Le D810A idéal pour les astrophotographes ?
Publié le 17 février 2015 dans Actualités par Thierry Legault
Nikon vient d’annoncer la sortie du D810A (A comme astro), déclinaison du D810 dotée de caractéristiques adaptées à cette pratique. Une réelle bonne nouvelle pour les astronomes ?
L’atout principal de ce nouveau reflex plein format est son filtre anti-infrarouge spécifique. Il faut savoir que sur tous les capteurs est collé un filtre destiné à éliminer l’infrarouge car les filtres RVB de la matrice de Bayer y sont transparents ; le problème, c’est que ce filtre est très absorbant dans le rouge profond, à 656 nm (la raie H-alpha ou hydrogène-alpha), une longueur d’onde très prisée en astronomie puisque c’est la raie dominante des nébuleuses rouges, par exemple la célèbre nébuleuse de la Tête de Cheval. D’après Nikon, le filtre du D810A transmet quatre fois plus de H-alpha que celui du D810. À noter que cette modification de filtre n’offre aucun avantage pour la photographie des étoiles, des galaxies ni bien sûr de la Lune ou des planètes.
Les autres caractéristiques spécifiques de ce nouveau boîtier sont :
- un intervallomètre intégré apte à lancer des séries de poses longues (jusqu’à 15 min) ;
- un mode Live View simulant une pose longue et permettant de faire la mise au point manuellement sur les étoiles ;
- un mode d’obturation « électronique premier rideau » évitant les vibrations au déclenchement des poses longues.
Cependant, le D810A ne subira-t-il pas le même sort que le Canon 60Da (variante astronomique du 60D sortie en 2012) auprès des astronomes, c’est-à-dire un simple succès d’estime ? Les astrophotographes semblent préférer en effet acheter des boîtiers d’entrée de gamme, moins coûteux et dépourvus de certains perfectionnements inutiles en astronomie, dont ils font retirer ou changer le filtre anti-infrarouge pour quelques centaines d’euros. Ils sont également friands de capteurs à gros photosites, plus sensibles à la lumière – en atteste leur engouement actuel pour le nouveau Sony A7s et ses 12 millions de pixels. Dans cette optique, le choix de Nikon du D810 et ses 36 millions de pixels peut paraître étrange… Quant aux astronomes disposant d’un budget plus conséquent, ils se dirigeront peut-être plutôt vers des caméras CCD à capteur monochrome et refroidi, spécialisées en prise de vue astronomique longue pose. D’ailleurs, ils attendent toujours impatiemment qu’un constructeur ose proposer un appareil à capteur monochrome (sans matrice de Bayer) qui, à n’en pas douter, ferait un véritable tabac dans leur communauté !
C’est exactement ce qu’indique Bastien Foucher sur une tribune sur Phototrend : http://phototrend.fr/2015/02/nikon-d810a-et-astrophotographie/
Très bonne analyse.
Il ne faut pas oublier les conditions d’utilisation souvent rude question humidité et température.
Il faut avoir les moyens d’utiliser un boitier très cher.
Et aujourd’hui l’utilisation d’un reflex n’a plus d’interet par rapport à un hybride, tirrage plus important, vibration, poids, visée reflex inadaptés… .