Au-delà de la création, comment vendre ses photos ? Le statut de photographe (première partie)
Publié le 12 octobre 2009 dans Articles et dossiers par Hélène Pouchot
La rencontre, organisée par Déclencheur et Eyrolles en juin dernier autour d’Eric Delamarre et de Rémi Chapeaublanc, a soulevé un grand nombre de questions parmi le public – comment réagir face à un client qui impose un prix et un mode de rémunération, quel tarif pratiquer lorsque l’on s’installe, comment concilier photos commerciales et photos pour l’image, etc. –, des interrogations qui font écho aux préoccupations de tout photographe exerçant actuellement.
C‘était un samedi après-midi de juin, le pari semblait un peu risqué… Le public viendrait-il s’enfermer dans un amphithéâtre, ne serait-il pas plutôt parti en week-end ou tout simplement indisponible pour cause de mariage en province ? Les inscriptions recueillies par les organisateurs laissaient penser cependant que la salle ne resterait pas vide… Déclencheur et les éditions Eyrolles avaient, en effet, convié Eric Delamarre, photographe professionnel, formateur en gestion dans plusieurs écoles de photographie, et auteur de l’indispensable Profession photographe indépendant, et Rémi Chapeaublanc, jeune photographe indépendant, travaillant dans la mode et le portrait, à échanger autour du micro de Benoît Marchal sur le thème : Au-delà de la création, comment vendre ses photos ?
La rencontre s’est articulée autour de trois axes : démarrer son activité, appréhender la relation client et comment se faire connaître. Jeunes photographes et professionnels aguerris venus nombreux (!) se sont relayés pour poser des questions concrètes sur la profession ou témoigner de leur propre expérience, laissant transparaître bon nombre des préoccupations actuelles de tout photographe : comment ne pas tomber dans l’illégalité face à une mécanique administrative complexe, comment réagir face à un client qui impose un prix et un mode de rémunération, quel tarif pratiquer lorsque l’on s’installe, comment concilier photos commerciales et photos pour l’image ? QuestionsPhoto vous livre ici un premier aperçu de ces échanges, tandis que Benoît Marchal, animateur du débat, vous fera (re)vivre ces moments en mettant prochainement à disposition sur Déclencheur l’enregistrement de la conférence pour une immersion dans l’ambiance…
Question du public : Lorsque l’on a déjà une activité et que l’on souhaite pratiquer la photo en activité annexe, en subordonné ou en indépendant, quel statut vaut-il mieux adopter ?
Eric Delamarre : Tout dépend de l’activité de chacun (attention au respect des clauses de non concurrence figurant dans les contrats de travail ! Un salarié ne peut exercer une activité annexe faisant concurrence à son employeur principal) et du niveau d’occupation que cette activité annexe va prendre. Selon la loi, lorsque l’on a déjà une profession à temps complet, on ne peut exercer deux activités salariées en même temps, car on ne peut dépasser un certain nombre d’heures par semaine (le seuil est flou).
On note cependant que le droit d’auteur est compatible avec tous les métiers, y compris avec ceux qui n’autorisent pas le fait d’avoir une activité accessoire. Il faut simplement noter que, selon la loi, toute perception de droits d’auteur est assujettie à l’Agessa (que l’on bénéficie ou non du régime) et nécessite donc d’effectuer une déclaration d’activité.
Les fonctionnaires, en général, n’ont pas la possibilité d’exercer une autre activité professionnelle que la leur, en revanche, ils peuvent pratiquer une activité artistique et en percevoir des revenus complémentaires. Mais la notion d’activité artistique reste floue et il n’est pas toujours simple de savoir comment considérer la pratique photographique et les différentes formes qu’elle recouvre (la vente d‘œuvres, ainsi, rentre bien dans le cadre d’une activité artistique ; mais si la photo résulte d’une commande professionnelle peut-elle être considérée comme une activité artistique ou comme une activité professionnelle ?). Attention, donc à bien se renseigner !