi les plus performants. Qui plus est, depuis sa version 6.0, Camera Raw utilise (tout comme Lightroom 3) de nouveaux algorithmes (Processus 2010) pour l’accentuation et la réduction du bruit des fichiers RAW, directement appliqués en amont de l’ouverture des fichiers dans le module. Si vous avez déjà converti vos images avec une ancienne version du module, pensez à les redévelopper pour bénéficier d’une meilleure qualité d’image (netteté et réduction du bruit). Cependant, faites attention aux réglages d’accentuation : il est souvent indispensable de les reprendre pour éviter une accentuation excessive.

Cet article est extrait d’un livre paru le 28 octobre, aux éditions Eyrolles, “Camera Raw par la pratique”, 200 pages, 25 € (le livre comporte 55 exercices expliqués pas à pas + les fichiers des exercices sur un DVD-Rom offert avec l’ouvrage).

 

 

 

Téléchargez la table des matières, l’avant-propos et/ou une version au format PDF de l’exercice présent.

Camera Raw 6 : maîtriser le contraste d’un paysage

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Étape 4

Manifestement, une grande partie de l’image est encore trop terne. Appuyez sur la touche N pour ajouter un second dégradé, partant du bord inférieur et recouvrant la moitié inférieure de l’image ainsi que les collines lointaines. Il modifie à la fois les paramètres Luminosité (+55), Contraste (+14), Saturation (+21), Clarté (+32) et Netteté (+31), permettant ainsi de bien restituer les détails et les nuances du premier plan (arbres, chapelle) et des nuages, éclairés par le “projecteur céleste”. Il s’agit ici d’un filtre dégradé “neutre”, sélectionnez donc, dans l’outil de sélection de couleurs, une saturation à zéro (ou cliquez sur le petit pavé blanc dans l’angle inférieur droit de la boîte de dialogue).

 

 

Étape 5

Pour finaliser l’image, sélectionnez les paramètres de la figure ci-contre dans les panneaux Détail et Courbe des tonalités, afin d’accentuer l’image et de lui appliquer une ultime et discrète augmentation de contraste. S’agissant d’un “paysage humanisé”, celui-ci comporte quelques éléments gênants que vous pouvez faire disparaître grâce à l’outil Retouche des tons directs : en mode Corriger, placez des cercles d’intervention sur la disgracieuse antenne de télévision située dans l’angle inférieur, sur l’antenne relais au milieu de l’image et sur le bâtiment clair au versant de la colline.

 

 

Remarque : bien que l’outil Filtre gradué soit particulièrement efficace pour rééquilibrer le contraste « linéaire » d’une photo de paysage, le curseur Exposition ne pourra pas récupérer du détail dans les hautes lumières si la surexposition est très importante (c’est-à-dire supérieure à 1 ou 1,5 IL). Pour maîtriser le contraste d’un paysage saisi à contre-jour ou sous une lumière rasante, rien ne remplace donc l’utilisation d’un filtre dégradé, placé directement sur l’objectif.

Cet article est extrait d’un livre paru le 28 octobre, aux éditions Eyrolles, “Camera Raw par la pratique”, 200 pages, 25 € (le livre comporte 55 exercices expliqués pas à pas + les fichiers des exercices sur un DVD-Rom offert avec l’ouvrage).

 

 

 

Softproofing et Lightroom : un premier essai concluant ?

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Les dernières versions de Camera Raw et Lightroom bénéficient de nombreuses améliorations portant surtout sur la qualité des fichiers convertis. Cependant, certains utilisateurs souhaitent voir apparaître dans Lightroom une fonction dont Camera Raw bénéficie déjà indirectement, par l’intermédiaire de Photoshop : le softproofing, indispensable pour simuler les couleurs d’une impression directement à l’écran.

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Color-Skopar 20 mm et Distagon 21 mm : l’histoire de David et Goliath revisitée ?

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Voigtländer 20 mm ou Carl Zeiss 21 mm, lequel choisir ?

Contrairement à l’histoire de la bible, notre David (Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SL II) n’a que peu de chances à gagner une confrontation directe avec Goliath (Distagon ZE 21 mm f/2,8), telle est la supériorité de l’objectif à conception allemande. Mais le Distagon, trois fois plus encombrant, lourd et cher n’est pas pour autant trois fois meilleur en termes de performances optiques. Si vous recherchez le produit parfait, capable de suivre l’évolution des capteurs pendant quelques années encore, le choix sera facile : le Distagon est le seul à proposer des performances optiques homogènes qui ne varient que peu au gré des changements du diaphragme et de la distance de mise au point. Bref, si vous êtes très exigeant et séduit par la superbe réalisation mécanique, le microcontraste et le rendu chaleureux et très piqué des objectifs Zeiss, n’hésitez pas. Le Distagon complète favorablement une collection de beaux cailloux à focale fixe. En revanche, si vous possèdez déjà un des objectifs super grand-angle (zoom ou focale fixe) cités plus haut, il vous faudra vous interroger sur la pertinence d’un tel achat.

Toutefois, l’excellence du Distagon n’est pas sans contrepartie. Hormis son poids et son gabarit, l’objectif demeure assez onéreux et il faut l’associer à un appareil à capteur « plein format » pour profiter de tous ses atouts. Avec un capteur de type APS-C, les caractéristiques, les performances et l’angle de champ de l’objectif ne sont pas si spectaculaires, surtout compte tenu de son tarif.

L’essai de longue durée du Distagon (merci encore à Richard !) ne m’a pas incité à laisser mon Color-Skopar en jachère. Celui-ci possède en effet de nombreux atouts : bien que son piqué ne soit pas homogène et ses aberrations chromatiques plutôt prononcées sur les bords, il produit néanmoins des images bien définies aux ouvertures les plus couramment utilisées en photo de paysage et d’architecture. Il est agréablement petit, léger, très bien fini et sa bague de mise au point est à la fois très souple et précise. Autre avantage : les filtres au diamètre 52 mm sont économiques et faciles à trouver. Avec le Voigtländer Ultron 40 mm f/2 SL II, il forme un duo diablement compact et efficace qui ne dénote pas sur un “petit capteur” : discret et facile à emporter, le Color-Skopar (l’Ultron aussi ) fera le bonheur des photographes à la recherche d’un objectif pour voyager léger et/ou pour passer inaperçu.

Caractéristiques techniques Carl Zeiss Distagon ZE T 21mm f/2.8

  • Focale : 21 mm (équivalent 30 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale/minimale : f/2.8 et f/22
  • Construction optique : 16 éléments en 12 groupes
  • Angle de champ : 90 °
  • Distance minimale de mise au point : 0.22 m
  • Diamètre de fixation pour filtre : 82 mm
  • Diamètre x longueur : 87 × 110mm
  • Poids : 620 g
  • Pare-soleil fourni

Caractéristiques techniques Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SL II

  • Focale : 20 mm (équivalent 32 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale/minimale : f/3.5 et f/22
  • Construction optique : 9 éléments en 6 groupes, une lentille asphérique, diaphragme circulaire à 9 lamelles
  • Angle de champ : 94 °
  • Distance minimale de mise au point : 0.2 m
  • Diamètre de fixation pour filtre : 52 mm
  • Diamètre x longueur : 63 mm x 28,8 mm
  • Poids : 205 g
  • Pare-soleil en option (LH-20)

Lightroom 3 : flux de travail rapide pour photographes pressés

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Etape 5

C’est là qu’intervient le panneau Développement rapide. Vous pouvez corriger la balance des blancs, l’exposition et le contraste, utiliser la tonalité automatique ou appliquer un paramètre prédéfini sans aller dans le module Développement. Les boutons comportent une flèche simple ou une flèche double pour la correction par paliers. Dans le cas de l’exposition, la flèche simple correspond à 1/3 de diaphragme, la flèche double à 1 diaphragme. Si vous appuyez sur la touche Alt/Option, les boutons Clarté et Vibrance deviennent Netteté et Saturation.

 

Etape 6

Passez d’une vignette à l’autre avec les flèches du clavier et appliquez les corrections nécessaires. Dans le cas d’un flux de travail rapide, contentez-vous de corriger l’exposition et le contraste, en surveillant l’histogramme. Inutile de toucher au reste, comme à la balance des blancs, sauf absolue nécessité. Notez que vous pourrez renforcer automatiquement la netteté lors de la phase d’exportation.

 

Etape 7

Si vos images ne présentent pas d’écarts d’exposition exagérés, vous pouvez également vous servir de la commande Tonalité automatique. Sélectionnez toutes les images de la grille avec le raccourci Cmd+A (Mac) ou Ctrl+A (PC) et appuyez sur le bouton Tonalité auto. Même si les résultats ne seront pas parfaits sur toutes les images, cette commande fonctionne suffisamment bien pour vous proposer un bon réglage de base, que vous pourrez reprendre manuellement avec les boutons de développement rapide. Vous pourrez aussi annuler les corrections en sélectionnant les images concernées et en cliquant sur le bouton Tout rétablir.

 

Etape 8

Pour finir, il ne vous reste plus qu’à exporter vos images. Comme pour le menu Importer, vous devrez configurer à l’avance le menu Exporter et créer un ou plusieurs paramètres prédéfinis en fonction de la destination que vous prévoyez pour vos images (électronique ou papier). Les choix sont multiples et il est difficile de vous donner ici des réglages universels, mais n’oubliez pas les réglages de netteté à la sortie.

 

Cet exercice est extrait du livre “Lightroom 3 par la pratique”, qui sera en librairie le 7 octobre. Texte : Gilles Theophile, photos de l’auteur et de Céline Jentzsch

 

Le traitement du bruit avec Lightroom 3

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La correction du bruit de chrominance fait appel à deux outils : Couleur et Contraste. Le curseur Couleur permet d’atténuer ou de supprimer le bruit se manifestant sous forme de grain ou d’amas verts et magenta. La valeur par défaut est de 25 pour les fichiers RAW, et 0 pour les autres. Si on place le curseur à la valeur 0, aucune correction n’est appliquée ; au-delà de 25, la correction est de plus en plus agressive, avec des risques de dérive des couleurs. Notez, sur la figure ci-dessous, l’efficacité de l’outil dans les mèches de cheveux.

 

Le curseur Détail permet de maîtriser les dérives et les pertes de couleurs au niveau des contours, dans le cas d’images très bruitées. La valeur par défaut est de 50 ; en allant vers 100, les couleurs des contours sont préservées, mais des pixels colorés apparaissent. Près de 0, les taches disparaissent, au détriment des couleurs de contours. Ci-dessous, le curseur est à zéro pour l’image de gauche, avec un résultat propre mais des couleurs lissées et, à droite, le curseur est à 100, produisant des taches colorées mais conservant bien plus de nuances dans les détails de l’iris, des paupières ou des cernes.

 

Conclusion

Le traitement du bruit dans Lightroom 3 est d’une efficacité redoutable, l’un des meilleurs du marché. De plus, les corrections étant entièrement réversibles et se produisant lors du dématriçage, les résultats obtenus permettent de se passer totalement d’outils tiers disponibles sous forme d’éditeurs externes, et qui présentent l’inconvénient de briser le flux de production RAW.

Il n’y a pas de règle précise quant à la meilleure façon de corriger le bruit d’une image. Tout dépend de son contenu et de l’appréciation très subjective de l’utilisateur. Nous vous invitons donc à suivre les étapes de cet exercice, et à les expérimenter sur le plus grand nombre d’images possibles.

Dernier petit conseil : corrigez le bruit le plus en amont du flux de travail, et toujours avant la phase d’accentuation de la netteté.

 

Cet article est extrait d’un livre à paraître le 7 octobre, aux éditions Eyrolles, “Lightroom 3 par la pratique”, 224 pages, 25 € (le livre comporte 50 exercices expliqués pas à pas + les fichiers des exercices sur un DVD-Rom offert avec l’ouvrage).

 

 

Leica M9 et faibles lumières

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Si l’on travaille en noir et blanc, il est possible de conserver du bruit chromatique (qui deviendra invisible sur le tirage) et de doper un peu la netteté pour reconstituer la granulation d’un film argentique rapide. Le noir et blanc nécessite souvent d’augmenter un peu le contraste, mais on agira selon ses goûts.


Pour une interprétation en noir et blanc, on peut conserver plus de bruit qu’en couleur. 1/30 s, 35 mm f/2.


Pour un noir et blanc “musclé”, augmenter la netteté et ne pas réduire le bruit.

Attention, les valeurs données dans nos exemples s’appliquent à des images prises avec une très mauvaise lumière. Si l’éclairage est plus intense, l’image en haute sensibilité sera meilleure et nécessitera une moindre intervention en débruitage. C’est pour cette raison qu’il est imprudent de traiter par lot des photos prises en ISO élevés mais avec des conditions d’éclairage très différentes, tant en intensité qu’en température de couleur.


Avec une bonne lumière en hauts ISO, la réduction du bruit doit être nettement plus modérée.

En définitive, alors que certains reflex numériques récents permettent directement d’excellents résultats en JPEG, il est vraiment conseillé de rester en RAW (DNG) avec le Leica M9, et de traiter ses photos de façon isolée (ou par lots homogènes) avec le souci de conserver toujours un peu de matière aux clichés tout en limitant au mieux les parasites de couleur qui peuvent se manifester en faible lumière.

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L’e-book de Jean-Marie Sepulchre est disponible à la vente sur le site Izibook.eyrolles.com. Bien plus qu’un simple manuel sur le M9, cet ouvrage est une immersion dans l’univers Leica. S’il met l’accent sur les caractéristiques de ce premier boîtier télémétrique numérique 24 × 36 à capteur de haute définition et au rendu d’image si particulier, il retrace aussi l’historique de la marque et de ses évolutions technologiques. Un livre à mettre dans toutes les mains des amoureux des Leica, qu’ils aient la chance de posséder un M9 ou pas…

 

 

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !