DxO One : quand un éditeur de logiciels se transforme en fabricant d’appareils photo

La qualité d’image d’un reflex numérique est-elle désormais à la portée des utilisateurs d’un iPhone ou iPad ? L’annonce récente de la société DxO Labs le suggère, cette dernière joignant à la même occasion les rangs des fabricants d’appareils photo.

DxO One, nouveau greffon photo pour dispositifs mobiles Apple, se branche directement sur le connecteur Lightning d’un Apple iPhone ou iPad et attribue à ces derniers les fonctions d’un viseur ou celles d’un centre de contrôle. Intégrant un capteur 1 pouce à technologie BSI et un objectif lumineux dont la focale équivaut celle d’un objectif 32 mm au format 24 x 36, le module est nettement plus compact que ses alter ego chez Sony. Fort heureusement, DxO One sait rester autonome en ce qui concerne l’alimentation en énergie et le stockage des photos, enregistrées sur une carte microSD. Il n’accapare donc pas les ressources de son hôte.

Avec son grand capteur de 20 mégapixels et son objectif lumineux fournit sans aucun doute une meilleure qualité d’image que l’appareil intégré – cela suffira t-il pour séduire ?

L’éditeur fournit une app pour iOS permettant de contrôler les différents paramètres de prise de vue tels que l’ouverture (de f/1, 8 à f/11), la vitesse d’obturation (de 15 s à 1/800 s) et la sensibilité ISO (de 100 à 51 200 ISO). Hormis un mode tout automatique, il est également possible de choisir parmi différents modes de prise de vue (Priorité vitesse, Priorité ouverture, Manuel, Programme et programmes « créatifs »).

Par défaut, DxO One enregistre les photos au format DNG.  Pour obtenir des résultats encore plus propres en basse luminosité, il est possible d’effectuer une rafale de quatre vues, puis d’empiler ces dernières dans le logiciel DxO Connect pour minimiser le bruit dans l’image finale. Le module enregistre également des vidéos (1080p/30 i/s ou 720 p/120 i/s). Moyennant une connexion en réseau, vous pouvez partager les images fixes et animées via les sites Instagram, Facebook et Twitter. En terme de stockage, vous pouvez choisir entre la carte microSD et le stockage interne de votre iPhone ou iPad.

L’écran de l’Phone ou iPad se mue en centre de contrôle pour DxO One. Celui-ci pivote vers l’avant ou l’arrière pour un meilleur confort de visualisation. Les mises à jour du micrologiciel s’effectuent automatiquement.

L’éditeur promet une qualité d’image hors du commun qui n’aurait pas à rougir face à celle de nombreux appareils reflex numériques. Avec un score de 70 (DNG) où 85 (SuperRAW) serait, selon le site DxO Mark, sur un pied d’égalité avec des appareils reflex à capteur 24 x 36 et largement supérieur à l’ensemble des smartphones et tablettes. De quoi transformer votre iPhone ou iPad en appareil ultraperformant, et ce, même lorsque la lumière vous fait faux bond !

Avec un tarif de 650 euros TTC, DxO One n’est pas particulièrement bon marché. Le produit sera lancé, dans un premier temps, sur le marché américain ou l’éditeur offreune  licence du logiciel DxO Optics Pro et une autre du plug-in DxO Film Pack à tous ceux qui commandent le produit les yeux fermés. Les photographes habitant ce côté de l’atlantique doivent attendre un peu plus longtemps avant de pouvoir donner à leur iPhone un petit air de Coolpix 4500 (900 ou 950).

Le module, dont la coque est fabriquée en aluminium, est à la fois compact et léger.

Si DxO One tient ses promesses, il pourrait bien établir un nouveau standard en matière de qualité d’image. Mais il faut garder à l’esprit qu’il s’adapte exclusivement à des équipements qui ne figurent pas vraiment parmi les parents pauvres de la photographie mobile. D’autant plus que la grande majorité des utilisateurs d’un iPhone se contentent d’ores et déjà de la qualité d’image de l’appareil photo incorporé et que les photographes un tant soit peu plus exigeants attendent de leur appareil principal un peu plus qu’un objectif à focale fixe et une visée LiveView. Avec son positionnement un peu ambigu, DxO One ne se destine donc pas à monsieur et madame « Tout le monde », mais à une clientèle à la fois fortunée, technophile et très exigeante en matière de qualité d’image…