Canon EF 50 mm f/1,8 STM : le nouveau standard économique
Publié le 11 juin 2015 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Après une carrière longue de vingt-cinq années, l’objectif standard le plus vendu au monde a enfin tiré sa révérence. Avec son “look” plus qualitatif et son moteur pas à pas, le successeur peut-il séduire les photographes exigeants ?
Faut-il attribuer la révocation de l’EF 50 mm f/1, 8 II à un fabricant chinois qui commercialise depuis quelques mois déjà un clone de celui-ci ? Nul ne sait si Yongnuo agit en violation d’un brevet ou si la société profite du fait que celui-ci soit tombé dans le domaine public. Mais la sortie du clone Yongnuo EF YN 50 mm f/ 1.8 a sans doute aidé à précipiter les choses du côté de Canon. Rappelons que le fabricant nippon est déjà à son troisième essai :
- l’EF 50 mm f/1, 8, sorti en 1987, était le premier représentant de la gamme EF. Doté d’une formule optique « classique », mais améliorée par rapport à celle de son prédécesseur dans la gamme FD (6 éléments en 5 groupes au lieu de 6 éléments en 4 groupes) et d’un traitement multicouche (SSC) alors que le dernier ne possédait qu’un traitement monocouche (SC), l’EF 50 mm f/1, 8 se distingue par une construction plutôt correcte. D’une part, il possède une bague de mise au point avec échelle de distances et repères de profondeur de champ et d’autre part, la fixation sur le boitier est assuré par une solide baïonnette en métal. Grâce à ses solides performances, à la fois optiques et mécaniques, l’EF 50 mm f/1, 8 est assez recherché sur le marché d’occasion ;
- l’EF 50 mm f/1, 8 II, sorti en 1990, conserve la formule optique, mais hérite une réalisation mécanique au rabais : la baïonnette en métal fait place à une monture en plastique, le moteur AFD (arc form drive) à un micromoteur et la bague de mise au point n’est plus que l’ombre de celle du premier modèle : étroite et dotée d’une faible course, elle n’offre plus aucune indication quant à la distance de mise au point sur laquelle est réglée. La construction de ce modèle « light », affectueusement surnommé « nifty fifty » dans les pays anglo-saxons et « Joghurtbecher » (pot de yaourt) en Allemagne, a été allégée au point de répondre à un choc même léger par une désintégration en deux moitiés avant et arrière. Bref, l’EF 50 mm f/1,8 II est surtout apprécié pour ses performances optiques et son prix ultra-accessible, mais pas vraiment pour sa fiabilité dans le temps, sa vitesse et sa précision de mise au point. Dans la pratique, le micromoteur n’est pas toujours à même de positionner la bague de l’objectif à sa position requise, provoquant parfois des erreurs de mise au point qui sont d’autant plus prononcées que l’ouverture du diaphragme est grande et l’âge de l’optique avancé ;
- l’EF 50 mm f/1, 8 STM, paru il y a un mois environ, représente une évolution toute en douceur. La formule optique est toujours la même et le fabricant a tout juste accepté à offrir au nouveau venu un traitement antireflet remis au gout du jour. Toujours doté d’une construction en polycarbonate, l’EF 50 mm f/1, 8 STM gagne une baïonnette en métal et, cerise sur le gâteau, un moteur pas à pas STM, plus silencieux que les moteurs des deux versions précédentes, mais toujours audible. La mise au point se fait par déplacement linéaire de l’ensemble de l’optique, sans rotation de la monture de filtre, autorisant donc l’emploi d’un filtre polarisant. Mais la course est plus longue, permettant de raccourcir la distance de mise au point minimale à 35 cm. Le diamètre de fixation de filtre se réduit à 49 mm et le fût avant de l’objectif se dote d’une monture à baïonnette pour recevoir le pare-soleil. Comme d’habitude chez Canon (hors série L), ce dernier, baptisé ES-68, n’est pas fourni.
Merci pour cet article, très intéressant. Pour ma part, possédant la première version EF, c’est pour le nouveau traitement anti-reflet que je vais acheter le STM. En effet, lorsque l’on fait de la photo de nuit (comme présenté dans l’article d’ailleurs) on constate que le mk1 est assez, voire très mauvais en termes de « flare » quand un lampadaire entre dans le champ. C’est selon moi le seul vrai défaut du mk1 qui à part ça, 28 ans plus tard, est toujours excellent.
En effet, dans la pratique le flare à contre-jour constitue probablement le plus grand avantage que detient le 50 STM par rapport au 50″ Mk I ». En photo de nuit, le rendu des sources lumineuses est également un atout, le 50 STM produit alors de jolies aigrettes en forme d’étoile multibranche !
Espérons qu’il sera plus solide que le précédent !
il suffirait qu’il soit aussi solide que le Mark I. Le mien a été produit en 1987 et il est toujours en état quasi-neuf 😉
Merci pour ce test trés complet et trés instructif. Une précision cependant : pour avoir utilisé 2 versions de ce 50 mm f1,8 II, l’une, personnelle, datant d’il y une dizaine d’années et l’autre, dans mon boulot, il y a un an, j’ai pu constater que la version la plus récente correspond effectivement à la version fragile et susceptible de se casser en deux (c’est d’ailleurs ce qui lui est arrivé….!). Mais la version plus ancienne (mais II tout de même) n’est pas tout à fait la même (le dessin et l’emplacement du sélecteur de mise au point a très légèrement évolué) et semble -de fait (elle me sert encore fidèlement) quand même plus solide (construite -encore- au Japon à l’époque ?)…
Bonjour Alain,
je possède deux exemplaires du modèle II, l’un fabriqué au Japon et plus ancien et l’autre, plus récent et sans mention de provenance. Effectivement, le plus ancien semble mieux fini que le plus récent (commutateur M/AF), ce dernier ayant en revanche un meilleur piqué (j’ai analysé l’ancien…)
Superbe objectif !!!!!!