Maîtriser le Canon EOS 600D : adapter la mesure de la lumière
Publié le 17 août 2011 dans Livres par Aude Decelle
Le mode d’emploi du 600D n’est ni très explicite, ni très clair quant à l’intérêt et au fonctionnement des quatre modes de mesure. L’exposition d’une image est pourtant directement liée à la mesure de la lumière et à l’interprétation qui en est faite ; c’est un critère technique et esthétique des plus importants où l’expérience du photographe est souvent plus efficace que les automatismes du boîtier…
Le mode d’emploi du 600D n’est ni très explicite, ni très clair quant à l’intérêt et au fonctionnement des quatre modes de mesure. L’exposition d’une image est pourtant directement liée à la mesure de la lumière et à l’interprétation qui en est faite ; c’est un critère technique et esthétique des plus importants où l’expérience du photographe est souvent plus efficace que les automatismes du boîtier…
Le « gris moyen » à 18 %
Le 600D dispose d’un posemètre intégré qui opère en réflexion ; autrement dit, c’est la quantité de lumière renvoyée par le sujet qui est mesurée. Or, selon sa matière, sa surface et sa couleur, chaque sujet réfléchit une part plus ou moins importante de la lumière et si l’œil et le cerveau s’y adaptent naturellement, une cellule en est incapable. Des études ont donc été menées pour déterminer la valeur moyenne du coefficient de réflexion d’un sujet courant et l’ont établi à 18 %. Les cellules sont étalonnées sur cette valeur. Ainsi l’appareil considère systématiquement que le sujet réfléchit 18 % de la lumière reçue et déduit alors de la mesure (et de la sensibilité sélectionnée) un couple temps de pose/ouverture du diaphragme offrant une exposition correcte. Du moins a priori car, dès que l’on s’éloigne de la référence statistique, le système conduit à la surexposition des sujets les plus denses et à la sous-exposition des plus clairs.
Le sujet statistique moyen sur lequel sont étalonnées les cellules réfléchit 18 % de chacune des composantes colorées de la lumière. Il apparaît donc gris. Visualiser la densité de cette référence est délicat, mais fondamental pour comprendre les erreurs de mesure et les corriger dans le but de parfaire l’exposition des images.
Les quatre modes de mesure du 600D (Evaluative, Sélective, Spot et Moyenne à prépondérance centrale) font tous appel à ce principe fondamental. Ils ne diffèrent que par l’étendue de leur champ de mesure et par une interprétation plus ou moins perfectionnée. Certaines options permettent d’ailleurs de reprendre la main sur ces automatismes pour, par exemple, mémoriser ou corriger la mesure du boîtier (voir la rubrique suivante). Elles sont pratiquement indispensables pour maîtriser et parfaire l’exposition de ses images.
Un capteur sensible à la couleur
Si les quatre modes de mesure que propose l’appareil sont des plus classiques, le 600D dispose du nouveau capteur dit « iFCL » (intelligent Focus, Color an Luminance) apparu sur le 7D et dont la structure à deux couches (l’une sensible au rouge-vert, l’autre au bleu-vert) autorise pour la première fois chez Canon la prise en compte de l’information colorée. En complément de celles de la luminance et de la distance de mise au point, elle permet en quelque sorte au dispositif d’identifier la nature du sujet en analysant sa réflexion de la lumière à la fois en quantité et en qualité. En effet, l’œil humain ne présente pas la même sensibilité à toutes les teintes (il est plus sensible au vert qu’au rouge et au bleu), une particularité dont ne peut pas tenir compte un système achromate (non sensible à la couleur) dont la sensibilité spectrale est différente, généralement davantage portée vers le rouge. La structure à double couche assortie d’un nouvel algorithme est censée lisser ces disparités et offrir une exposition plus fiable, évitant par exemple des erreurs en forêt ou en paysage (quand la forte proportion de feuillage trompe facilement un système classique), ou encore, comme l’annonce Canon, une certaine sous-exposition des tons chair (pour ceux de type caucasien du moins, qui réfléchissent en effet beaucoup de rouge).
Sur ces photos du capteur, on distingue les 63 zones de mesure et leur disposition. Le schéma de principe établit, lui, la façon dont sont séparées les composantes colorées de la lumière avant d’être interprétées par un nouvel algorithme. (D’après documents Canon)