Créer ses propres profils de correction optique avec ALPC : profilage et « contrôle qualité »

Depuis toujours, la qualité d’un objectif est un des facteurs prépondérants pour la réussite technique des photos. La correction des différents défauts optiques n’était pas plus aboutie à l’époque argentique (bien au contraire…), mais elle n’était peut-être pas aussi importante, car certains de ces défauts étaient “dilués” à la prise de vue ou au tirage, grâce aux couches du film et les spécificités du traitement.

Depuis toujours, la qualité d’un objectif est un des facteurs prépondérants pour la réussite technique des photos. La correction des différents défauts optiques n’était pas plus aboutie à l’époque argentique (bien au contraire…), mais elle n’était peut-être pas aussi importante, car certains de ces défauts étaient « dilués » à la prise de vue (aberrations chromatiques) ou au tirage (vignetage), grâce aux couches du film et les spécificités du traitement. Quant à la photographie numérique, elle tend en revanche à dévoiler le moindre défaut : les principaux défauts optiques sautent littéralement aux yeux, d’autant plus que l’agrandissement à 100 % est désormais couramment utilisé (à tort…) pour juger des qualités techniques d’un fichier.

Aux bords de la Fecht, Ingersheim/Alsace. Canon EOS 5D Mark II, Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SLII, correction automatique des défauts optiques dans Lightroom.

La plupart des appareils plus récents sont à même de corriger tout ou seulement une partie des défauts optiques (distorsion, aberrations chromatiques et vignetage) par voie logicielle et de nombreux logiciels de développement RAW le proposent aussi. Mais que faire si votre objectif ne figure pas parmi ceux pris en charge à l’aide d’un profil de correction optique ? DxO Optics Pro, pour ne citer que lui, est encore loin de corriger l’ensemble des combinaisons boîtier/objectif du marché, et ce, en dépit de la persévérance opiniâtre d’une équipe de techniciens.

Certains éditeurs de logiciels, et notamment Bibblelabs et ePaperPress (PTLens), prônent un modèle communautaire. Leur base des données est complétée au fur et à mesure des soumissions d’images échantillon. Malheureusement, il y aura toujours des objectifs échappant à ces corrections complexes. Pour certains d’entre eux, et notamment les focales courtes, les aberrations chromatiques et la distorsion à moustache peuvent compromettre la qualité des tirages et surtout ceux de grande taille.

Le Puy-En-Velay, Vieille ville. Canon EOS 5D Mark II, Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SLII, correction automatique des défauts optiques dans Lightroom.

Adobe autorise non seulement la création de profils DNG personnalisés pour la correction des couleurs, mais également celle de profils de correction optique pour les formats RAW/DNG et JPEG. Ainsi, Camera Raw, Lightroom et Photoshop intègrent depuis peu de nombreux profils élaborés en partie avec l’aide des fabricants d’objectifs (Sigma, Tamron, Pentax) que vous pouvez même compléter avec vos propres profils. Pour cela, Adobe propose deux utilitaires, Lens Profile Creator et Lens Profile Downloader, destinés respectivement à la création et au partage en ligne de profils de correction optique, Lens Profile Downloader et la prise de vue d’une mire spécifique font déjà le sujet de deux articles parus ici même, voici le troisième volet, consacré à l’utilisation de Lens Profile Creator.

Titisee, Fôret Noir. Canon EOS 5D Mark II, Voigtländer Color-Skopar 20 mm f/3,5 SLII, application d’un profil de correction automatique dans Lightroom, mais réduction partielle de la correction du vignetage pour ne pas écrêter les hautes lumières au bord droit de l’image.