« Maîtriser le Canon EOS 500D » en avant-première : découvrir l’enregistrement vidéo du 500D
Publié le 24 août 2009 dans Articles et dossiers Livres par Stéphanie Poisson - éditions Eyrolles
Entrée de gamme des EOS Canon, le 500D entend séduire un public amateur, voire confirmé. Dans son nouveau livre dédié au 500D, Vincent Luc s’attache à guider le lecteur dans l’utilisation de son reflex numérique, quel que soit son niveau en photo. En voici un extrait concernant la fonction vidéo du boîtier.
Avec ses 15 Mpix et les innovations héritées de la gamme expert, et même pro, de la marque (vidéo Full HD, plage de sensibilités étendue à 12 800 ISO, écran LCD 3 pouces avec traitement anti-reflet…), le 500D offre un potentiel des plus sérieux, apte à satisfaire tous les passionnés de photo tout en restant accessible aux néophytes. Mais l’arrivée de la vidéo sur les appareils photo reflex divise au moins autant que celle de la fonction “photo” sur les téléphones portables il y a quelques années. Inutilisable pour les uns faute d’une plate-forme conçue pour cet usage et en raison de nombreuses limitations techniques, elle ravit les autres (les amateurs de “convergence technologique” et les plus curieux), séduits par son potentiel et les nouveaux usages possibles des boîtiers. Mais il ne suffit pas d’ajouter une fonction vidéo à un reflex numérique pour en faire un caméscope…
La vidéo du 500D est sans aucun doute un complément ludique de l’appareil. Ici, aucune image fixe n’aurait pu rendre le mouvement des feuilles par le vent. Une balance des blancs décalée et une faible profondeur de champ confèrent à cette séquence un surplus de poésie ; en postproduction, un montage sonore permettrait d’aller encore plus loin. Mais gare aux effets faciles qui sont rapidement lassants…
Un potentiel fantastique mais bridé, le 500D n’est pas le 5D Mark II
Si sa légitimité, son intérêt ou son utilité sur un reflex ont ouvert un débat, le potentiel créatif de la fonction vidéo des reflex ne fait en revanche aucun doute. Outre une qualité de rendu, que d’aucuns qualifient d‘époustouflante (mais que l’on peut estimer artificielle et trop “lisse”), les deux arguments majeurs de la vidéo sur un reflex sont la diversité des optiques disponibles et les avantages liés à la taille du capteur.
La première autorise en théorie une incomparable variété de cadrages, donc de plans, de points de vue et d’effets, du fish-eye au téléobjectif en passant par les optiques macro ou à décentrement et bascule. La seconde, bien plus avantageuse que sur un caméscope amateur, autorise a priori des effets de profondeur de champ avec une liberté digne de caméras professionnelles autrement plus coûteuses. Elle a par ailleurs pour conséquence une sensibilité accrue des photosites, donc de bien meilleures aptitudes à travailler par faible éclairement tout en conservant un rendu d’image et un niveau de bruit contenu. (On sait que l’ouverture du diaphragme est déterminante dans la gestion de la profondeur de champ : plus grande est l’ouverture, plus courte est la zone de netteté en avant et en arrière du plan de mise au point. On admettra aussi que la taille du capteur a un rôle très important en la matière. Toutes choses demeurant égales par ailleurs, la profondeur de champ est d’autant plus étendue que le capteur est petit, et inversement. Les caméscopes amateur dont le capteur est de très petite taille offrent de fait une grande profondeur de champ ; seuls les modèles professionnels et les récents reflex-vidéo autorisent de jouer facilement avec les flous d’arrière-plan, d’où un potentiel créatif infiniment supérieur.)
Les professionnels de la vidéo ne s’y sont pas trompés. Ce sont en effet eux (bien plus d’ailleurs que les photographes) qui se sont approprié l’usage de ces appareils photo-vidéo (du moins du Canon EOS 5D Mark II). Une simple recherche sur Internet permet de trouver pléthore de films de qualité souvent admirable, mais attention, la grande majorité de ces réalisations est issue du 5D Mark II. Certes, le mode vidéo du 500D en est très voisin mais s’il bénéficie de l’aura et de l’a priori positif de son illustre prédécesseur, son potentiel est en réalité plus limité.
En effet, plus encore que par l’enregistrement vidéo Full HD à 30 images par seconde, le succès du 5D Mark II en vidéo s’explique d’abord par la taille de son capteur. Son format 24 × 36 mm séduit les vidéastes en autorisant en vidéo des effets de cadre et de profondeur de champ dignes du cinéma 35 mm, pour un prix bien moindre que celui d’une caméra vidéo de format équivalent. L’appareil dispose par ailleurs d’une entrée son (malheureusement mono) sur laquelle il est possible de connecter un micro et, depuis la version 1.1.0 de son firmware, du contrôle de l’ouverture et du temps de pose en temps réel. Deux caractéristiques en apparence anodines qui font cruellement défaut au 500D et sont lourdes de conséquences car en l‘état, à la finesse et la haute définition près, la vidéo du 500D n’est pratiquement pas différente de celle d’un appareil compact : elle n’offre aucun contrôle des paramètres d’exposition ou de la profondeur de champ…
Les pages 122 à 128 du mode d’emploi du 500D décrivent une mise en œuvre du système assez simple. La majorité des explications concerne finalement la capacité du boîtier à faire des photos pendant la réalisation d’une séquence vidéo et non des vidéos à proprement parler pour la bonne et simple raison que les réglages offerts à l’utilisateur sont très peu nombreux… Une fois la molette de sélection sur la position dédiée, ils se réduisent grossièrement au réglage de balance des blancs et au Style d’image. La définition des séquences ou l’affichage d’une grille facilitant le cadrage comme le système AF auront dû être déterminés en amont.
À notre avis, il est impératif que Canon réalise une mise à jour du firmware du type de celle du 5D Mark II et autorise au moins le contrôle de l’ouverture et un correcteur d’exposition sans quoi la vidéo du 500D peinera à trouver son public. En l‘état actuel du système, l’amateur qui espérait remplacer le caméscope familial va au devant de nombreuses déconvenues tandis que le créatif, aussi motivé soit-il, ne peut qu‘être frustré par un manque de contrôle criant sur les paramètres de prises de vues.
excellente analyse!
Bon papier en effet ! J’ai découvert le site en cherchant un livre sur mon nouveau Canon 500D et cet extrait de « Maîtriser son Canon EOS 500D » donne bien envie. Si le reste de l’ouvrage est du même accabi, ça change des concurrents qui ne font que des paraphrases du mode d’emploi et des documents marketing ! A quand la dispo en librairie ?
@ Aurore : merci pour vos encouragements ! Le livre de Vincent Luc sur le 500D sera en librairie le 17 septembre (ou le 18 pour certaines librairies).