Canon EOS 7D : appréhender l’AF (première partie)
Publié le 20 novembre 2010 dans Actualités Livres par Hélène Pouchot
Puisque le déclenchement implique le relevage du miroir principal et escamote le miroir secondaire, les capteurs ne peuvent évidemment pas opérer en temps réel et la mise au point doit donc être déterminée préalablement à la prise de vue. Face à un sujet fixe ou peu mobile, les quelques dizaines de millisecondes qui séparent la mise au point et l’ouverture de l’obturateur sont négligeables et ne prêtent pas à conséquence. En revanche, elles suffisent souvent à ce qu’un sujet rapide continue sa course de telle manière que la distance déterminée à un instant t s’avère erronée au moment du déclenchement. Or, l’AF à lui seul n’a pas assez de discernement pour à coup sûr identifier le sujet dans le cadre, “l’accrocher” rapidement, le suivre sans le perdre et anticiper son déplacement de façon à y adapter le point. C’est donc au photographe de l’y aider en adaptant le mode AF et celui de sélection de zone AF aux circonstances, à ses habitudes et/ou à ses intentions créatives. C’est ce que nous allons développer ici, tandis que la rubrique suivante (voir Maîtriser le Canon EOS 7D) nous permettra d’optimiser si besoin quelques options pour une meilleure efficacité en accroche et/ou en suivi, notamment face aux sujets sportifs difficiles.
Choisir le mode AF
Les utilisateurs déjà familiarisés avec le système AF de Canon retrouveront ici les trois modes classiques par lesquels on adapte le comportement général de l’automatisme à l‘éventuelle mobilité du sujet. Ils pourront donc se reporter directement à la section suivante ; les autres (re)découvriront dans le tableau ci-après pourquoi et quand sélectionner un mode plutôt qu’un autre selon que l’on souhaite, ou non assurer un suivi. La procédure à suivre pour passer de l’un à l’autre est décrite page 84 du mode d’emploi.
Dans un contexte professionnel, ce choix est dicté par la nature du sujet : il ne viendrait pas à l’idée d’un photographe sportif d’utiliser le mode One Shot ou à un spécialiste de la nature morte de sélectionner l’Ai Servo. En reportage, ou plus généralement pour l’amateur qui se voit confronté à des sujets variés et parfois imprévisibles, il peut en revanche s’avérer plus délicat.
En effet, il est évident qu‘à rester en One Shot et ne basculer en Ai Servo que face à un sujet en mouvement, on prend le risque de le perdre et/ou de rater l’action le temps de changer de mode (ou parce que faute d’accroche, l’appareil n’a pas accepté de déclencher) ou encore de réaliser des images floues faute de suivi si, par chance, on arrive à déclencher sur le vif… Certes, parmi ses (nombreuses) possibilités, la Fonction personnalisée C.Fn IV -1 Commandes personnalisées permet de convertir le bouton de test de profondeur de champ en une sorte de commutateur One Shot/Ai Servo (voir mode d’emploi pages 218 et 220). Ainsi, en One Shot, l’appui sur ladite touche active l’Ai Servo tant que la pression est maintenue, le système repassant en One Shot une fois la touche relâchée (et inversement). Bien que séduisante, l’option fait malheureusement perdre le bénéfice du test de profondeur de champ (sans qu’il soit d’ailleurs possible de le basculer sur une autre touche) et l’alternative consistant à assigner cette “commutation” à la touche d’arrêt d’AF de l’objectif, n’est quant à elle envisageable qu’avec les seules optiques qui en disposent, à savoir les téléobjectifs pro.
Concrètement, l’affichage est tributaire de certaines options et Fonctions personnalisées (et qu’il est parfois ambigu !) mais, dans le principe, les capteurs (en croix) sont matérialisés dans le viseur par autant de collimateurs (les 19 carrés que cet exemple présente en intégralité). Parallèlement, celui (ou ceux) ayant servi à accrocher le sujet confirme(nt) le point (en One shot, du moins…) par l’affichage du (ou des) repère(s) rectangulaire(s) correspondant(s).