AccuRaw : le puriste du RAW
Publié le 18 janvier 2014 dans Actualités Articles et dossiers par Volker Gilbert
Nous avons souvent tendance à l’oublier, il n’y a pas qu’Adobe, Phase One et DxO dans la vie. Un photographe peut aujourd’hui choisir parmi de nombreux logiciels de développement RAW, payants ou gratuits, lui permettant de trouver celui qui correspond à la fois à son style de prise de vue, son gout des couleurs et contrastes et son flux de production.
Si la plupart des photographes confient la gestion de leurs images à une seule application « à tout faire » (Aperture, Lightroom), d’autres utilisent une suite de logiciels spécialisés, voire plusieurs logiciels de développement RAW en parallèle pour pouvoir produire différentes interprétations à partir des mêmes fichiers bruts.
Sandy McGuffog, auteur des l’utilitaires CornerFix et dcpTool et de l’iApp PhotoRaw , propose depuis début 2013 un logiciel qui s’adresse à tous ceux désirant exercer un plein contrôle sur le processus de dématriçage. À la différence de la plupart des logiciels commerciaux, AccuRaw ne sacrifie pas la résolution sur l’autel de la propreté des images. Bien au contraire, Sandy McGuffog a doté le logiciel AccuRaw de commandes vous permettant de trouver le meilleur compromis entre l’extraction des détails et la suppression des artéfacts de dématriçage tels que le bruit de chrominance et le moiré. Au lieu de supprimer le bruit avant même que vous puissiez en juger de l’importance dans vos images (stratégie choisie par Camera Raw, Lightroom et DxO Optics Pro, pour ne citer que ces trois-là…), AccuRaw permet de sauver certaines nuances d’un lissage aussi précoce qu’aveugle.
Exclusivement disponible sur Mac OS X et via AppStore, AccuRaw ne propose malheureusement pas de version d’essai, ce qui n’encourage guère la distribution de ce logiciel dont le tarif (26, 99 euros) parait sinon plutôt raisonnable.
Certes, c’est bien d’avoir des solutions alternatives qui, parfois, sont de qualité correcte mais le problème, ici, est récurrent.
Il s’agit d’un petit développeur, a-t-il les épaules assez larges pour assurer la mise à jour, les corrections de défauts, l’évolution et, surtout, la pérennité du produit ?
D’autre part, le mode de distribution l’exclut d’emblée de la compétition. En effet, ces temps-ci, on critique beaucoup le système de l’abonnement, mais ce dernier donne droit à une période d’évaluation, ce qui est la moindre des choses. Là, c’est achat obligatoire, ce qui n’est pas très normal. L’auteur a-t-il prévu un « money back warranty » ?
Bonjour Gilles,
bien évidemment, AccuRaw ne s’adresse pas au grand public, mais à une petite minorité parmi les photographes exigeants qui possèdent déjà un ou plusieurs logiciels leur permettant de gérer et développer les images (Aperture, Lightroom, Photoshop/Bridge/ACR). La question de la pérennité se pose donc dans une moindre mesure d’autant plus que le logiciel en question n’emprisonne aucune métadonnée importante (les paramètres de développement ne sont pas cruciaux puisqu’il faut de toute manière enchaîner par un autre logiciel pour combler les manques d’AccuRaw)…
Pour ce qui est du mode de diffusion, je suis entièrement d’accord avec toi. Par ailleurs, je ne crois pas que les conditions générales de l’AppStore prévoient un retour de la marchandise en cas de non satisfaction. Bon séjour à Graz !
Bonjour Gilbert,
une fois que l’on a « goûté » au joies du tout intégré, que notre flux de travail est rodé, que les habitudes sont prises (et donc qu’on y a investi à la fois du temps et de l’argent !), il est assez difficile d’en sortir, même pour parfaire ses images au coup par coup.
Aussi bon soient les dématriceurs indépendants, s’ils ne s’intègrent pas dans un ensemble cohérent, ils risquent fort de rester confidentiels…
–> à quand une article détaillé sur Darktable ?
(il intégré tellement de fonctions de réduction du bruit que l’on s’y perd vite !)
Bonjour Christophe,
c’est sur, sortir de son flux de travail habituel, de sa « comfort zone », nécessite de gros efforts 😉 . En fait, j’observe l’évolution de Darktable depuis ses débuts, mais à chaque fois que j’en télécharge puis installe une version (sur Mac et PC), celle-ci ne survit que quelques jours sur mon disque dur – trop de bogues et une ergonomie tellement affligeante qu’on ne se perd pas uniquement dans les options de réduction du bruit….
Bonjour,
Merci pour cet article très détaillé.
Qu’en est-il du travail avec les fichiers raw de Fuji? Je ne suis toujours pas tout à fait satisfait des résultats obtenus avec Lightroom sur les images délicates (lumières plates à la prise de vue, sous-exposition, etc.). Et existe-t-il de telles solutions sur PC?
Bonjour Yvan,
il semble que ce logiciel soit particulièrement indiqué pour tirer la quintessence des fichiers issus de capteurs X-Trans. Malheureusement, je n’ai qu’un Fujifilm X-100 (capteur Bayer) et je n’ai donc pas pu le vérifier. Vous trouverez différents articles sur la qualité de dématriçage avec des fichiers X-Trans :
http://chromasoft.blogspot.it/2013/03/lightroom-44rc-and-capture-one-versus-x.html
et
http://www.dmcgaughey.com/2012/12/31/fuji-x-trans-raw-conversion-accuraw-takes-a-swing/
Yvan, sachez que le traitement des images issus de capteurs Fuji va probablement continuer à évoluer en ce qui concerne les solutions Adobe.
Merci Volker, je vais lire.
@Gilles: quelles améliorations à venir? J’utilise LR 5 et je trouve que ça donne (parfois) de la purée plutôt qu’une image … 🙂
Y’a aussi Rawtherapee, qui se bonifie au fil des versions et qui a une ergonomie différente de Darktable.
http://rawtherapee.com/blog/features
Bonjour, Je me permets de vous signaler qu’une version lite-gratuite est disponible sur l’AppStore, elle permet de tester le logiciel AccuRaw mais pas d’enregistrer les fichiers. Je profite de mon intervention afin de remercier Monsieur Volker pour ses articles et surtout de m’avoir fait découvrir l’excellent livre de Monsieur Jean Delmas sur la gestion des couleurs. Existe-il un ouvrage équivalent pour le monde de la vidéo professionnelle?