L’objectif standard revisité (première partie)
Publié le 13 décembre 2014 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
L’achat d’un objectif standard est souvent conseillé, à tort ou à raison, aux débutants en photo, du fait de sa grande luminosité et son tarif très raisonnable. Mais on oublie souvent que l’utilisation d’un objectif à focale fixe s’avère beaucoup plus contraignante que celle d’un zoom et que la focale normale manque le côté spectaculaire des focales grands-angles et télé. Voici quelques images et explications, pour vous inspirer et vous aider à mieux vous servir de votre objectif standard.
Focale et angle de champ
Par définition, la focale d’un objectif standard correspond peu ou prou à la diagonale du capteur ou du format de film, son angle de vision étant proche de 50 ou 55°. Rapporté au format 24 x 36, un objectif standard possède donc une focale de 43 mm alors qu’il faudrait choisir une focale beaucoup plus courte pour les formats APS-C (28 mm pour Nikon, Pentax et Sony et 27 mm pour Canon) et Four Thirds (22 mm). Quant au moyen format, la focale standard se situe entre 75 (4,5 x 6) et 105 mm (6 x 9), allant jusqu’à 300 mm pour le format 20 x 25 des chambres grand format.
Si la plupart des appareils compacts des années 1960 et 1970 étaient équipés d’objectifs fixes d’une focale entre 40 et 45 mm, les objectifs standards interchangeables arborent une focale plus longue, comprise entre 50 et 58 mm. Pour cela, il existe plusieurs raisons, d’ordre esthétique et technique. D’abord, une focale de 50 mm, avec un angle de champ autour de 47°, se prête à la fois aux portraits, photos de groupes et photos de rue. Ensuite, elle permet l’utilisation d’une formule optique relativement simple et facile à optimiser avec une luminosité importante. Enfin, elle autorise un gabarit relativement réduit et un cout de production maitrisé. Il n’est donc guère étonnant que la plupart des fabricants suivent l’exemple de Leitz dont le premier objectif standard, le Leica Elmar conçu par Max Berek, possédait une focale de 50 mm et une ouverture encore modeste de f/3,5. Avec l’exception de certains constructeurs d’appareils réflex qui optaient, au départ, pour une focale un peu plus longue, entre 55 et 58 mm, pour ainsi favoriser le débattement du miroir mobile et la calcul optique. Pour ce qui est de l’angle du champ des différentes focales, les écarts sont plus importants qu’il n’y parait : à 40 mm (56,8°), la surface saisie est 50 % plus grande qu’à 50 mm (46,8 °) et à 58 mm (40,9°), vous n’enregistrez que 75 % de la scène couverte à la focale de référence. De quoi rendre un objectif de 58 mm plus habile au portrait et une focale de 40 mm mieux adaptée à la photo de reportage et au paysage.
excellent article . Vivement la suite.
Merci pour cet article de qualité comme toujours.
J’ai beaucoup apprécié le passage évoquants la qualité des photos produite par les optiques d’un autre temps. A propos je suis étonné que le Takumar SMC 50mm f\1.4 n’ait pas été mentionné surtout pour son bokeh très aimé. Peut être sera t il dans le prochain article…
Bonjour Sylvain,
je parlerais du Super-Multi-Coated Takumar 50 mm f/1,4 dans un des deux prochains articles (j’ai décidé d’un faire deux, le premier consacré à certains optiques standards Canon un peu atypiques et le second à plusieurs standards adaptables un peu plus anciens dont ce fameux Pentax…
Bonjour, très longtemps le 1,8/50 Planar Zeiss ST. Je l’utilise avec une bague de ma fabrication sur un Leica M. Etonnant qu’en pensez-vous? merci
voui…..très longtemps le meilleur 50, qu’en est-il aujourd’hui
Perso, je préfère le 35mm comme objectif standard. Je me sens un peu « étouffé » avec un 50mm
et je trouve la focale 50 trop courte pour détacher un sujet.
Et comme aujourd’hui avec le numérique et la définition des capteurs on peut recadrer un peu le champ d’un 35…. .
J’ai un peu utilisé le cadrage 40mm avec un compact modifé pour faire de la photographie infrarougs en 4/3 et ça me semble aussi intéressant.
Je me demande ce que donne la focale de 43mm en 3/2 ?