La macro à peu de frais (2) : utiliser une bonnette macro
Publié le 15 août 2014 dans Actualités Articles et dossiers par Volker Gilbert
Il n’est pas toujours nécessaire de se ruiner pour tâter la proxiphotographie. Bien au contraire puisqu’on peut trouver sur le marché des accessoires qui, telle une paire de lunettes, corrigent efficacement la « presbytie » des objectifs.
Pour obtenir des grandissements plus élevés que ceux normalement autorisés par un objectif, il existe deux solutions distinctes : augmenter son tirage mécanique ou diminuer sa focale. Alors que la première solution revient à intercaler une ou plusieurs bagues-allonge ou un soufflet entre le boitier et l’objectif, la seconde consiste à visser une lentille additionnelle, aussi appelé lentille d’approche, ou plus simplement, bonnette macro, sur l’objectif. Les lentilles en question sont généralement distribuées à des tarifs très accessibles, permettant de disposer d’un équipement cohérent et très performant pour un investissement environ quatre fois inférieur à celui d’un objectif macro.
Grandissement et distance de mise au point
Le principe des bonnettes macro est plutôt simple : leur rôle étant de réduire la focale, il est possible d’obtenir des grandissements plus importants, le tirage mécanique de l’objectif n’étant pas modifié. La bonnette est une lentille positive convergente qui fait converger les rayons lumineux vers un point focal précis. Le plus souvent, elle est sertie sur une monture vissante ou une monture à friction. Elle doit être centrée de manière très rigoureuse car son axe optique doit parfaitement coïncider avec celui de l’objectif. La puissance d’une bonnette se mesure en dioptries ; plus le nombre est important, plus la lentille est puissante et le grandissement important. Une bonnette macro réduit donc la focale de l’objectif associé pour ainsi réaliser des grandissements supérieurs, suivant la formule
Focale résultante = 1000 : ([1000/focale de l’objectif de base] + nombre de dioptries)
Ainsi, si vous utilisez une bonnette macro de +3 dioptries sur un objectif de 50 mm, la focale résultante est égale à 43, 5 mm. Avec un objectif de 105 mm, la même bonnette produit une focale de 80 mm, avec un objectif de 200 mm, une focale de 125 mm. Bref, l’efficacité d’une bonnette est donc d’autant plus importante que la focale de l’objectif utilisé est grande, privilégiant l’emploi d’un téléobjectif à focale fixe ou variable.
Pour calculer le grandissement d’un couple objectif/bonnette macro, divisez la focale de l’objectif par celle de la bonnette. Pour obtenir la focale de cette dernière, il suffit de diviser 1000 (mm) par le nombre de dioptries de la lentille additionnelle. Une bonnette de + 4 dioptries possède ainsi une focale de 250 mm (1000 : 4) et elle nécessite donc un objectif de 250 mm pour obtenir un grandissement égal à 1. Adapté sur un objectif 50 mm, le grandissement est de seulement 0,2 fois lorsque la bague de l’objectif est positionnée sur le repère infini.
Quand l’objectif est réglé sur l’infini, la distance de mise au point est égale à la focale de la bonnette. Ainsi, avec un objectif réglé sur l’infini est une lentille de 2 dioptries telle que la Canon 500D, vous pouvez travailler à 50 cm du sujet tandis qu’avec une lentille de 4 dioptries telle que la Canon 250D, la distance n’est plus que de 25 cm et ce, quel que soit l’objectif utilisé. La distance maximale de mise au point est donc indépendante de la distance focale de l’objectif ! Cependant, vous pouvez réduire la distance de mise au point via la bague de l’objectif. Avec l’objectif réglé sur une distance plus proche, il est ainsi possible d’obtenir des grandissements plus importants : avec la bonnette 250D et un objectif de 50 mm réglé sur 50 cm, le grandissement monte à 0,33 au lieu de 0,2 fois alors qu’avec un objectif de 200 mm réglé sur une distance de mise au point égale à 1,60 m, celui-ci grimpe à 1,06 au lieu de 0,8 fois.
Il est même possible de monter plusieurs bonnettes ensemble. Leur puissance s’additionne alors, la puissance résultante étant égale à la somme des puissances des bonnettes utilisées. En combinant trois bonnettes dont les puissances respectives sont de 1, 2 et 5 dioptries, il sera possible d’obtenir une puissance résultante de 8 dioptries, soit une focale de 125 mm, suffisante pour atteindre un grandissement de 0,4 avec un objectif standard de 50 mm et 1, 08 avec un téléobjectif de 135 mm. Si la combinaison de plusieurs bonnettes procure une grande souplesse, elles ne favorise guère la qualité d’image. Mieux vaut donc limiter le nombre de bonnettes employées à deux à la fois pour des résultats satisfaisants.
« Eteindre » le champ d’application d’un objectif macro!
Beau lapsus.
:-))) merci, je corrige…
Bonjour,
merci beaucoup pour ces éclaircissements.
Il me reste une question : quelle est la règle mathématique qui permet de connaitre le grossissement obtenu en fonction de la distance de mise au point choisie, la focale et la puissance de la bonnette ?
Et en question subsidiaire à quoi sert de connaitre la focale résultante de l’adjonction de la bonnette ?
Merci beaucoup