Affinity Photo : l’interface Développement (1)
Publié le 14 juillet 2015 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Avec Affinity Photo, l’éditeur anglais Serif vient de frapper un grand coup. Second d’une famille de trois logiciels, Photo se pose en chalengeur sérieux de Photoshop, ce qui ne déplaira pas à tous ceux ne souhaitant pas (ou plus) louer leurs outils de travail ou de loisir. Voici un premier regard sur l’interface Développement de Photo, alter ego du module Camera Raw de Photoshop. Dans un prochain article, je vous présenterai l’interface Photo, équivalente de Photoshop.
Rappelons qu’Affinity Photo n’est pas censé remplacer Aperture — il s’agit là de la mission, encore mal assumée, de Photos, successeur à la fois de ce logiciel de flux de production photo et de sa mouture grand public iPhoto. Le logiciel made in Great Britain se destine aux photographes ne produisant qu’une faible quantité d’images et souhaitant tirer tous les registres en matière de développement et de retouche. Les outils de l’interface Développement (development persona) n’accomplissent que la première partie d’un flux de travail qui sera achevée dans l’interface Photo. Rien ne vous empêche donc de déléguer le développement RAW à un spécialiste confirmé (Lightroom, Capture One Pro, DxO Optics Pro, etc.), puis de transférer un fichier JPEG, TIFF ou PSD à Affinity Photo pour l’ouvrir directement dans l’interface d’édition Bitmap (Photo persona). Toutefois, l’interface Développement de Photo a plusieurs cordes à son arc et, pour peu que les images n’aient pas été prises à une sensibilité trop élevée ou sévèrement surexposées, la qualité obtenue s’avère plutôt satisfaisante.
Corrections par défaut
Pour l’ouverture et le dématriçage des fichiers RAW, Photo tire parti de la bibliothèque et des algorithmes mis au point par Dave Coffin (Dcraw). Par défaut, le logiciel propose un ajustement automatique de la courbe des tonalités et des points blanc et noir (Assistant Développer) que vous pouvez désactiver en passant par les Options de l’assistant, dans la barre d’outils de l’interface Développement. La boite de dialogue Assistant Développer permet ainsi de suspendre l’application automatique d’une courbe de compensation et d’une compensation de l’exposition, au prix d’un rendu souvent un peu plus terne, mais également plus « neutre ». Pour que la modification soit active, il faut redémarrer le logiciel.
Interface utilisateur
La présentation d’Affinity Photo répond aux canons de beauté actuels, avec une teinte grise foncée (anthracite) et une organisation des outils qui correspond peu ou prou à celle utilisée par Photoshop CS6 et CC. Une grande fenêtre centrale est accompagnée de deux barres d’outils (horizontale en haut et verticale à gauche) et d’une palette d’outils composée de plusieurs onglets (à droite).
- La barre d’outils horizontale offre des boutons pour passer directement aux interfaces utilisateur Photo, Liquify et Export. De même, une série de trois boutons permet d’afficher un seul aperçu ou deux aperçus avant/après, soit dans une seule fenêtre, soit dans deux fenêtres séparées ; une autre série de synchroniser ou d’échanger les réglages des aperçus avant et après. Deux autres boutons servent à afficher l’écrêtage des hautes lumières (en rouge) et tons foncés (en bleu), un troisième étant attribué, selon l’éditeur, à la signalisation d’un écrêtage des tons moyens — en réalité, il vous avertit d’une saturation des couleurs excessive (écrêtage de la saturation).
- La barre d’outils verticale donne accès à des fonctions différentes : l’outil Main (raccourci H) pour vous déplacer dans la fenêtre d’aperçu, l’outil Loupe (Z) pour zoomer dans l’image ainsi que plusieurs outils pour corriger l’image de manière locale : l’outil Correction des yeux rouges (R) sert à corriger les yeux rouges provoqués par un flash trop proche de l’axe optique, l’outil Suppression des défauts (L) à retoucher des poussières et d’autres petits défauts, l’outil Pinceau de superposition (B) à appliquer des corrections locales au pinceau et l’outil Gomme de superposition (E) à les supprimer à la gomme. L’outil Dégradé de superposition (G) permet de travailler sur des masques gradués, les outils Recadrer (C) et Balance des blancs (W) étant cantonnés à des corrections globales.
- La palette d’outils recèle de nombreux onglets dont vous pouvez modifier l’ordre d’apparition par simple glisser/déposer. Il est également possible d’en masquer ceux dont vous n’avez pas besoin en passant par le menu Affichage>Studio. Certains d’entre eux procurent des informations plus ou moins utiles à propos de l’image ouverte : répartition (Histogramme) et étendue (Étendue) des valeurs de pixels, métadonnées de localisation GPS (Emplacement), métadonnées (EXIF) et informations de mise au point (M.a.p). D’autres interviennent sur la tonalité, les couleurs, la netteté, le bruit et la géométrie de l’image.
Il est bon qu’il y ait une concurrence pour pallier le quasi monopole de Photoshop et Lightroom, mais ceux-ci restent encore les grands maîtres.
J’arrive de mon côté à peu près aux mêmes conclusions.
Dans l’état actuel des choses, Affinity Photo n’est pas une alternative aux ténors du développement Raw, loin de là, et que le meilleur du programme se situe bien dans l’édition bitmap, avec une concurrence frontale à Ps.
Reste à espérer qu’une version Windows est réellement envisagée car, en asseyant le logiciel sur la base la plus large possible, cela permettra d’assurer à la fois une évolution ambitieuse et la pérennité du programme.
Personnellement, j’espère bien que cette suite (3 logiciels en tout, dont unà sortir) restera bien dédiée aux Mac, et continuera à être optimisée pour leur architecture matérielle, ainsi que les spécificités de Mac OS. Les limitations dues à la compatibilité Window sont une plaie.
Il est vrai que la vélocité du logiciel, qui est due à une optimisation pour Mac OS X et qui se manifeste à l’utilisation quelle que soient les corrections effectuées, représente un des attraits les plus forts d’Affinity Photo. Pour la version Windows, il faudra attendre sans doute quelques années encore, l’éditeur préférant se concentrer sur la sortie de Publisher, puis sur le perfectionnement du trio de logiciels Affinity.
Justement, en termes de performances, notamment graphiques, on ne peut pas dire qu’OS X soit la panacée, tout au moins sur une bonne partie de sa gamme.
oui, mais plus facile pour un développeur souhaitant optimiser les performances de son logiciel, grâce au nombre beaucoup plus retreint de configurations hardware 😉
La présentation d’Affinity Photo répond aux canons de beauté actuels, avec une teinte grise foncée (anthracite) et une organisation des outils qui correspond peu ou prou à celle utilisée par Photoshop CS6 et CC.
Le fond gris anthracite n’est certes pas un critère de beauté.
Plutôt un fond neutre, reposant et, parfaitement adapté à la retouche/lecture des clichés.
Si ces fonds gris étaient à 18%, le confort serait total, les clichés évalués au mieux.
A quand une version PC !
Tout à fait d’accord avec vous, c’est pour cette raison (et pour d’autres) que je continue à préférer Camera Raw à Lightroom 😉
Quant à la version PC d’Affinity Photo, je ne crois pas que nous la verrons avant 2017…
N’en déplaise à certains, une version Windows existe déjà, avec pour le logiciel de dessin, beaucoup plus de fonctionnalités.
Mais l’interface date un peu, elle n’en est pas moins très facile à appréhender pour des débutants.
Photoplus, DrawPlus et PagesPlus…
Ce dernier est par exemple très performant pour ouvrir les PDF.
Savez-vous ou trouver les tutoriels et didacticiels d’Affinity photos en français.
J’ai téléchargé la version gratuite qui n’a une durée de vie que de 10 jours et je crains de ne pouvoir me faire une idée,ne trouvant que des versions de didacticiels en anglais !!!
Merci d’avance.