Canon EF 100 mm F 2,8 Macro : un ancêtre toujours vert
Publié le 11 avril 2011 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Depuis la sortie d’une nouvelle version, dotée du premier stabilisateur d’image hybride et estampillée du prestigieux sigle “L”, l’ EF 100mm F2.8 USM Macro fait désormais figure de doyen dans la gamme Canon. Pourtant, savez-vous qu’il existe un objectif encore plus ancien, largement inconnu des photographes ?
Depuis la sortie d’une nouvelle version, dotée du premier stabilisateur d’image hybride et estampillée du prestigieux sigle “L”, l’ EF 100mm F2.8 USM Macro fait désormais figure d’ancêtre dans la gamme Canon. Pourtant, savez-vous qu’il existe un objectif encore plus ancien, largement inconnu des photographes ?
Après une pluie nocturne. Canon EOS 5D Mark 2, EF 100 mm f/2,8 Macro+bague EF 25, f/3,5, 1/4s, ISO 100.
Fabriqué pendant dix années, entre 1990 et 2000, l’ EF 100 mm f/2,8 jouissait d’une excellente réputation auprès des “Canonista” de l’époque argentique. Alors que son petit frère, l’ EF 50 mm f/2, 5 Compact Macro, nécessite un convertisseur dédié ou une bague allonge pour atteindre des rapports de grossissement entre 0,5 et 1 fois, le 100 mm Macro couvre directement une plage de distances très étendue, de l’infini à 0,3 mètre (rapport 1).
Bourrache et abeille. Canon EOS 5D Mark 2, EF 100 mm f/2,8 Macro, Flashs MR-14 EX et 550 EX, f/6,7, 1/350s, ISO 100.
Réalisation optique et mécanique
Sa construction optique est plutôt particulière. Scindée en deux sections, elle est composée d’un premier groupe mobile de type Gauss pour réduire les aberrations optiques à toutes les distances de mise au point et d’un second groupe immobile pour augmenter la distance focale de l’objectif. L’ EF 100 mm f/2, 8 Macro se contente de 10 éléments en 8 groupes alors que son successeur demande 12 éléments disposés en 8 groupes pour diminuer les aberrations sphériques aux distances les plus courtes.
Le pare-soleil est incorporé et très efficace.
Si la conception optique améliore les performances optiques et la vitesse de mise au point, elle limite également l’extension mécanique, permettant de réduire les dimensions de l’objectif. Au lieu d’intégrer un moteur USM pour la mise au point automatique, l’objectif utilise un moteur électronique on ne peut plus traditionnel, de type AFD (arc form drive). Beaucoup plus bruyant que le dispositif de mise au point de son successeur, le moteur AFD de l’EF 100 mm f/2, 8 est aussi (en moins en théorie) plus lent. La réalisation mécanique de l’objectif est très robuste, bien que très différente de celle de l’ EF 100mm F2.8 Macro USM : plus court, plus mince et doté d’un diamètre de filtre plus réduit (52 mm), l’ancien 100 mm Macro est également un peu plus lourd. Les dimensions de l’EF 100mm F2.8 Macro USM restent constantes, grâce à une mise au point interne, mais celles de l’ EF 100mm F2.8 Macro augmentent au fur et à mesure que la distance de mise au point diminue — il faut donc faire attention à ne pas effaroucher des insectes craintifs.
De conception classique, l’objectif s’allonge en fonction de la distance de mise au point. Après vingt ans de service, le revêtement caoutchouté de la bague de mise au point se détend un peu trop – un peu de colle néoprène aide alors à la fixer.
La conception ancienne présente aussi quelques avantages : citons d’abord la course de la bague de mise au point, beaucoup plus longue, favorisant la précision en mise au point manuelle. La version USM de l’objectif souffre d’une course trop faible, optimisée pour accélérer la mise au point en mode automatique. La mise au point en faible distance est en revanche beaucoup plus délicate qu’avec son prédécesseur. Alors que l’EF 100 mm F2.8 Macro USM nécessite un pare-soleil optionnel pour protéger la lentille frontale, très exposée aux agressions mécaniques et aux reflets parasites, l’ EF 100 mm F2.8 Macro jouit d’un pare-soleil incorporé : l’élément frontal est profondément enchâssé dans le fut avant.
L’ancien modèle bénéficie, tout comme le nouveau, d’un l’imitateur de course : FULL commande toute la plage de distances de mise au point et LIMIT permet de la conformer à deux plages, suivant la position initiale de la bague de mise au point : de l’infini au rapport de grossissement 1/4 et du rapport 1/4 jusqu’au rapport 1, permettant d’accélérer la mise au point.
Les flashs macro de marque Canon se fixent sans intermédiaire sur l’objectif.
Si vous possédez un flash annulaire MR-14 EX ou flash macro MT-14 EX, sachez qu’il est possible de les fixer directement sur l’avant de l’objectif, aucune bague d’adaptation n’est nécessaire. En revanche, il n’y a pas de place pour ajouter une bague d’adaptation pour trépied — pour changer l’orientation de l’appareil, il faut intervenir sur la rotule du trépied photo.
J’ai ce 100mm ƒ/2,8 USM et il n’a rien d’un ancêtre ! Pour un amateur, même pour un « amateur expert » il est magnifique. Je me suis plongé dans la photo lors de l’achat de mon boîtier (350D) et j’entends toujours parler de cet objectif aujourd’hui ; il me semble donc pas être si inconnu que ça.
La stabilisation offre un confort supplémentaire certes, mais l’ouverture ƒ/2,8 autorise des vitesses relativement basses.
Je suis loin d’être un expert et pourtant j’ai réalisé d’assez belles choses même à la main levée ; le besoin de la stabilisation ne s’est jamais fait ressentir.
La version ‘L’ de cet objectif est, à mon sens, réellement à réserver aux professionnels ; contrairement, par exemple, au 70-200mm dont le label ‘L’ profite vraiment à tous.
@Romain : attention, Romain, vous êtes tombé dans un piège ;-): l’objectif présenté n’est pas celui que vous possédez, mais il s’agit de la version antérieure que personne ne semble connaître (votre réaction le prouve…), car même sur le Web, il n’existe quasiment plus aucune information le concernant. Donc, les Macro 100 mm Canon, il y en a eu trois…
Quant à la version « L », je pense que les professionnels réfléchissent deux fois avant de l’acheter. Par rapport à la version « classique » (la votre, donc le modèle II avec motorisation USM…), il n’offre que peu d’avantages décisifs. Les amateurs en revanche sont plus sensibles au sigle « L » 😉
Moi je connais, parce que je fais de la photo depuis pas mal de temps. J’ai même eu en main les versions FD pourtant je n’ai que 39 ans. Mais j’avais acheté ce matos à l’époque parce que le matos FD était moins cher pour équiper un vieux AE-1. Quand j’ai pu m’équiper je suis passé au 50 mm macro (1/2) et puis le 100 mm macro AFD que je vissais à mon 1V et à mon eos 3. Je n’ai pas changé à l’arrivée de la version USM parce que à l »époque je perdais pour revendre le mien, le paresoleil géant de la nouvelle version me gênais (alors qu’il est très discret sur la version AFD, intégré en plus et pour moi efficace), et que selon les calculs la version USM perdait 1 diaph entier à 1/1 alors que le AFD ne perdait que 2/3 de diaph! Crucial quand on faisait comme moi de la macro en diapo ou la nécessité d’exposer juste était essentielle et la quantité de lumière toujours trop faible avec des films de 100 iso (eh oui ça aussi on a tendance à l’oublier pas d panachage de sensito en diapo). Ces glorieux objo avaient été conçus pour être vissés derrière de cracheurs de diapo et pas des faiseurs de pixels! Maintenant que je suis au 1DS mk III je l’ai toujours et je ne fais pas une seule sortie sans lui, malgré que mon objo de base soit devenu le 180 macro.
Excellent objectif en effet! J’ai eu la chance de pouvoir en emprunter un il y a deux ans pour un projet personnel, pas vraiment de la macro, de la photographie de petits objets, mise au point manuelle et j’ai été bluffé par le piqué (mais je travaillais avec un 30D). A voir ici pour ceux que ça intéresse… http://thedoorsofmyperception.com/petites-choses.html
Je confirme aussi la marge de manœuvre vis à vis de la bague de mise au point, préférable en macro.
Effectivement, le sigle L n’est qu’un indicateur. Pour ma part, les capacités réelles d’un objectif, ainsi que son rapport qualité-prix (vis à vis d’un objectif + cher quasi équivalent) et l’usage prévu sont les seules données intéressantes à prendre en compte lors de l’achat.
Si, il y a au moins une troisième personne qui connais cet objectif.
Je l’ai acheté d’occasion il y a une bonne dizaine d’année à Bièvre.
Le seul soucis que j’ai eu avec, c’est le bouton de bascule AF/MF qui a cassé. Je l’ai basculé en manuel et c’est que du bonheur. Comme sont petit frère, le macro 50mm dont tu as parlé précédemment qui équipe le boîtier de mon épouse. Continu à nous parler de vieux cailloux, ça fait du bien dans cette course à l’armement.
@Volker Ah ! Voilà ce que c’est que de lire un article passionnant en écoutant du jazz encore plus envoutant !
[tentative de défense]Je me disais bien que la bague de mise au point semblait plus étroite que dans mon souvenir…[/tentative de défense]
Mais d’ailleurs, hormis les objectifs de ces dernières années (disons depuis les boîtiers numériques) l’évolution 1/ non usm ; 2/ USM voire 3/ USM II (éventuellement avec IS) est assez fréquente non ?
Merci pour cet article très intéressant qui fait revenir sur le devant de la scène de vieux cailloux certes, mais pas déjà hors course ! Je ne connaissais pas cette version, mais il semblerait qu’elle soit très performante. En revanche je connais un peu le 100mm Zeiss et à ce sujet, je te remercie Volker de ne pas l’avoir oublié… C’est extrêmement intéressant de faire revivre ces objectifs d’une autre époque et cela permet aussi de redescendre un peu sur terre… surtout en ce qui concerne le prix actuel alors que si l’on compare la qualité optique d’un L de chez Canon avec un Zeiss qu’il y a 30 ans, on pourra s’apercevoir que ces derniers avaient une sacrée avance sur leur temps. Avance que certains Zeiss n’ont d’ailleurs pas perdu de nos jours, mais ça… encore faudrait-il le reconnaitre et par exemple, j’avais publié un test sur le site préféré des canonistes il y a de ça quelques années où l’on pouvait constater la supériorité du 50mm 1.4 Zeiss face au Canon… mais visiblement je n’étais pas le bien venu !
Bonne continuation,
@Sylvain: Je ne suis pas un spécialiste mais il me semble que pour les Zeiss il faut quand même y mettre le pris pour les acquérir.
Très bon article qui nous montre qu’il ne faut pas forcément être équipé du dernier modèle.
@Sylvain :pour le résultat du match Zeiss 50 mm f/1,4 vs. Canon EF 50 mm f/1,4, je vous crois volontiers. Même le SMC Takumar 50 mm f/1,4 de mon ancien Spotmatic le surclasse allègrement et ce, même sur un 5D mark II…
@Yottapoint : oui, les Zeiss sont plutôt onéreux…
@Volker: Ah cela fait plaisir à savoir. Personnellement, ce qui me fait le plus sourire dans les remarques négatives que j’ai pu entendre jusqu’à présent sur les « vielles » optiques concerne l’absence d’AF… Fort heureusement que l’on a pas attendu la mise au point de l’AF 😉 pour pouvoir faire des photos! A ce sujet, je pense que le stigomètre reste le moyen le plus sûr pour s’assurer d’une bonne mise au point.
@Sylvain : c’est exact, par ailleurs de nombreux photographes de sport ont fait leurs photos d’action en anticipant le déplacement du sujet 😉 Cependant, tout dépend de l’expertise du photographe et des sujets traités : si l’AF est rarement nécessaire pour le portrait, l’architecture et la photo de paysage, sa présence est même parfois handicapant en macrophotographie.
Bonjour,
Merci pour ce » petit » rappel super sympa, je dispose de cet objectif acheté en 98/99 me semble t-il, d’ailleurs, sauf erreur de ma part, les références de date de fabrication ne figure pas à l’arrière comme sur les nouveaux ( uniquement le Nr de série ).
Les résultats obtenus avec mon 5DMK2 sont toujours assez bluffants en respectant quelques règles élémentaires.
je n’utilise pas l’AF en macro, inadapté et bruyant, surtout » si ça patine » un réglage manuel en approche douce est plus efficace.
Pour une séance de portrait, je le préfère souvent à mon 24-105/2.8L.
J’avais envie de le remplacer….mais plus maintenant.
Encore merci d’avoir remis au goût du jour ce bon ( vieux ) macro et vos publications, en particulier ( pour moi ) » Développer ses fichiers RAW 2edit .
Salutations
Bonjour,
effectivement c’est un très très bon objectif, toujours l’utiliser en mode manuel et on obtient ainsi des résultats remarquables.
Je compte malheureusement m’en séparer prochainement pour passer sur la série L, hélas je n’ai pas les moyens de le conserver !
Salutations.
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erer
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bonjour,
il existe donc 2 version du canon 100 mm 2.8 macro.
quelles sont les principales differences ?
l’un est il mieux par rapport à l’autre ?
merci
Avez-vous lu l’article ? En fait, il explique toutes les différences entre les deux modèles 😉
oui lu, mais n’ayant pas vu de conclusion definitive, je me demandais sur quelle point jugé le plus ou le moins de l’une des 2 versions.
merci
Oups… je n’avais en effet pas lu toute les pages de l’article : /
le prix d’occase du ‘vieux’ autour des 250€ est interessant ?
250 euros, c’est un prix correct pour un exemplaire en bon état 😉
ok.
merci.
quels points important à surveiller en 1er lieu ?
question supp 🙂 vaut il mieux celui ci à ce prix ou chercher une V2 à 300 ?
merci